mardi 21 octobre 2008

« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » – l’Evangile de ce dimanche




« Les pharisiens se concertèrent pour voir comment prendre en faute Jésus en le faisant parler. Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d'Hérode : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le vrai chemin de Dieu ; tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre les gens. Donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l'impôt à l'empereur ? »
Mais Jésus, connaissant leur perversité, riposta : « Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l'épreuve ? Montrez-moi la monnaie de l'impôt. » Ils lui présentèrent une pièce d'argent. Il leur dit : « Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? — De l'empereur César », répondirent-ils. Alors il leur dit : ‘‘Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.’’ »

(Mt 22,1-14)


« Les pharisiens se concertèrent »
Suite aux deux épisodes précédents (cf. deux derniers commentaires sur les vignerons homicides et le festin de noces), les Pharisiens sont en colère. Mais nous, comment réagirions-nous face à une vérité qui n’est pas toujours facile à entendre ? Certes Jésus leur dit la vérité, comme il nous la dit quand nous voulons bien l’écouter. Face à la vérité, quand elle nous fait mal, nous avons deux choix : soit nous nous convertissons, soit nous nous rebellons et nous rejetons Jésus.
C’est la seconde solution que choisissent les Pharisiens, c’est cette seconde solution qui mènera Jésus jusqu’à la Croix.

« Ils lui envoient leurs disciples »
Deuxième défaut des Pharisiens, ils n’agissent pas directement, mais ils envoient leurs disciples et d’autres nationalistes, soutiens du roi Hérode. Autre alternative face à la vérité que Jésus me délivre : soit je l’assume, soit j’en renvoie le poids sur les autres.
Ainsi pouvons-nous comprendre le mot « Hypocrites ! » asséné par Jésus ; il s’adresse peut-être aux envoyés, mais il s’adresse sans doute aussi aux Pharisiens commanditaires de cette expédition de déstabilisation.

Cet évangile est une invitation à regarder avec précision la façon dont nous réagissons face à ce que Jésus nous révèle de nous-même, même lorsque cela ne nous plaît pas.

« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
Ce verset ultra-connu de l’évangile est à rapprocher de ce qu’écrit saint Paul dans sa lettre aux Romains : « Rendez à chacun ce qui lui est dû : les impôts et les taxes à qui vous les devez, la crainte et le respect à qui vous les devez. » (Rm 13,7) C’est un appel au discernement en toutes choses : Dieu a-t-il une part dans ce que je vis, ou non ? Dois-je tout remettre à Dieu ? Sans doute, puisque Dieu nous a tout donné, mais peut-être pas toujours de la même façon. C’est d’ailleurs ce verset que le Pape Benoît XVI a proposé comme charte de la laïcité positive lors de sa visite à Paris, face au président Nicolas Sarkozy.
Gardons donc un œil sur notre rapport à la vérité, et sachons toujours rendre à Dieu ce qui lui revient :
« Notre Seigneur et notre Dieu,
tu es digne de recevoir gloire, honneur et puissance
puisque c'est toi qui as créé toutes choses :
par ta volonté elles existent et elles ont été créées. »
(Ap 4,11)


… et pardon pour le retard !

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