samedi 27 décembre 2008

Joyeuses fêtes de fin d'année !




Chers amis,

Dans la lumière et la joie de Noël, je vous souhaite de très joyeuses fêtes de fin d'année, et de bonnes vacances à ceux qui en ont.
Et que l'année 2009 apporte à chacun ce dont il a besoin.
Ma prière vous accompagne,

Sébastien

samedi 13 décembre 2008

« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas » – l’Evangile de ce dimanche




Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean.
Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage. Et voici quel fut le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? »
Il le reconnut ouvertement, il déclara : « Je ne suis pas le Messie. » Ils lui demandèrent : « Qui es-tu donc ? Es-tu le prophète Élie ? » Il répondit : « Non. — Alors es-tu le grand Prophète ? » Il répondit : « Ce n'est pas moi. » Alors ils lui dirent : « Qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? » Il répondit : «Je suis la voix qui crie à travers le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe.» Or, certains des envoyés étaient des pharisiens.
Ils lui posèrent encore cette question : « Si tu n'es ni le Messie, ni Élie, ni le grand Prophète, pourquoi baptises-tu ? » Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l'eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas : c'est lui qui vient derrière moi, et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale. » Tout cela s'est passé à Béthanie-de-Transjordanie, à l'endroit où Jean baptisait.

(Jn 1, 6-8.19-28)

« Que dis-tu sur toi-même ? »
Le personnage de Jean-Baptiste est assez mystérieux, nous l’avons vu dimanche dernier, mais ce qui importe chez lui, c’est qu’il nous conduit au Christ. C’est le sens de tout ce qu’il dit dans cet évangile. Saint Augustin écrit quelque part que si Jésus est la Parole de Dieu, le Verbe fait chair, Jean-Baptiste est la voix. « Je suis la voix qui crie à travers le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. » Comment séparer la voix de la parole ? Et pourtant la voix n’est rien sans la parole.
Pendant le temps de l’Avent, nous devons nous tourner vers le Seigneur, vivre en tension vers lui, en attendant sa venue. Nous le chantons sur tous les tons en ce moment : « Viens, Seigneur Jésus ! », alors vivons de cette demande ! Cela signifie que nous devons scruter dans nos vies les signes annonciateurs de la venue du Messie. Et que nous devons hâter sa venue, en favorisant l’éclosion de ces signes.


« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas »
D’ailleurs, c’est Jean lui-même qui le dit : « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ». Celui-là, c’est le Sauveur. Jésus a en effet demandé le baptême à Jean, parmi les foules qui se pressaient près du Jourdain. Il a pris sa place dans la file de ceux qui voulaient être baptisés par Jean, et eux ne l’ont pas reconnu.
Et si aujourd’hui nous devions aussi chercher les œuvres de Dieu dans le monde ? Je crois que l’Eglise prône une spiritualité des yeux ouverts, c'est-à-dire une spiritualité qui nous incite à aimer le monde, à le scruter et à y reconnaître les signes de la présence de Dieu. Ce qui signifie que nous ne pouvons pas nous détourner du monde, sous peine de ne pas reconnaître Jésus à nos côtés. Car il se tient au milieu de nous, il nous l’a dit : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d'eux. » (Mt 18,20)



Dimanche de la joie !

Traditionnellement, ce 3e dimanche de l’Avent est appelé ‘‘dimanche du Gaudete’’ c'est-à-dire dimanche de la joie ; c’es comme un temps où notre attente de la venue du Sauveur est ravivée par une certitude : il viendra, puisqu’il est déjà venu. Et déjà au milieu de nous il est là.
C’est bien cette présence du Christ qui est la source de notre joie, de toute joie chrétienne. C’est sur sa présence à nos côtés que se fonde notre espérance. Comment en effet rester morose et triste quand nous savons que nous sommes sauvés, et que notre Sauveur est là, parmi nous ? Reconnaissons donc Jésus au milieu de nous, et reprenons notre route vers Noël !

vendredi 5 décembre 2008

« Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi » – l’Evangile de ce dimanche


« Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu. Il était écrit dans le livre du prophète Isaïe : Voici que j'envoie mon messager devant toi,
pour préparer la route. A travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route.
Et Jean le Baptiste parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. Toute la Judée, tout Jérusalem, venait à lui. Tous se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain, en reconnaissant leurs péchés. Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins, et il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il proclamait : ‘‘Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés dans l'eau ; lui vous baptisera dans l'Esprit Saint.’’ »
(Mc 1,1-8)

Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route.
La triple citation des livres de l’Exode (20,23), de Malachie (3,1) et surtout d’Isaïe (40,3) est très importante, au tout début de l’évangile de Marc qui ne raconte pas les annonciations ni les généalogies de Jésus. Par ces citations, l’auteur montre que Jésus est bien celui que le peuple de Dieu attend depuis toujours.
Par ailleurs, notons la première phrase de l’Evangile : « Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu. » C’est une bonne nouvelle, prenons-la comme telle ! Réjouissons-nous de cette nouvelle ; le temps de l’Avent est véritablement un temps de joie, d’attente joyeuse. Malgré tout ce qui va se passer dans l’Evangile, jusqu’à la Croix, Marc nous dit déjà que c’est une bonne nouvelle, et que c’est la bonne nouvelle de Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Tout est dit.

Et Jean le Baptiste parut dans le désert.

Jean le Baptiste est une figure extraordinaire, sans doute voulue ainsi par Marc, pour montrer sa différence.
On ne sait pas d’où il vient, il paraît dans le désert. Pourquoi dans le désert, alors que les foules habitent en ville ? Pourquoi cette tenue de poil de chameau ?
Il célèbre et proclame un baptême pour le pardon des péchés, ce qui sera plus tard reproché à Jésus comme un blasphème.
Son succès est immense, puisqu’on vient de toute la Judée pour le voir et se faire baptiser par lui.
Le Précurseur, comme on l’appelle parfois, n’est pas n’importe qui : on imagine un homme fort et robuste, au caractère non moins fort, impressionnant en somme.

Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds

Et pourtant cet homme impressionnant se dit indigne de défaire la courroie des sandales de Jésus, Jean dit : il est « plus puissant que moi. »
Mais Jésus n’est pas même nommé par Jean qui ne le décrit que par périphrases, en comparaison avec lui : il est donc plus puissant que Jean, et il ne baptisera pas dans l’eau mais dans l’Esprit (ce qui annonce déjà la Pentecôte).
Cette seconde présentation de Jésus est beaucoup plus floue que la première (« Jésus Christ, le Fils de Dieu »). Mais elle est plus incarnée. Il s’agit bien d’un homme que Jean attend, un homme qu’il espère.
C’est cet homme, Jésus, que nous aussi nous attendons, que nous espérons. Nous n’aurons pas assez de toute l’année liturgique pour le connaître vraiment, mais commençons par l’attendre, laissons-lui de la place dans nos cœurs, il arrive !

jeudi 27 novembre 2008

« Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! » – l’Evangile de ce dimanche


C’est aujourd’hui le premier dimanche de l’Avent, le début d’une nouvelle année liturgique. C’est aussi le début de notre marche en Eglise vers la Nativité de Jésus. Entrons donc dans la veille du Seigneur car il vient, celui qui sauve les hommes.


« Jésus parlait à ses disciples de sa venue : ‘‘Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment. Il en est comme d'un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin. Il peut arriver à l'improviste et vous trouver endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez !’’. » (Mc 13,33-37)


Veiller, c’est être attentif aux signes des temps
Dans la suite des évangiles des deux derniers dimanches, nous sommes invités à veiller. Il y a quinze jours, c’était la parabole des Talents qui nous le disait, la semaine dernière c’était l’annonce par Jésus du Jugement dernier. Ici encore, le maître est parti en voyage, et personne ne sait pour combien de temps.
La première façon de veiller, comme le portier, c’est d’être attentif au monde qui nous entoure, et aux signes qu’il nous donne : « Que la comparaison du figuier vous instruise : Dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l'été est proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l'homme est proche, à votre porte. » dit Jésus juste avant notre passage (Mc 13,28-29). Comment discerner ce que le Concile Vatican II appelle les ‘‘signes des temps’’ ?
Il s’agit d’abord d’aimer le monde comme création de Dieu, porteur de tout ce que Dieu a voulu nous donner. En l’aimant, nous sommes prêts à le contempler, pour y trouver Dieu. Contempler le monde, c’est aussi dialoguer avec lui, l’interroger, si confronter. En aucun cas ce n’est le fuir, car ce serait la meilleure façon de rater le retour du maître.


