samedi 15 décembre 2007

L’Evangile de ce dimanche : « Parmi les hommes, il n'en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste. »

Jean le Baptiste, dans sa prison, avait appris ce que faisait le Christ. Il lui envoya demander par ses disciples : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! »
Tandis que les envoyés de Jean se retiraient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu'êtes-vous allés voir au désert ? un roseau agité par le vent ?... Alors, qu'êtes-vous donc allés voir ? un homme aux vêtements luxueux ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois. Qu'êtes-vous donc allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu'un prophète. C'est de lui qu'il est écrit :
Voici que j'envoie mon messager en avant de toi, pour qu'il prépare le chemin devant toi.

Amen, je vous le dis : Parmi les hommes, il n'en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui.

(Mt 11, 2-11)


L’Evangile de ce dimanche nous invite à contempler la figure de Jean-Baptiste, grande figure du temps de l’Avent. Nous avons deux façons de le connaître ici : par sa propre question et la réponse que Jésus y donne, et par le portrait énigmatique qu’en dresse le Christ dans la seconde partie du texte.


L’homme de la quête de « celui qui doit venir »


« Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »

Depuis sa prison, éloigné de tous, Jean a encore le besoin de connaître Jésus. Pourtant, c’est bien lui qui l’a baptisé et qui lui a dit : « Quoi ? Tu viens à moi ? C’est moi qui devrais me faire baptiser par toi ! » (Mt 3, 14) et qui a assisté à la première théophanie où Dieu a dit : « C’est lui mon Fils, le Bien-Aimé, celui en qui je me complais. » (Mt 3, 17). Jusqu’au bout de sa vie, Jean-Baptiste est l’homme de la quête du Seigneur.


« Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez. »

Et Jésus, au lieu de répondre « oui, c’est moi », répond par cette phrase étonnante : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez. » (Mt 11, 4). Il sait que Jean comprendra. Les signes que Jésus fait – la guérison des malades, la résurrection des morts et l’annonce de la Bonne nouvelle du Royaume – suffisent à répondre à Jean. Nous pouvons en déduire que Jean, homme de la quête du Seigneur, est aussi un homme de foi.


Un prophète : le plus grand des enfants des hommes

La suite du texte est plus énigmatique : Jésus, après le départ des disciples de Jean, entreprend une description de son cousin.


« un prophète ? Oui, je vous le dis »

Jean n’est ni un roseau dans le désert ni un homme aux riches vêtements, c’est un prophète – on dit souvent le dernier des prophètes. Le Seigneur cite même l’Exode (Ex 23, 20) et le livre de Malachie (Ml 3, 1) pour montrer qu’en effet, un dernier prophète est annoncé dans l’Ecriture avant la venue du Messie. Ce faisant, le Christ se présente comme ce Messie qui vient, comme « celui qui doit venir ».


« Parmi les hommes, il n'en a pas existé de plus grand »

Enfin, Jésus dit qu’il n’a jamais existé d’homme plus grand que Jean-Baptiste. Pourquoi dit-il cela ? Je comprends cette phrase comme une confirmation que Jean est grand par le fait qu’il accomplit pleinement ce que disait l’Ecriture à son sujet – c'est-à-dire ce que Dieu voulait qu’il fût, c'est-à-dire encore sa vocation. Homme de la quête et de l’attente du Seigneur, homme de foi dans les signes que Jésus fait, prophète selon les promesses de l’Ecriture, Jean répond véritablement à la volonté de Dieu. C’est en ce sens qu’il est le plus grand des hommes.


Puisse ce temps de l’Avent déjà bien entamé nous voir grandir dans la scrutation des signes du Seigneur, et persévérer dans le désir d’accomplir la volonté de Dieu.

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