samedi 19 avril 2008

17-Avril : les photos sont sur le site

Merci à tous ceux qui se sont joints à la veillée de prière pour les vocations de jeudi, par la prière ou en venant aux Carmes. Les photos sont déjà sur le site du Séminaire.
Vos commentaires seront les bienvenus, pour faire mieux l’année prochaine !

L’Evangile de ce dimanche : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. »

À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure ; sinon, est-ce que je vous aurais dit : Je pars vous préparer une place ? Quand je serai allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi ; et là où je suis, vous y serez aussi. Pour aller où je m'en vais, vous savez le chemin. »
Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l'avez vu. »
Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m'a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : 'Montre-nous le Père' ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; mais c'est le Père qui demeure en moi, et qui accomplit ses propres oeuvres. Croyez ce que je vous dis : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne croyez pas ma parole, croyez au moins à cause des œuvres. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes, puisque je pars vers le Père. »

(Jean 14,1-12)




Thomas et Philippe, modèles de nos résistances
Thomas et Philippe constituent pour nous des modèles, parce que leur foi n’est pas encore parfaite. Non pas des modèles à imiter évidemment, mais des modèles parce qu’ils représentent nos faiblesses, nos difficultés à croire, et qu’ils sont l’occasion pour Jésus de répondre à nos difficultés et à nos faiblesses. Sans ces figures, peut-être ne connaîtrions-nous pas ses réponses.
Thomas est le modèle de la difficulté à s’abandonner et à reconnaître le véritable chemin de la sainteté. Philippe, lui, est celui qui ne peut se résoudre à croire en un Dieu qu’il ne comprend – c’est ici la question du Dieu Trinité qui le bloque.
Jésus répond à ces deux difficultés : le chemin par où il faut passer pour aller à Dieu, c’est lui-même ; et lui-même est dans le Père comme le Père est en lui. Ainsi Thomas et Philippe ont-ils leur réponse, et nous avec eux.




Le Christ est le chemin vers la Père
‘‘Comment gagner son ciel ?’’ C’est un peu la question de Thomas et Philippe… Jésus se présente dans cet évangile comme LE chemin sûr pour aller au Père, de même que la semaine dernière il nous disait que personne ne pouvait aller au Père si ce n’est en passant par lui.
Il ajoute aujourd’hui un élément très important : « celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes, puisque je pars vers le Père » (v. 12). Jésus vient résoudre le débat qui consiste à savoir si c’est par la foi ou par les œuvres qu’on est sauvé (le fameux débat sur la rétribution). En effet, selon Jésus, c’est la foi qui nous donne de faire les œuvres qui plaisent à Dieu. Cela signifie clairement qu’il nous faut, par la foi, mettre toutes nos compétences au service de Dieu, pour que nos œuvres soient dignes de notre foi.




« Si vous ne croyez pas ma parole… »
Enfin, Jésus vient au secours de nos doutes. Devant ses paroles parfois exigeantes ou même absconses pour nous, nous pouvons nous perdre ! Et Jésus le sait, lui qui vient d’entendre les questions de Thomas et Philippe qui n’ont pas tout compris au grand discours qui a précédé. Jésus nous dit : « si vous ne croyez pas ma parole, croyez au moins à cause des œuvres » (v. 11b). C’est une invitation à chercher les œuvres visibles de Dieu dans notre monde, tout ce que nous lui devons et qui fait notre joie, notre vie même, pour rendre grâce, pour lui dire merci, et pour y voir une preuve de notre foi.
Pourquoi dissocions-nous si souvent l’action de grâce de notre profession de foi ? Jésus nous invite par cette belle phrase à ne jamais séparer notre « Je crois » de notre « Merci ».

dimanche 13 avril 2008

L’Evangile de ce dimanche : « Si quelqu'un entre en passant par moi, il sera sauvé. »


« Jésus parlait ainsi aux pharisiens : ‘‘Amen, amen, je vous le dis: celui qui entre dans la bergerie sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. Celui qui entre par la porte, c'est lui le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a conduit dehors toutes ses brebis, il marche à leur tête, et elles le suivent, car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un inconnu, elles s'enfuiront loin de lui, car elles ne reconnaissent pas la voix des inconnus.’’