Veiller, c’est rester actif dans le monde
Veiller, comme les serviteurs dans la maison, c’est aussi être actif, travailler. Comme la parabole des Talents, celle des Vierges sages et l’enseignement de Jésus sur la tenue de service que nous devons garder, cet épisode de l’évangile nous invite à ne pas nous reposer sur nos lauriers. Cela peut nous rappeler les discours de saint Paul sur l’imminence du retour glorieux du Christ : même si nous n’attendons pas ce retour pour demain, puisque nous ne connaissons ni le jour ni l’heure, nous ne pouvons nous dire : ‘‘c’est bon, j’ai le temps’’. Non, nous devons toujours rester en tension vers la venue du Royaume.
Cela signifie que nous devons toujours travailler, étudier, et surtout prier, pour mieux connaître le Christ et mieux l’aimer, pour faire advenir le règne de Dieu et que sa volonté soit faite.


Veiller, c’est éveiller
Et pour que le Royaume arrive, il faut que tous veillent. C’est pourquoi Jésus achève par ces mots : « Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! ». Et pour que tous le sachent, il faut que nous l’annoncions. Veiller est alors une mission pour les chrétiens. Jean-Paul II, pendant les JMJ de Rome en 2000, invitait les jeunes à être « les sentinelles du matin » pour le monde.
L’Eglise d’aujourd’hui doit être un signe pour tous les peuples que le règne de Dieu est déjà parmi nous. En ce début d’année liturgique, voici un formidable appel à témoigner de notre foi. Reprenons donc devant le monde les mots du psaume 94 :

Venez, crions de joie pour le Seigneur,
acclamons notre Rocher, notre salut !
Allons jusqu'à lui en rendant grâce,
par nos hymnes de fête acclamons-le !

Oui, le grand Dieu, c'est le Seigneur,
le grand roi au-dessus de tous les dieux :
il tient en main les profondeurs de la terre,
et les sommets des montagnes sont à lui ;
à lui la mer, c'est lui qui l'a faite,
et les terres, car ses mains les ont pétries.

samedi 22 novembre 2008

« Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu… ? » – l’Evangile de ce dimanche



« Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres : il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : 'Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !'
Alors les justes lui répondront : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?' Et le Roi leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.'
Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : 'Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ; j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu, et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité.' Alors ils répondront, eux aussi : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?' Il leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait.'
Et ils s'en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »
(Mt 25,31-46)


« il séparera les hommes les uns des autres »
Ce passage très connu de l’évangile selon saint Matthieu présente une des conceptions les plus communes du Jugement dernier, représenté sur de nombreux tympans de nos églises (comme ici à Vézelay). Au dernier jour, le Christ rassemble toutes les nations autour de lui et sépare les bons et les mauvais, les uns entrant dans le Royaume et les autres allant ‘‘en enfer’’.
Il est intéressant de noter que cette vision n’est pas la seule : on nous dit souvent qu’au jour de notre mort, ce sera à nous de décider de suivre ou non le Christ dans son Royaume, et c’est pour cela que nous sommes appelés à convertir notre cœur tout au long de notre vie.
Ici, c’est le Christ qui décide. Voyons comment il procède.

« Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu… ? »
Le Christ, pour décider de conduire un homme à sa droite ou à sa gauche, examine sa vie ; c'est-à-dire qu’il s’intéresse à ses actions, non à sa foi (encore un point qui est débattu : est-ce la foi qui sauve, ou les actions ?).
« J'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi ! […] chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. »
Ce qui me semble le plus marquant dans ces phrases, c’est que Jésus ne décrit pas du tout des actes extraordinaires, très méritoires, mais bien la vie de tous les jours. Il ne s’agit même pas d’avoir consacré totalement sa vie aux plus pauvres – comme un abbé Pierre ou une sœur Emmanuelle – mais aussi d’avoir nourri ses enfants, donné à boire à des amis après une marche, etc. On peut lire ce texte en pensant à sa propre vie ; il s’agit d’une simple humanité – mais qui manque si cruellement à notre monde.

Croire en l’homme
Et nous voyons alors le lien que nous pouvons faire entre les actions et la foi dans notre salut. Maurice ZUNDEL a écrit un livre intitulé Croyez-vous en l’homme ? Pour lui, on ne peut dissocier notre foi en Dieu de notre foi en l’homme. Si nous ne croyons pas en la valeur de la créature, comment croirions-nous à la grandeur du Créateur ? Le même Maurice ZUNDEL a prêché une retraite au Vatican devant le Pape Paul VI, intitulée Quel homme et quel Dieu ? Le propos de Jésus est le suivant : « chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. »
Voir en tout homme Dieu qui habite en lui. C’était l’idée aussi de Mgr Renaudin qui un jour, à propos du logement social m’avait dit que déloger l’homme c’était déloger Dieu. « j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli »… à méditer.

vendredi 14 novembre 2008

Bientôt lecteur et acolyte!

Le Supérieur du Séminaire me l’a annoncé ce matin : Monseigneur Riocreux, évêque de Pontoise, m'a appelé pour être institué "lecteur et acolyte", pour le service du peuple chrétien, en particulier au service de la Parole de Dieu (lectorat) et au service de l'Autel (acolytat).

C'est la première fois que je reçois de véritables missions de l'Eglise. J'avais été "admis parmi les candidats au ministère de prêtre" l'année dernière ; me voici bientôt en charge d'annoncer et d'enseigner la Parole de Dieu au peuple de Dieu, et de servir l'Autel et de distribuer le Corps du Christ. Ces ministères institués, services reconnus dans l'Eglise, sont aussi une étape importante vers l'ordination. C'est même la dernière étape avant que je demande à être ordonné diacre.

La Messe d’institution aura lieu au Séminaire, en l’église Saint-Joseph-des-Carmes*, vendredi 12 décembre prochain à 18h. Elle sera présidée par Mgr Bernard-Nicolas Aubertin, archevêque de Tours. J’espère vous y voir nombreux, pour partager ensemble ma joie de confirmer ma volonté de servir le Seigneur et son Eglise !


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*Saint-Joseph-des-Carmes – 70 rue de Vaugirard – Paris VIe
Métro : Saint-Placide (4) ou Rennes (12)

« à chacun selon ses capacités » – l’Evangile de ce dimanche

« Jésus parlait à ses disciples de sa venue ; il disait cette parabole : « Un homme, qui partait en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens. A l'un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités. Puis il partit.
Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents s'occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n'en avait reçu qu'un creusa la terre et enfouit l'argent de son maître.
Longtemps après, leur maître revient et il leur demande des comptes. Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança en apportant cinq autres talents et dit : ‘Seigneur, tu m'as confié cinq talents ; voilà, j'en ai gagné cinq autres. — Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.' Celui qui avait reçu deux talents s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, tu m'as confié deux talents ; voilà, j'en ai gagné deux autres. — Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.' Celui qui avait reçu un seul talent s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n'as pas semé, tu ramasses là où tu n'as pas répandu le grain. J'ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t'appartient.'
Son maître lui répliqua : 'Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n'ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l'ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l'aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance. Mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents !' »
(Mt 25,14-30)


« à chacun selon ses capacités »

La première remarque que je veux faire en ouvrant cet évangile est qu’il s’agit du Royaume de Dieu. « Jésus parlait à ses disciples de sa venue » (v.14). Nous devons prendre garde à ne pas appliquer trop vite cette parabole à nos affaires courantes, à nos comptes en banque et à nos spéculations diverses. La justice de Dieu n’est pas la justice des hommes, et je crois important de prendre cette précaution, car les contresens peuvent être nombreux sur ce texte.
Par ailleurs, notons que chacun des serviteurs reçoit quelque chose, « à chacun selon ses capacités » (V.15). Aucun n’est laissé sans rien, ce qui sera important pour lire la fin de notre texte.

