samedi 8 novembre 2008

« Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. » – l’Evangile de ce dimanche



« Comme la Pâque des Juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem. Il trouva installés dans le Temple les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : ‘‘Enlevez cela d'ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic.’’ Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture : L'amour de ta maison fera mon tourment.
Les Juifs l'interpellèrent : ‘‘Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là ?’’ Jésus leur répondit : ‘‘Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai.’’ Les Juifs lui répliquèrent : ‘‘Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple, et toi, en trois jours tu le relèverais !’ Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps. Aussi, quand il ressuscita d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela ; ils crurent aux prophéties de l'Écriture et à la parole que Jésus avait dite. »
(Jn 2,13-22)



Un acte scandaleux
« Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs bœufs. » On comprend le scandale des Juifs dans cet épisode du début de l’évangile selon saint Jean : Jésus bouleverse la grande institution du Temple, lieu central du culte juif, et il se présente comme fils de Dieu. Cet épisode peut apparaître comme un double blasphème, contre le Temple et contre Dieu lui-même.
C’est d’ailleurs là que commence véritablement la marche de Jésus vers sa mort, puisque son chef d’inculpation, au moment du dernier procès (cf. Mt 26,61), sera précisément cette phrase : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. »


Après Cana, le Temple ; après la joie des noces, l’annonce de la mort
Cet épisode prend place dans l’évangile juste après les noces de Cana, premier signe de Jésus dans sa vie publique, signe de joie et d’amour de Dieu. Après la joie des noces, l’annonce de la mort. Il est intéressant de souligner que dès le début de son évangile, saint Jean anticipe la mort de Jésus, comme pour nous montrer que toute la vie du Christ est ordonnée à cette mort qui sauvera le monde.


« C’est l’amour que je désire, et non les sacrifices »
Comment comprendre cependant le geste de Jésus, comme tel ? Je crois que nous pouvons y réfléchir à partir de la belle phrase du prophète Osée, reprise par Jésus en Mt 9,13 et Mt 12,7 : « C’est l’amour que je désire, et non les sacrifices. » (Os 6,6) Ce que Jésus reproche aux Juifs, ce n’est pas le culte auquel ses parents et lui-même se sont soumis, mais d’avoir fait « de la maison de (son) Père une maison de trafic ». C’est une invitation à revoir notre propre rapport au culte : que faisons-nous dans nos églises ? N’avons-nous pas tendance parfois à faire « de la maison de (notre) Père une maison de trafic » ?
« C’est l’amour que je désire, et non les sacrifices. » L’amour de Dieu est tel que de toute façon, nos cultes ne peuvent l’égaler. Tout ce que nous pouvons faire, c’est de l’aimer, simplement, humblement, et nos cultes nous aident à manifester notre amour. Une des préfaces eucharistiques du temps ordinaire (la n° 4) dit : « Nos chants n'ajoutent rien à ce que tu es mais il nous rapprochent de toi ». Essayons donc de vivre au plus près de Dieu, et rendons-lui grâce pour son amour.

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