samedi 27 septembre 2008

« Lequel des deux a fait la volonté du père ? » – l’Evangile de ce dimanche

Voici le retour de nos commentaires d’Evangile, après des vacances qui ont laissé notre vigne en jachère. Je suis heureux de reprendre ce parcours avec vous, confiant que c’est en se laissant imprégner de la Parole de Dieu que nous pourrons devenir semblables à lui !

Bonne lecture à tous.



Jésus disait aux chefs des prêtres et aux anciens : « Que pensez-vous de ceci ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : ‘Mon enfant, va travailler aujourd’hui à ma vigne.’ Celui-ci répondit : 'Je ne veux pas.' Mais ensuite, s'étant repenti, il y alla. Abordant le second, le père lui dit la même chose. Celui-ci répondit : 'Oui, Seigneur !' et il n'y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent : « Le premier ».

Jésus leur dit : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n'avez pas cru à sa parole ; tandis que les publicains et les prostituées y ont cru. Mais vous, même après avoir vu cela, vous ne vous êtes pas repentis pour croire à sa parole.

(Mt 21,28-32)




L’évangile de ce dimanche nous invite à réfléchir sur deux points en particulier : le travail, et l’obéissance à Dieu.



« Mon enfant, va travailler aujourd’hui à ma vigne.»

N’oublions pas que l’image de la vigne est souvent utilisée par Ancien Testament pour représenter la relation de Dieu à son peuple (cf. Is 5, Os 10, Jr 2), et rappelons-nous que dimanche dernier, le maître employait des ouvriers pour sa vigne. Pourquoi, dans ses paraboles, Jésus nous dit-il d’aller travailler aux œuvres du Père ?

En effet, nous pouvons nous dire que Dieu étant le créateur du monde, et même de l’homme, nous sommes tous dans sa main, et qu’il peut faire ce qu’il veut quand il veut. Alors quelle est notre marge de manœuvre ? Quelle est notre place dans le dessein de Dieu ?

Dieu veut l’homme libre. C’est notamment le sens de la première phrase de Dieu à propos de l’homme dans le livre de la Genèse : « Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance. Qu'il soit le maître des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, des bestiaux, de toutes les bêtes sauvages, et de toutes les bestioles qui vont et viennent sur la terre. » (Gn 1,26) Ainsi, Dieu a confié le monde à l’homme.

Une bonne conception du travail peut être celle-ci : continuer l’œuvre de Dieu dans le monde créé pendant le temps que celui-ci nous est confié.



« Lequel des deux a fait la volonté du père ? »

Cependant, dans l’ordre du père à son fils, on ne peut retenir que l’idée de travail ; se pose également la question de l’obéissance. En effet, le premier fils dit qu’il ne veut pas y aller, mais y va quand même, tandis que l’autre fait l’inverse : il dit qu’il est d’accord mais n’y va pas. Et c’est bien le premier dont Jésus fait l’éloge.

Cette parabole nous appelle à l’obéissance. Qu’est-ce exactement que l’obéissance ? Nous avons souvent une image faussée de ce conseil évangélique (cf. le fameux trio : pauvreté, chasteté, obéissance), sans toujours savoir ce qu’il signifie. L’obéissance est d’abord une question de foi. Comme le petit enfant obéit sans se poser de questions à son père qui lui dit de s’éloigner du feu, le croyant obéit à Dieu son Père, confiant que celui-ci veut son bonheur et saura le conduire par le meilleur chemin.

C’est ainsi que les religieux et les prêtres s’engagent à l’obéissance. C’est ainsi que dans une certaine mesure les chrétiens sont invités à obéir à l’enseignement de l’Eglise.

Il ne faut pas de suivre aveuglément des préceptes que nous ne comprenons pas, mais dans un discernement raisonné et libre, de laisser une place importante et privilégiée à la parole de l’Eglise, interprète de la Parole de Dieu, pour mener sa vie. In fine, il s’agit de savoir si oui ou non nous sommes véritablement attachés à la personne du Christ.



« Les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. »

C’est bien ce que dit Jésus à la fin de notre texte : « Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n'avez pas cru à sa parole ». Pouvons-nous nous dire croyants et nous démarquer de l’enseignement de l’Eglise, et a fortiori de l’Ecriture ? C’est pourquoi Jésus met en premier les publicains et les prostituées qui se sont convertis pour marcher à sa suite (qu’on pense à Matthieu et à Marie-Madeleine), alors que les ‘‘bons croyants’’ de l’époque l’ont condamné et crucifié.

Dans le chapitre 15 de l’évangile selon saint Jean, Jésus dit : « Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jn 15,5) Cette parole doit nous inviter à revoir en profondeur notre conception du travail et de l’obéissance, ce qui en ce début d’année ne peut pas être inutile !



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Moi je suis pour célébrer la création et le fruit du travail des homme (dans les vignes) en toute obéissance ! ;-)