« Puis il partit »
La situation des serviteurs après le départ du maître est assez semblable à la nôtre aujourd’hui : Dieu nous a laissé le monde et nous a fait des dons, jusqu’à envoyer son Fils unique, et puis il nous a laissés libres dans le monde. Nous attendons son retour. Or, le royaume de Dieu est déjà parmi nous, nous le savons. Ce que nous attendons, ce n’est pas le royaume proprement dit mais la Parousie, le retour en gloire définitif du Christ. Nous sommes donc aujourd’hui comme les gestionnaires du monde. Et il nous appartient de faire fructifier les dons que nous avons reçus de Dieu. Ne nous cachons pas, soi-disant pour nous préserver du monde, en attendant le jour du retour du Seigneur, ou nous serons jugés comme le troisième serviteur.
Un autre passage de l’évangile selon saint Matthieu peut nous aider à comprendre : il s’agit de la péricope Mt 18,23 ss. Où un roi règle ses comptes. Il veut faire mettre un grand débiteur en prison, mais celui-ci implore et obtient son pardon ; le même jour le même serviteur refuse de remettre la dette d’un autre et le fait mettre en prison. Le roi l’apprenant jugea le serviteur et le fit punir sévèrement.
Nous devons alors comprendre que toujours, la miséricorde et la justice sont du côté de Dieu. La seule injustice dont il peut être question, c’est celle de l’homme, ici celle du serviteur qui n’a pas considéré le dépôt de son maître comme devant fructifier.

« Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance. Mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. »
Ce verset final de notre passage pose réellement le problème de la justice de Dieu ; mais je crois que si nous prenons en compte ce qui précède, nous comprenons de quoi il retourne : celui qui considère n’avoir rien (à faire fructifier) se fera enlever même ce qu’il a.
Et nous revenons au début, qui vient soutenir ce point : aucun serviteur n’a rien, en réalité, puisque les trois ont reçu quelque chose. Donc, même dans les épreuves, quand nous pensons n’avoir rien à faire fructifier, rien à rendre au Seigneur, nous devons avoir conscience que nous avons beaucoup reçu de la part de Dieu.
Si nous appliquons cette parabole à la foi, enfin, nous voyons que tous nous sommes pourvus de foi, « à chacun selon ses capacités », avec toujours la possibilité de faire grandir notre foi. C’est ainsi qu’une sainte Thérèse de Lisieux ou une bienheureuse Mère Teresa de Calcutta peut témoigner de sa nuit de la foi, et cependant avoir eu la fécondité que l’on sait dans le monde.

Ainsi donc en toute occasion : « Cherchez d'abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus le marché. » (Mt 6,33)

mercredi 12 novembre 2008

Week-end portes ouvertes aux Carmes en mars




Le Séminaire des Carmes ouvrira ses portes en mars 2009, comme chaque année.
A l'occasion de son 90e anniversaire, c'est à un week-end entier de festivités, célébrations liturgiques, tables rondes, animations... que le Séminaire vous convie.
Réservez dès à présent votre week-end des 28 et 29 mars, nous comptons sur vous !

Sébastien

samedi 8 novembre 2008

« Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. » – l’Evangile de ce dimanche



« Comme la Pâque des Juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem. Il trouva installés dans le Temple les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : ‘‘Enlevez cela d'ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic.’’ Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture : L'amour de ta maison fera mon tourment.
Les Juifs l'interpellèrent : ‘‘Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là ?’’ Jésus leur répondit : ‘‘Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai.’’ Les Juifs lui répliquèrent : ‘‘Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple, et toi, en trois jours tu le relèverais !’ Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps. Aussi, quand il ressuscita d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela ; ils crurent aux prophéties de l'Écriture et à la parole que Jésus avait dite. »
(Jn 2,13-22)



Un acte scandaleux
« Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs bœufs. » On comprend le scandale des Juifs dans cet épisode du début de l’évangile selon saint Jean : Jésus bouleverse la grande institution du Temple, lieu central du culte juif, et il se présente comme fils de Dieu. Cet épisode peut apparaître comme un double blasphème, contre le Temple et contre Dieu lui-même.
C’est d’ailleurs là que commence véritablement la marche de Jésus vers sa mort, puisque son chef d’inculpation, au moment du dernier procès (cf. Mt 26,61), sera précisément cette phrase : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. »


Après Cana, le Temple ; après la joie des noces, l’annonce de la mort
Cet épisode prend place dans l’évangile juste après les noces de Cana, premier signe de Jésus dans sa vie publique, signe de joie et d’amour de Dieu. Après la joie des noces, l’annonce de la mort. Il est intéressant de souligner que dès le début de son évangile, saint Jean anticipe la mort de Jésus, comme pour nous montrer que toute la vie du Christ est ordonnée à cette mort qui sauvera le monde.


« C’est l’amour que je désire, et non les sacrifices »
Comment comprendre cependant le geste de Jésus, comme tel ? Je crois que nous pouvons y réfléchir à partir de la belle phrase du prophète Osée, reprise par Jésus en Mt 9,13 et Mt 12,7 : « C’est l’amour que je désire, et non les sacrifices. » (Os 6,6) Ce que Jésus reproche aux Juifs, ce n’est pas le culte auquel ses parents et lui-même se sont soumis, mais d’avoir fait « de la maison de (son) Père une maison de trafic ». C’est une invitation à revoir notre propre rapport au culte : que faisons-nous dans nos églises ? N’avons-nous pas tendance parfois à faire « de la maison de (notre) Père une maison de trafic » ?
« C’est l’amour que je désire, et non les sacrifices. » L’amour de Dieu est tel que de toute façon, nos cultes ne peuvent l’égaler. Tout ce que nous pouvons faire, c’est de l’aimer, simplement, humblement, et nos cultes nous aident à manifester notre amour. Une des préfaces eucharistiques du temps ordinaire (la n° 4) dit : « Nos chants n'ajoutent rien à ce que tu es mais il nous rapprochent de toi ». Essayons donc de vivre au plus près de Dieu, et rendons-lui grâce pour son amour.

vendredi 24 octobre 2008

« Tu aimeras » – l’Evangile de ce dimanche


« Les pharisiens, apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l'un d'entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l'épreuve : ‘‘Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ?’’
Jésus lui répondit : ‘‘Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout ce qu'il y a dans l'Écriture – dans la Loi et les Prophètes – dépend de ces deux commandements.’’ »
(Mt 22,34-40)


« une question à Jésus pour le mettre à l'épreuve »
C’est dans la contradiction que Jésus donne l’un des enseignements les plus forts de sa vie publique : le double commandement de l’amour. Il est intéressant de s’arrêter un instant sur ce constat : si les pharisiens et les docteurs de la loi n’avaient pas mis Jésus à l’épreuve, peut-être n’aurions-nous pas reçu cet enseignement.
Je crois que c’est une invitation forte à ne pas fuit devant la contradiction, mais bien plutôt à se laisser pousser par elle pour dépasser nos limites. Face à l’incroyance, nous ne pouvons pas rester indifférents ou médiocres : « l’incroyant nous empêche de nous payer de mots » disait Mgr Renaudin.