Jésus employa cette parabole en s'adressant aux pharisiens, mais ils ne comprirent pas ce qu'il voulait leur dire. C'est pourquoi Jésus reprit la parole : ‘‘Amen, amen, je vous le dis : je suis la porte des brebis. Ceux qui sont intervenus avant moi sont tous des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu'un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire. Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu'ils l'aient en abondance.’’ » (Jn 10,1-10)


« Ceux qui sont intervenus avant moi sont tous des voleurs et des bandits »

La première réaction que j’ai eue en écoutant cet évangile est une réaction de surprise : Jésus, qui d’habitude se réfère aux prophètes et à la lignée de David, dénonce ici ses devanciers comme des voleurs et des bandits. La note de ma Bible renvoyait sur ce point à deux extraits de l’Ancien Testament, Jérémie 23,1-2 et Ezéchiel 34,2-3, qui m’ont éclairé sur ce point. Les prophètes n’ont de cesse de dénoncer les rois d’Israël lorsqu’ils sont infidèles. Voilà des bergers qui se paissent eux-mêmes au lieu d’avoir de l’attention pour leurs brebis. Le Christ, lui, va se présenter dans l’ensemble du 10e chapitre de l’évangile selon saint Jean comme le bon berger.

A l’inverse de ceux qui, avant lui, se sont dits bergers d’Israël, Jésus sera un bon berger, pas un voleur ou un bandit. Il prendra soin de son troupeau, le nourrira et le protégera. C’est dans cette dynamique qu’il nous faut lire le texte d’aujourd’hui, sans quoi l’on risque de ne pas comprendre la parabole de la porte des brebis.


« Je suis la porte des brebis »

Au départ, je n’ai pas bien compris cette phrase. Une porte, c’est un objet somme toute banal et passif, un morceau de bois qu’on déplace mais que ne fait rien de lui-même.

Mais Jésus est à la fois le berger et la porte des brebis. N’oublions pas non plus qu’il est le chemin et qu’il est venu pour que les hommes aient la vie en abondance (v. 10). Tous ces prédicats nous permettent de comprendre comment Jésus est la porte des brebis. La seule vocation de la porte, c’est d’être ouverte ou fermée. Et Jésus est la porte qui s’ouvre sur la vie qui vient de Dieu, la vie qu’est Dieu. Sans la porte, nous ne savons pas accéder à la vie.


« il marche à leur tête »

Je vois dans cette phrase une belle charte du pasteur de l’Eglise. Le Christ se présente comme berger, comme pasteur (berger se dit pastor en latin), et définit son rôle pour le troupeau avec ces mots : « il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a conduit dehors toutes ses brebis, il marche à leur tête, et elles le suivent, car elles connaissent sa voix ». C’est une belle leçon pour ceux qui sont en charge du troupeau aujourd’hui, les évêques et tous leurs collaborateurs. L’autorité selon le Christ réside dans ce lien très simple d’intimité : « il les appelle chacune par son nom ».

Ainsi l’unité du troupeau (comprenons l’unité de l’Eglise) se fait-elle par ce seul lien d’intimité entre le Christ et chacun de nous, lien d’intimité auquel l’Esprit Saint ne peut être étranger.

Il est intéressant de noter que dans ce texte, le salut est dehors : ce sont ceux qui, de l’intérieur de l’enclos des brebis, passent par le Christ pour aller « dehors » dont le Christ dit qu’ils seront sauvés… à méditer pour bien comprendre le fameux adage « hors de l’Eglise pas de salut » : c’est bien à l’intérieur du troupeau réuni à la suite du Christ que se trouve le salut, mais aussi lorsque ce troupeau sort dehors !

En ce dimanche des vocations, prions pour qu’émergent dans l’Eglise des pasteurs sages et humbles, sachant garder l’unité de l’Eglise et la guider dehors où nous pourrons aller et venir, et trouver un pâturage !

mercredi 9 avril 2008

17 avril : prions pour les vocations !

Jeudi 17 avril, vous êtes tous invités à la nuit de prière pour les vocations du Séminaire des Carmes. Au programme : concert, pique-nique, veillée de témoignages et de louange, Messe et nuit d'adoration.
Venez nombreux !





samedi 5 avril 2008

L’Evangile de ce dimanche : « Alors leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent. »



« Le troisième jour après la mort de Jésus, deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient ensemble de tout ce qui s'était passé. Or, tandis qu'ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s'approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient aveuglés, et ils ne le reconnaissaient pas. Jésus leur dit : « De quoi causiez-vous donc, tout en marchant ? » Alors, ils s'arrêtèrent, tout tristes. L'un des deux, nommé Cléophas, répondit : « Tu es bien le seul de tous ceux qui étaient à Jérusalem à ignorer les événements de ces jours-ci. » Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth : cet homme était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple. Les chefs des prêtres et nos dirigeants l'ont livré, ils l'ont fait condamner à mort et ils l'ont crucifié. Et nous qui espérions qu'il serait le libérateur d'Israël ! Avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c'est arrivé. A vrai dire, nous avons été bouleversés par quelques femmes de notre groupe. Elles sont allées au tombeau de très bonne heure, et elles n'ont pas trouvé son corps ; elles sont même venues nous dire qu'elles avaient eu une apparition : des anges, qui disaient qu'il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont pas vu. »

Il leur dit alors : « Vous n'avez donc pas compris ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ? » Et, en partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur expliqua, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait.

Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d'aller plus loin. Mais ils s'efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Alors ils se dirent l'un à l'autre : « Notre cœur n'était-il pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route, et qu'il nous faisait comprendre les Écritures ? »

A l'instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent :« C'est vrai ! le Seigneur est ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. » A leur tour, ils racontaient ce qui s'était passé sur la route, et comment ils l'avaient reconnu quand il avait rompu le pain. » (Lc 24,13-35)



La pédagogie de Dieu

Deux disciples cheminent tristement vers Emmaüs ; ils sont déçus, désemparés, désespérés. Jésus, en qui ils avaient cru comme Sauveur, est mort il y a trois jours.

Jésus rejoint ces deux disciples, mais au lieu de leur dire ‘‘C’est moi ! Je suis ressuscité.’’ pour leur redonner la joie, il les interroge, feint de ne pas savoir ce qui s’est passé ces derniers jours (v. 19).

Nous sommes lents à croire. Dieu le sait. Mais Il nous rejoint néanmoins sur nos chemins, nous accompagne et nous enseigne, puis Il se révèle à nous, et enfin nous pouvons l’accueillir en nos cœurs.

Les disciples auraient-ils été capables de reconnaître le Christ ressuscité dès la rencontre de cet étranger sur la route ? Sans doute pas. Mais Dieu est pédagogue. Il sait nous laisser libres et jamais Il ne s’impose à nous. Et cependant, lorsque nous sommes prêts, Il se révèle à nous.


La foi naît d’une rencontre

Nous l’avions déjà vu la semaine dernière avec les apôtres puis Thomas, et le cardinal Vingt-Trois l’a rappelé avec force aux pèlerins de Chartres dimanche dernier (voir son homélie), la foi ne naît pas de preuves et de raisonnements. Sinon, la parole de Jésus aux versets 25 et 26 (« Comme votre cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ? ») les aurait convaincus.

Mais il leur faut autre chose, il leur faut la fraction du pain par Jésus, le geste du Jeudi saint, le geste aussi de la multiplication des pains à laquelle les disciples d’Emmaüs avaient peut-être assisté. Il leur faut la manifestation de Jésus dans un signe qui montre que cet homme, c’est vraiment celui qu’ils ont connu avant la Passion.

C’est de la rencontre avec le Ressuscité que naît la foi. Et l’Eucharistie est le sommet de cette rencontre. Il est important que de temps à autres, nous découvrions de nouveau la valeur de la Messe comme rencontre du Seigneur, comme rencontre qui nous fait vivre.


Une rencontre qui nous ouvre

La conversion des disciples d’Emmaüs, car c’est bien d’une conversion qu’il s’agit, est le fruit de la rencontre du Christ qui pourtant, dès qu’Il se manifeste à eux, disparaît de leurs yeux (v. 31). Nous pouvons comprendre la coïncidence exacte de la reconnaissance du Christ et de sa disparition comme une invitation pressante à partir sur les routes pour annoncer la Bonne Nouvelle de la Résurrection. Comme Jésus avait dit à Madeleine « Ne me retiens pas […] mais va vers mes frères » (Jn 20,17), la scène d’Emmaüs est un envoi, une ouverture.

Ouverture à relire sa vie d’abord, à la relecture de notre propre histoire : lorsqu’on rencontre vraiment le Christ, on comprend mieux l’unité de sa vie, et l’unité de sa vocation : « Notre cœur n'était-il pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route, et qu'il nous faisait comprendre les Écritures ? » (v. 32)

Ouverture aussi à la rencontre des autres hommes, signe très visible de la conversion de nos disciples qui retournaient tristement à Emmaüs, tournant le dos à Jérusalem : « A l'instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. » (v. 33)


En ce temps pascal, nourris des fruits du Carême, reconnaissons que la rencontre que nous avons faite à Pâques nous éclaire et nous transforme, et essayons, à notre mesure, d’être de bons témoins de l’amour de Dieu pour tous les hommes !