« voici le second, qui lui est semblable »
Il est intéressant de prendre le temps d’étudier la coïncidence de ces deux commandements : tu aimeras Dieu, et tu aimeras ton prochain. Cette coïncidence ne va pas de soi. Revenons donc aux sources de ces commandements : le premier est issu du Deutéronome. « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l'Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » (Dt 6,4-5) Il s’agit d’être fidèle à l’alliance établie par Dieu en faisant sortir le peuple d’Egypte et en lui donnant la terre promise.
Le second commandement est tiré du livre du Lévitique, un autre livre de la Torah : « Quand vous siégerez au tribunal, vous ne commettrez pas d'injustice ; tu n'avantageras pas le faible, tu ne favoriseras pas le puissant : tu jugeras ton compagnon avec justice. Tu ne répandras pas de calomnies contre ton compatriote, tu ne réclameras pas la peine de mort contre ton prochain. Je suis le Seigneur. Tu n'auras aucune pensée de haine contre ton frère. Mais tu n'hésiteras pas à réprimander ton compagnon, et ainsi tu ne partageras pas son péché. Tu ne te vengeras pas. Tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis le Seigneur ! » (Lv 19,15-18) Au nom du Seigneur, il faut suivre un certain nombre de prescriptions, afin d’être saint comme lui-même est saint (cf. Lv 19,1)
Dans les deux cas, c’est la reconnaissance de Dieu est de l’amour que nous devons avoir pour lui qui nous pousse à observer les commandements. C’est en cela que les deux commandements sont semblables, et l’on peut véritablement les appeler le double commandement de l’amour, puisqu’ils naissent de l’amour et qu’ils conduisent à l’amour.


« Tout ce qu'il y a dans l'Écriture dépend de ces deux commandements. »
Autrement dit, toute l’Ecriture, la loi et les prophètes, est dans l’amour. Si l’on croit, avec saint Jean, que Dieu est amour (1 Jn 4,8), alors en effet toute la révélation de Dieu, contenue dans l’Ecriture, dépend de l’amour.
Cela me rappelle le titre d’un petit livre du cardinal Hans Urs von Balthasar : L’amour seul est digne de foi. Je ne saurais trop vous recommander cette lecture à la foi profonde et simple.
L’amour seul est digne de foi en effet, car Dieu est amour, et que seul l’amour se trouve à la source et à l’issue de la vie chrétienne. Lui seul peut prouver Dieu dans le monde. Et de l’amour seul dépend la crédibilité de notre foi autour de nous.

mardi 21 octobre 2008

« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » – l’Evangile de ce dimanche




« Les pharisiens se concertèrent pour voir comment prendre en faute Jésus en le faisant parler. Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d'Hérode : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le vrai chemin de Dieu ; tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre les gens. Donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l'impôt à l'empereur ? »
Mais Jésus, connaissant leur perversité, riposta : « Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l'épreuve ? Montrez-moi la monnaie de l'impôt. » Ils lui présentèrent une pièce d'argent. Il leur dit : « Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? — De l'empereur César », répondirent-ils. Alors il leur dit : ‘‘Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.’’ »

(Mt 22,1-14)


« Les pharisiens se concertèrent »
Suite aux deux épisodes précédents (cf. deux derniers commentaires sur les vignerons homicides et le festin de noces), les Pharisiens sont en colère. Mais nous, comment réagirions-nous face à une vérité qui n’est pas toujours facile à entendre ? Certes Jésus leur dit la vérité, comme il nous la dit quand nous voulons bien l’écouter. Face à la vérité, quand elle nous fait mal, nous avons deux choix : soit nous nous convertissons, soit nous nous rebellons et nous rejetons Jésus.
C’est la seconde solution que choisissent les Pharisiens, c’est cette seconde solution qui mènera Jésus jusqu’à la Croix.

« Ils lui envoient leurs disciples »
Deuxième défaut des Pharisiens, ils n’agissent pas directement, mais ils envoient leurs disciples et d’autres nationalistes, soutiens du roi Hérode. Autre alternative face à la vérité que Jésus me délivre : soit je l’assume, soit j’en renvoie le poids sur les autres.
Ainsi pouvons-nous comprendre le mot « Hypocrites ! » asséné par Jésus ; il s’adresse peut-être aux envoyés, mais il s’adresse sans doute aussi aux Pharisiens commanditaires de cette expédition de déstabilisation.

Cet évangile est une invitation à regarder avec précision la façon dont nous réagissons face à ce que Jésus nous révèle de nous-même, même lorsque cela ne nous plaît pas.

« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
Ce verset ultra-connu de l’évangile est à rapprocher de ce qu’écrit saint Paul dans sa lettre aux Romains : « Rendez à chacun ce qui lui est dû : les impôts et les taxes à qui vous les devez, la crainte et le respect à qui vous les devez. » (Rm 13,7) C’est un appel au discernement en toutes choses : Dieu a-t-il une part dans ce que je vis, ou non ? Dois-je tout remettre à Dieu ? Sans doute, puisque Dieu nous a tout donné, mais peut-être pas toujours de la même façon. C’est d’ailleurs ce verset que le Pape Benoît XVI a proposé comme charte de la laïcité positive lors de sa visite à Paris, face au président Nicolas Sarkozy.
Gardons donc un œil sur notre rapport à la vérité, et sachons toujours rendre à Dieu ce qui lui revient :
« Notre Seigneur et notre Dieu,
tu es digne de recevoir gloire, honneur et puissance
puisque c'est toi qui as créé toutes choses :
par ta volonté elles existent et elles ont été créées. »
(Ap 4,11)


… et pardon pour le retard !

samedi 11 octobre 2008

« Le repas de noce est prêt » – l’Evangile de ce dimanche


Jésus disait en paraboles : « Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célébrait les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs pour appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
Il envoya encore d'autres serviteurs dire aux invités : 'Voilà : mon repas est prêt, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez au repas de noce.' Mais ils n'en tinrent aucun compte et s'en allèrent, l'un à son champ, l'autre à son commerce ; les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent.
Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et brûla leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : 'Le repas de noce est prêt, mais les invités n'en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce.' Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives.
Le roi entra pour voir les convives. Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce, et lui dit : 'Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?' L'autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : 'Jetez-le, pieds et poings liés, dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents.' Certes, la multitude des hommes est appelée, mais les élus sont peu nombreux. »
(Mt 22,1-14)



« mais ceux-ci ne voulaient pas venir »
La comparaison du Royaume de Dieu avec un repas nuptial nous est assez familière. Il est bon cependant de s’y arrêter une nouvelle fois. Des noces, ça se prépare. J’ai de nombreux amis qui se marient ces temps-ci, et souvent les préparatifs commencent au moins un an à l’avance ! Ici donc, le repas est prêt, mais les invités ne veulent pas venir. Quel affront pour le roi ! Et quelle déception de voir ceux qu’il croyait être ses amis préférer aller l’un à son champ, l’autre à son commerce, plutôt que de célébrer avec lui la joie des noces de son fils.
L’image est suggestive : « Dieu nous invite à son festin » dit un vieux chant de nos paroisses. Mais comme les invités, souvent nous hésitons, et parfois nous déclinons l’invitation. Combien de fois refusons-nous de prendre un bon temps de prière ? Sommes-nous toujours enthousiastes à l’idée d’aller à l’église le dimanche ?
Et pourquoi les invités ne veulent-ils pas venir ? Parce qu’ils ont mieux à faire, au champ ou au commerce. Et nous aussi, souvent, nous croyons avoir mieux à faire. C’est ce que décrivait le Pape la semaine dernière : « Des nations un temps riches de foi et de vocations perdent désormais leur identité propre, sous l'influence délétère et destructive d'une certaine culture moderne. On y trouve celui qui, ayant décidé que ‘‘Dieu est mort’’, se déclare ‘‘dieu’’ lui-même, et se considère le seul artisan de son propre destin, le propriétaire absolu du monde. » (Homélie de Benoît XVI pour l’inauguration du synode sur la Parole, 5 oct. 2008) Les invités du roi, possédant l’un champ et l’autre un commerce, ont dû se considérer eux aussi comme les seuls artisans de leur propre destin, les propriétaires absolus du monde ; alors pourquoi répondre à l’invitation du roi ?


« Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce. »
La réaction du roi doit nous permettre de comprendre quelle est la réaction de Dieu face à nos refus. Mais je ne crois pas qu’il s’agisse ici des cas individuels mais des groupes. A la suite de Benoît XVI, je crois que notre société européenne occidentale a décidé que ‘‘Dieu est mort’’, pour se débarrasser de Dieu et se sentir ‘‘libre’’. Mais le Pape continue dans son homélie : « Mais, quand l'homme élimine Dieu de son propre horizon, qu'il déclare Dieu ‘‘mort’’, est-il vraiment plus heureux ? Devient-il vraiment plus libre ? »
C’est peut-être une façon de comprendre l’évolution de l’Eglise catholique dans le monde pendant les cinquante dernières années. Le nombre de pratiquants dans le monde a crû comme la population mondiale, et le nombre de prêtre par habitants, en moyenne, n’a pas baissé. Seulement la sociologie ecclésiale s’est recentrée vers l’Afrique et l’Amérique du Sud, peut être parce que les chrétiens là-bas ont su accepter l’invitation de Dieu.
Mais du point de vue individuel, je crois qu’on peut être sûr que Dieu continue de frapper à notre porte pour nous inviter à ses noces, et que si nous acceptons de répondre à son invitation, nous aurons notre place au repas.


« les élus sont peu nombreux »
Comment comprendre enfin l’énigmatique conclusion de ce passage d’évangile ? Dieu peut apparaître comme un roi injuste qui invite les hommes à son festin, et si l’on n’est pas habillé comme il faut, renvoie dehors sans plus de cérémonie. Est-il seulement question de vêtement de noce ?
Si en effet les invités ont été choisis aux croisées des chemins, ils ne devaient pas être bien riches ! Et nous pouvons alors penser que le roi, en les faisant entrer, leur a donné un vêtement de noce pour qu’ils soient prêts pour la fête. Et cet homme qui n’a pas de vêtement de noce, je pense qu’il a refusé d’entrer dans le jeu du roi : il n’a pas voulu aller au bout de sa réponse à l’invitation. Peut-être a-t-il cru qu’il suffisait de dire ‘‘oui’’ à l’invitation et que tout était gagné (cf. dimanche dernier). Son silence face au roi est d’ailleurs révélateur de sa gêne.
Ainsi, se croire élu, c’est risquer le sort de cet homme invité qui n’a pas revêtu l’habit de noce. « Certes, la multitude des hommes est appelée, mais les élus sont peu nombreux » car peu vont jusqu’au bout de leur appel, et beaucoup se croient arrivés au but.
Restons donc vigilants !

samedi 4 octobre 2008

« C'est là l'œuvre du Seigneur » – l’Evangile de ce dimanche




Jésus disait aux chefs des prêtres et aux pharisiens : « Écoutez cette parabole : Un homme était propriétaire d’un domaine ; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde. Puis il la donna en fermage à des vignerons, et partit en voyage. Quand arriva le moment de la vendange, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de la vigne. Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l'un, tuèrent l'autre, lapidèrent le troisième. De nouveau, le propriétaire envoya d'autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais ils furent traités de la même façon. Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : 'Ils respecteront mon fils.' Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : 'Voici l'héritier : allons-y ! tuons-le, nous aurons l'héritage !' Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent.
Eh bien, quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? » On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il donnera la vigne en fermage à d'autres vignerons, qui en remettront le produit en temps voulu. » Jésus leur dit : « N'avez-vous jamais lu dans les Écritures :
La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre angulaire.
C'est là l'œuvre du Seigneur,
une merveille sous nos yeux !

Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera produire son fruit.
(Mt 21,33-43)



« Un homme était propriétaire d’un domaine.»
De nouveau, Jésus choisit l’image de la vigne (cf. évangile de dimanche dernier) pour décrire le Royaume des cieux. Ici, la comparaison est explicite, puisqu’à la fin du texte, Jésus donne la clé de compréhension de la parabole : « Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera produire son fruit. »
Véritablement, le texte de ce dimanche est la suite de celui de dimanche dernier. Les ouvriers de ce passage, eux, ont dit ‘oui’ à l’appel du maître à travailler à sa vigne. Mais que font-ils de ce oui ? Eh bien ils travaillent, semble-t-il. Mais ils s’approprient le produit de la vendange, et ils maltraitent les envoyés du maître.
Ils sont ont dit ‘oui’, ils sont allés à la vigne, mais ils n’ont pas été fidèles au maître de la vigne. A ce stade, une question peut nous habiter : que faisons-nous de nos ‘oui’ ? Allons-nous au bout de nos engagements, et savons en remettre les fruits à Celui qui en est la source ?

« Voici l'héritier : allons-y ! tuons-le, nous aurons l'héritage ! »

La suite du texte, avec l’envoi du fils du maître, nous concerne plus encore : le fils, c’est évidemment le Christ lui-même. Le Père a envoyé son Fils, et les hommes ne l’ont pas reçu.
Pourquoi le maître envoie-t-il son fils ? Non pas pour punir les ouvriers, mais pour « se faire remettre le produit de la vendange ». Rendre à Dieu ce qui est à Dieu, ce n’est que justice !
Mais les ouvriers vont plus loin dans leur œuvre mauvaise : ils ne se contentent plus de vouloir posséder le produit de la vigne, ils veulent la vigne elle-même. Ils veulent prendre la place du maître. « Vous serez comme des dieux » (Gn 3,5) avait promis le serpent. Voilà bien la pire tentation pour l’homme pécheur. C’est celle qui guette tous les ouvriers de la vigne du Seigneur. La seule solution, la seule parade : rendre à Dieu ce qui est à Dieu, comme l’a rappelé le Pape Benoît XVI lors de son discours au Palais de l’Elysée, le 12 septembre dernier.






« C'est là l'œuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux »
Nous voici devant le mystère de l’œuvre de Dieu dans ce monde : pourquoi le Verbe s’est-il incarné ? Pourquoi Dieu vient-il ainsi à l’homme ? Le Christ donne une piste pour comprendre cela : « L'œuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé. » (Jn 6,29)
La foi est pour nous un rempart contre l’orgueil et l’appropriation des choses divines. N’oublions jamais que nous sommes hommes et que Dieu est Dieu. Alors notre ‘oui’ sera ‘oui’ et nous y serons fidèles !

Prions bien pour Frédéric, ordonné prêtre à Etampes (91), pour Sébastien, Juan-David et Andres, ordonnés diacres à Chartres (28) et à Romilly (10), et pour les neuf hommes ordonnés diacres permanents à Paris.

samedi 27 septembre 2008

« Lequel des deux a fait la volonté du père ? » – l’Evangile de ce dimanche

Voici le retour de nos commentaires d’Evangile, après des vacances qui ont laissé notre vigne en jachère. Je suis heureux de reprendre ce parcours avec vous, confiant que c’est en se laissant imprégner de la Parole de Dieu que nous pourrons devenir semblables à lui !

Bonne lecture à tous.



Jésus disait aux chefs des prêtres et aux anciens : « Que pensez-vous de ceci ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : ‘Mon enfant, va travailler aujourd’hui à ma vigne.’ Celui-ci répondit : 'Je ne veux pas.' Mais ensuite, s'étant repenti, il y alla. Abordant le second, le père lui dit la même chose. Celui-ci répondit : 'Oui, Seigneur !' et il n'y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent : « Le premier ».

Jésus leur dit : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n'avez pas cru à sa parole ; tandis que les publicains et les prostituées y ont cru. Mais vous, même après avoir vu cela, vous ne vous êtes pas repentis pour croire à sa parole.

(Mt 21,28-32)




L’évangile de ce dimanche nous invite à réfléchir sur deux points en particulier : le travail, et l’obéissance à Dieu.



« Mon enfant, va travailler aujourd’hui à ma vigne.»

N’oublions pas que l’image de la vigne est souvent utilisée par Ancien Testament pour représenter la relation de Dieu à son peuple (cf. Is 5, Os 10, Jr 2), et rappelons-nous que dimanche dernier, le maître employait des ouvriers pour sa vigne. Pourquoi, dans ses paraboles, Jésus nous dit-il d’aller travailler aux œuvres du Père ?

En effet, nous pouvons nous dire que Dieu étant le créateur du monde, et même de l’homme, nous sommes tous dans sa main, et qu’il peut faire ce qu’il veut quand il veut. Alors quelle est notre marge de manœuvre ? Quelle est notre place dans le dessein de Dieu ?

Dieu veut l’homme libre. C’est notamment le sens de la première phrase de Dieu à propos de l’homme dans le livre de la Genèse : « Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance. Qu'il soit le maître des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, des bestiaux, de toutes les bêtes sauvages, et de toutes les bestioles qui vont et viennent sur la terre. » (Gn 1,26) Ainsi, Dieu a confié le monde à l’homme.

Une bonne conception du travail peut être celle-ci : continuer l’œuvre de Dieu dans le monde créé pendant le temps que celui-ci nous est confié.



« Lequel des deux a fait la volonté du père ? »

Cependant, dans l’ordre du père à son fils, on ne peut retenir que l’idée de travail ; se pose également la question de l’obéissance. En effet, le premier fils dit qu’il ne veut pas y aller, mais y va quand même, tandis que l’autre fait l’inverse : il dit qu’il est d’accord mais n’y va pas. Et c’est bien le premier dont Jésus fait l’éloge.

Cette parabole nous appelle à l’obéissance. Qu’est-ce exactement que l’obéissance ? Nous avons souvent une image faussée de ce conseil évangélique (cf. le fameux trio : pauvreté, chasteté, obéissance), sans toujours savoir ce qu’il signifie. L’obéissance est d’abord une question de foi. Comme le petit enfant obéit sans se poser de questions à son père qui lui dit de s’éloigner du feu, le croyant obéit à Dieu son Père, confiant que celui-ci veut son bonheur et saura le conduire par le meilleur chemin.

C’est ainsi que les religieux et les prêtres s’engagent à l’obéissance. C’est ainsi que dans une certaine mesure les chrétiens sont invités à obéir à l’enseignement de l’Eglise.

Il ne faut pas de suivre aveuglément des préceptes que nous ne comprenons pas, mais dans un discernement raisonné et libre, de laisser une place importante et privilégiée à la parole de l’Eglise, interprète de la Parole de Dieu, pour mener sa vie. In fine, il s’agit de savoir si oui ou non nous sommes véritablement attachés à la personne du Christ.



« Les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. »

C’est bien ce que dit Jésus à la fin de notre texte : « Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n'avez pas cru à sa parole ». Pouvons-nous nous dire croyants et nous démarquer de l’enseignement de l’Eglise, et a fortiori de l’Ecriture ? C’est pourquoi Jésus met en premier les publicains et les prostituées qui se sont convertis pour marcher à sa suite (qu’on pense à Matthieu et à Marie-Madeleine), alors que les ‘‘bons croyants’’ de l’époque l’ont condamné et crucifié.

Dans le chapitre 15 de l’évangile selon saint Jean, Jésus dit : « Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jn 15,5) Cette parole doit nous inviter à revoir en profondeur notre conception du travail et de l’obéissance, ce qui en ce début d’année ne peut pas être inutile !



mercredi 17 septembre 2008

De retour au Séminaire

Chers amis,

Après un été très riche en rencontres et en découvertes, me voici de retour à Paris, pour la rentrée du Séminaire des Carmes (samedi prochain, à Nevers, sur les pas de Se Bernadette Soubirous).

De la semaine d'évangélisation à Enghien au baptême à Grasse d'Athénaïs - ma première filleule de baptême -, des JMJ en Nouvelle-Zélande et en Australie à quelques périples dans les Alpes, dans le Périgord et dans l'Yonne, je reviens la tête pleine de souvenirs et de visages !

Bonne rentrée à tous - je sais que pour beaucoup c'est déjà fait - et à très bientôt pour la reprise de nos lectures hebdomadaires de l'Evangile.

Amicalement,

Sébastien

samedi 26 juillet 2008

JMJ : d'autres photos

Et voici quelques photos supplémentaires :


Le jour de l'accueil du Pape








Coucher de soleil devant l'opéra de Sydney








La cathédrale Notre-Dame de Sydney








Le camp de fortune, pour la veillée et la Messe finale

vendredi 25 juillet 2008

Retour de Sydney

De retour ce matin d'Australie, je m'empresse de vous partager quelques photos.

Le pélerinage du diocèse de Pontoise a débuté par la Nouvelle-Zélande, où nous avons eu la surprise de découvrir un sosie de Carlos en la personne d'un chauffeur de cars vraiment nul et dangereux, mais aussi gentil et bonhomme que le chanteur. Et son visage ne trompe pas, jugez-en vous-mêmes.





A la rencontre des Maoris, dans le nord de l'île, nous avons été accueillis par les aborigènes et par un groupe d'Hawaïens - avec le traditionnel "hongi", salut fraternel dans lequel on se touche mutuellement le nez.






Après quoi nous sommes allés nous balader sur une belle plage du coin... les pélerinages, c'est vraiment une ascèse très stricte !







Puis ce fut l'arrivée en Australie et la découverte du fameux panorama de Sydney, avec l'opéra et le pont de la ville.

Le dimanche 20 juillet, enfin, fut vraiment le sommet de ces Journées mondiales, avec la veillée sur l'hippodrome de la Croix du Sud, puis la Messe finale avec le Pape Benoît XVI.

Il faudra du temps pour tirer un bilan de ces Journées. Mais c'est sûr : ce fut un grand voyage !

dimanche 6 juillet 2008

JMJ : En route pour l'Océanie !



Ca y est, le départ est donné : à la suite de Mgr Riocreux, certains groupes du Val d'Oise sont déjà partis. Le groupe de Sarcelles, lui, s'envole demain 7 juillet pour Auckland.



Puis du 15 au 20 juillet, des dizines de milliers de jeunes vont se réunir autour du Pape Benoît XVI pour ce qui sera sans doute le plus grand événement jamais organisé en Australie (avant même les JO de Sydney). On annonce 54000 pélerins européens !



Pendant ce temps - et sans doute pendant le reste des vacances - nos rendez-vous sur l'évangile du dimanche vont être interrompus, je prie de m'en excuser.



Bon été à tous,


Sébastien



Pour plus d'infos :
- le blog diocésain pour les JMJ : http://jmjpontoise.blogspot.com/
- le site officiel des JMJ : http://www.wyd2008.org/index.php/fr/

dimanche 29 juin 2008

Enghien 2008 : Retour de mission

Du 23 juin à ce jour de la fête des saints Pierre et Paul a eu lieu une semaine de mission et d'évangélisation à Enghien-les-Bains à laquelle j'ai pu prendre part. Ouverture de l'église, liturgie déployée, catéchèses et enseignements, concert, témoignages, missions dans les rues, vie communautaire, tout a été mis en oeuvre pour le service de la mission d'annonce de la Bonne nouvelle du Christ.


Le bilan, à chaud, est très positif, et je rends grâce à Dieu pour cette très belle semaine !


"Si tu savais le don de Dieu"
Voici le thème de cette semaine. Et c'est bien de ce don que les paroissiens d'Enghien et la quarantaine de jeunes d'Adveniat venus pour l'occasion voulaient témoigner. Le feu de la Saint-Jean allumé le 24 juin sur le parvis de l'église a été l'occasion d'une belle fête où la louange a laissé place à une catéchèse et à une veillée d'adoration qui a rassemblé beaucoup de personnes qui ne viennent pas d'ordinaire à l'église.


Des rencontres extraordinaires
Pour ma part, je peux témoigner de rencontres bouleversantes, comme celle de ce jeune qui me disait : "j'aimerais bien croire et parler de Dieu, mais tu vois, je bois, je fume... je ne suis pas digne de lui", ou celle encore de ces quatre jeunes, dont deux n'étaient jamais entrés dans une église, et qui découvraient que la volonté de Dieu pour eux était simplement qu'ils soient heureux ! Les rencontres sont aussi celles des jeunes d'Adveniat eux-mêmes qui ont une réelle volonté de configurer leur vie au Christ. Trois d'entre eux m'ont annoncé leur entrée prochaine dans des communautés religieuses...


Un temps d'Eglise
Cette semaine enfin a constitué un beau temps d'Eglise, avec la venue de notre évêque et des onze séminaristes du diocèse hier, à la veille de l'ordination presbytérale de l'un d'eux, Martin Tachoires. De nombreux prêtres sont venus nous visiter, pour une catéchèse, un office ou simplement partager quelques heures avec nous.
Merci Seigneur pour cette semaine où tu nous as donné de mieux connaître le don que tu nous fais chaque jour, merci pour cette semaine où tu nous as donné de le partager, merci pour la vie que tu nous donnes !

« Pour vous, qui suis-je ? » – l’Evangile de ce dimanche


Jésus était venu dans la région de Césarée-de-Philippe, et il demandait à ses disciples : « Le Fils de l'homme, qui est-il, d'après ce que disent les hommes ? » Ils répondirent : « Pour les uns, il est Jean Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres encore, Jérémie ou l'un des prophètes. » Jésus leur dit : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »Prenant la parole, Simon-Pierre déclara : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! » Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »
(Mt 16,13-19)


« Pour vous, qui suis-je ? »
Tout vient de cette question. C’est parce que Jésus a posé cette question que Pierre y a répondu, et qu’il a formulé cette grande confession de foi : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! » Et c’est par cette réponse qu’il est devenu pour toujours le premier des apôtres et le chef de l’Eglise.
Pourquoi Pierre ? Là n’est pas la question selon moi ; l’important est que l’initiative, une fois de plus, vienne du Christ lui-même. A chacun de nous, Jésus adresse cette question : Pour toi, qui suis-je ? Et c’est à chacun de nous d’y répondre, dans le secret de son cœur.
La semaine d’évangélisation à Enghien-les-Bains nous a permis de nous reposer cette question, et les personnes que nous avons rencontrées nous l’ont posée elles aussi : pour vous, qui est Dieu ? qui est le Christ ?
Chacun de nous est invité à prendre un temps, dans le silence, pour essayer de répondre à cette question.

« Heureux es-tu, Simon fils de Yonas »
La réponse du Christ peut nous surprendre : au lieu de répondre tu dis vrai ou tu as bien répondu, Jésus réponds à Pierre Heureux es-tu. Que signifie cette béatitude inattendue ? La réponse du Christ montre que la question Pour toi, qui suis-je ? est une question d’ordre existentiel. Il ne s’agit pas de dire si l’on sait qui est le Christ, de l’expliquer ou de le définir. Il s’agit de dire si nous le connaissons en vérité. Il s’agit de reconnaître la présence du Christ dans le monde et en nous, cette présence de vie qu’annonce Pierre : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! »
Reconnaissant cette présence vivifiante, alors nous savons quelle est la source de notre bonheur et nous pouvons être dits Heureux.

« Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église »
Comment enfin commenter cette page d’Evangile sans s’arrêter sur cette phrase énigmatique qui fonde la primauté du Pape pour les catholiques ? Maurice Zundel, prêtre mystique du XXe siècle, a écrit un beau petit livre sur la primauté qui s’appelle La Pierre vivante. Dans ce livre il dit combien le Christ est la pierre de fondation de l’Eglise, qui lui donne sa vie, et il conclut sur la primauté du Pape, signe de cette fondation. Et il dit en substance : Si l’on écoute Pierre, c’est qu’en Pierre parle plus que Pierre.
Ne tombons pas dans la papolâtrie, mais n’oublions pas non plus le rôle particulier du Saint-Père dans l’Eglise, gardien et gage de son unité, et signe pour la monde de cette unité.

samedi 21 juin 2008

Semaine d'évangélisation à Enghien-les-Bains (95)

"Si tu savais le don de Dieu" (Jn 4,10)


Voici le thème de la Semaine d'évangélisation à Enghien-les-Bains, organisée par la paroisse de la ville, avec le concours de la fraternité missionnaire du diocèse de Pontoise Adveniat, qui aura lieu à partir de lundi prochain 23 juin à 9h, jusqu’au dimanche 29 juin à 10h30 pour la Messe.
C’est la deuxième année qu’une telle semaine a lieu. Pour moi, ce sera la première fois !

Je vous invite à passer nous voir, ou à prier pour le succès de cette mission, tant dans le cœur des jeunes qui y participeront que dans celui des personnes qu’ils pourront rencontrer. Merci de votre soutien !
Pour toutes les informations : http://mission-enghien.blogspot.com/

« Soyez donc sans crainte. » – l’Evangile de ce dimanche


Jésus disait aux douze Apôtres : « Ne craignez pas les hommes ; tout ce qui est voilé sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu. Ce que je vous dis dans l'ombre, dites-le au grand jour ; ce que vous entendez dans le creux de l'oreille, proclamez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent pas tuer l'âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l'âme aussi bien que le corps. Est-ce qu'on ne vend pas deux moineaux pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même vos cheveux sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus que tous les moineaux du monde.Celui qui se prononcera pour moi devant les hommes, moi aussi je me prononcerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux.
(Mt 10,26-33)




L’Evangile de ce dimanche, à la veille de la semaine d’évangélisation à Enghien-les-Bains, nous invite à la mission et nous en donne les moyens.



Debout, confiance !
L’appel du Christ à la mission repose sur ce qui pourrait ressembler à un paradoxe : « Ce que je vous dis dans l'ombre, dites-le au grand jour. » Ce paradoxe nous rappelle le Sermon sur la montagne, où Jésus enseignait qu’il faut, pour prier, se réfugier au fond de sa chambre, dans le secret.
C’est en effet dans la prière d’intimité avec la Christ que nous trouvons la force de l’annoncer, et surtout la vérité dans nos propos.
Car le Christ ne nous invite pas à annoncer n’importe quoi : il veut que nous proclamions « ce que vous entendez dans le creux de l'oreille », c'est-à-dire sa parole, pas la nôtre ! Cela requiert une grande confiance dans ce que nous dit le Christ dans la prière, et une grande disponibilité.


« Dites-le au grand jour »
Cet appel du Christ est explicite – mais il concerne d’abord les disciples ‘‘directs’’ du Christ, ceux qui ont rencontré le Christ ‘‘en chair et en os’’, avant la passion et la résurrection du Seigneur. Reconnaître dans ces propos un appel pour nous est déjà une interprétation, alors prenons garde à ne pas transformer le discours de Jésus.
Néanmoins, nous pouvons comprendre que Jésus nous demande d’annoncer autour de nous ce qu’il nous dit dans le creux de l’oreille, c'est-à-dire ce que nous entendons dans la prière et ce que nous enseigne l’Eglise qu’il a accréditée pour cela. Annoncer autre chose, qui nous conviendrait mieux, mais au nom du Christ, ce serait très grave, ce serait le renier. N’annoncer que le Christ et sa parole, voilà la règle de toute mission d’évangélisation.



Le salut à la clé
Et la fin de l’Evangile de ce jour nous confirme dans les remarques que nous faisons de semaine en semaine, ces derniers temps : c’est de notre salut même qu’il est question ! Jésus le dit clairement : « Celui qui se prononcera pour moi devant les hommes, moi aussi je me prononcerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. » Il n’y a pas d’autre alternative, entre l’engagement et le reniement. C’est un enseignement important pour tous ceux qui considèrent que la mission de les regarde pas ou qu’ils n’en sont pas dignes. Chacun de nous est appelé, là où il est, à annoncer le Christ. En effet, personne ne peut éviter la question de Dieu et du salut qu’il nous apporte. Et c’est le devoir de chaque chrétien de rendre compte de l’espérance que Dieu a mise en lui.





samedi 7 juin 2008

« Suis-moi » – l’Evangile de ce dimanche


Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain (collecteur d'impôts). Il lui dit : « Suis-moi. » L'homme se leva et le suivit.
Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. Voyant cela, les pharisiens disaient aux disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que veut dire cette parole : C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices. Car je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs. »
(Mt 9,9-13)



Une vocation personnelle
Contrairement à l’évangile de la semaine prochaine où nous assisterons à l’envoi collectif de tous les apôtres, il s’agit ici du récit de l’appel de Matthieu. L’homme est nommé, on connaît même sa situation, peu reluisante, de collecteur d’impôts pour l’occupant romain. Cependant, c’est lui que Jésus choisit, à qui il dit « Suis-moi ».
Le tableau du Caravage que je vous propose d’admirer aujourd’hui (on le trouve dans l’église Saint-Louis-des-Français à Rome) montre Matthieu surpris. « Moi, Seigneur ? Pourquoi moi ? » Rappelons-nous les paroles de Benoît XVI à Cologne : « L’amour n’a pas de pourquoi, il est don de Dieu auquel on répond par le don de soi. » (discours aux séminaristes)



Pourquoi mange-t-il avec les publicains ?
Et justement, cette question des pharisiens trouve sa réponse dans la phrase du Pape : « L’amour n’a pas de pourquoi, il est don de Dieu auquel on répond par le don de soi. » En somme, il n’y a pas de pourquoi sinon, parce que Dieu aime tous les hommes et vient chez eux pour y demeurer.
Il nous est facile de juger les autres selon nos propres mérites, de compter nos bienfaits, nos efforts… et de compter ceux dont les autres n’ont pas été la cause. Alors nous nous offusquons que l’un ou l’autre soit plus aimé que nous.



La miséricorde plutôt que les sacrifices
Et voilà la clé de compréhension de cet évangile : le premier commandement de Dieu, selon Jésus, est le commandement de l’amour.
« Maître, quel est le grand commandement dans la Loi ? » Jésus lui déclara : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C'est là le grand, le premier commandement. Un second est aussi important : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes. » (Mt 22,36-40)
A la question des pharisiens qui était nourrie de leur connaissance de la Loi et des Prophètes (les questions d’impureté par exemple), Jésus répond par l’amour : « C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices. » Que l’amour donc prévale en toute chose, car avec saint Paul nous devons dire : « s'il me manque l'amour, je ne suis rien. » (1 Cor 13,2)

samedi 31 mai 2008

« Il ne suffit pas de me dire : ‘Seigneur, Seigneur ! » – l’Evangile de ce dimanche


Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Il ne suffit pas de me dire : ‘Seigneur, Seigneur !’, pour entrer dans le Royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. Ce jour-là, beaucoup me diront : 'Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en ton nom que nous avons été prophètes, en ton nom que nous avons chassé les démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ?' Alors je leur déclarerai : 'Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui faites le mal !'

Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s'est abattue sur cette maison ; la maison ne s'est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc. Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé, elle a secoué cette maison ; la maison s'est écroulée, et son écroulement a été complet. »

(Mt 7,21-27)



Un appel à faire les choses avec sérieux et dans la justice

Cet évangile, assez curieusement, m’a rappelé la phrase du général de Gaulle, lors d’une conférence de presse, où il avait dit : « il ne suffit pas de sauter sur sa chaise comme un cabri en criant ‘‘l’Europe ! l’Europe ! l’Europe !’’ »

Peut-être Jésus, lui aussi, veut-il nous inviter à ne jamais prononcer son nom à la légère (cf. les dix commandements : « Tu ne prononceras pas à tort le nom du Seigneur ton Dieu, car le Seigneur n’acquitte pas celui qui prononce son nom à tort. » (Ex 20,7)).

Et c’est sans doute cela que Jésus reproche à ceux qui ont été prophètes, ont chassé des démons et ont fait de miracles : ils se sont dits du Seigneur, alors qu’ils n’écoutaient que leur propre volonté. Or ce que Jésus demande, ce n’est pas de faire des miracles en son nom, mais de « faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. »


La clé du Discours sur la montagne

Il est bon de noter que ce texte se situe à la fin de l’ensemble Mt 5-7, qu’on appelle communément le Discours sur la montagne. C’est dans ce Discours notamment que Jésus fait son enseignement sur la prière, le jeûne et l’aumône, qu’il prononce les Béatitudes et qu’il enseigne le Notre-Père à ses disciples.

Je crois que ce texte peut être pour nous une clé de lecture efficace de ce Discours. Tout ce qu’il a dit jusque-là de la prière, de l’aumône, du jeûne, est conditionné à cette attitude fondamentale qui consiste à faire la volonté de Dieu. C’est tout ce qu’il faut ; mais rien de moins. Jésus nous demande de nous engager à fond, là où nous sommes, dans nos villes, dans nos entreprises, dans nos familles, pour que la volonté de Diue soit faite, sur la terre comme au ciel.

Et aujourd’hui encore nous recevons un éclairage sur la façon dont nous serons jugés au dernier jour si nous n’appliquons pas ce précepte : « Alors je leur déclarerai : 'Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui faites le mal !' »


Bâtir sur le roc

Enfin, je dois dire que cet évangile m’est très cher, car plusieurs fois il m’a confirmé dans ma joie. Aux heures où je me demandais si tout ce que je faisais, même dans la prière, n’était pas un peu artificiel – j’en prenais pour preuve la perpétuelle joie qui m’habite depuis que je me suis décidé à suivre le Christ dans la vocation sacerdotale – plusieurs prêtres m’ont conseillé de relire ce texte.

Ici, Jésus confirme que l’homme peut bâtir sur le roc et résister à la tempête. Il nous dit que si nous écoutons sa parole et qu’en effet nous mettons en pratique la volonté de Dieu pour nous, alors le vent aura beau souffler et la pluie tomber, nous tiendrons le choc.

En même temps, ce texte n’est pas un appel au triomphalisme spirituel, car creuser des fondations, c’est ouvrir le sol. En l’homme, c’est ouvrir le cœur pour y accueillir l’Esprit Saint. C’est donc être vunérable.

samedi 24 mai 2008

Pontoise : un blog pour les JMJ

La préparation des JMJ de Sydney bat son plein.
Ce soir, nous nous retrouvons pour un envoi solennel par Mgr Riocreux au lycée Notre-Dame-de-Bury (1 avenue Georges-Pompidou, à Margency).
Par ailleurs, un blog a été ouvert, pour retrouver toutes les infos concernant le groupe diocésain : http://jmjpontoise.blogspot.com/

A ce soir !

L’Evangile de ce dimanche : « Moi, je suis le pain vivant »




Après avoir nourri la foule avec cinq pains et deux poissons, Jésus disait : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. » Les Juifs discutaient entre eux : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »

Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson.

Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi. Tel est le pain qui descend du ciel : il n'est pas comme celui que vos pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »

(Jn 6,21-28)


Un don total


Les Juifs qui écoutent Jésus ne s’y sont pas trompés : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Ils ont compris que c’est bien de lui-même que Jésus parle : « Je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel ». Son don est total – il s’offre en nourriture aux hommes, pour qu’ils aient la vie !

C’est d’ailleurs bien cela qui posera problème, et qui aujourd’hui encore nous retient. Un tel don semble suspect, nous ne pouvons le comprendre. Et de nombreux disciples se détournent de Jésus immédiatement après ce discours (versets 60 et suivants), sous prétexte que « cette parole est dure » !


Une promesse de vie


Pourtant, Jésus ne nous demande rien, il nous donne tout. Il ne dit pas ‘‘celui qui voudra manger de ce pain devra faire ceci ou cela’’, mais « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ». Il est bien question de vie ou de mort, comme dans le livre du Deutéronome, quand Dieu dit à son peuple :

« Je prends aujourd'hui à témoin contre toi le ciel et la terre : je te propose de choisir entre la vie et la mort, entre la bénédiction et la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix, en vous attachant à lui ; c'est là que se trouve la vie, une longue vie sur la terre que le Seigneur a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. » (Dt 30,19-20)

Jésus pourrait nous dire ceci, à son tour : ‘‘je te donne tout, pour que tu vives. Choisis donc la vie !’’ Et la question du jugement, qui revient comme un leitmotiv depuis deux semaines, est encore une fois réglée, si nous choisissons le Christ : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. »


Un sacrement pour aujourd’hui


Et ce qu’il est merveilleux de redécouvrir aujourd’hui, en la fête du Corps et du Sang du Seigneur, c’est que ce don nous est fait aujourd’hui. C’est aujourd’hui que le Jésus nous dit « celui qui mange ce pain vivra éternellement » !

C’est à nous, aujourd’hui, que la question est posée : veux-tu, toi, librement, manger le pain de vie, le pain vivant descendu du ciel qui te donnera la vie en plénitude ? Veux-tu, aujourd’hui, choisir la vie ?

Veux-tu, toi, aujourd’hui, faire que ton existence soit véritablement la vie ?