C’est la dernière ligne droite avant Noël. Et c’est à présent vers Joseph que nous nous tournons :
Voici quelle fut l'origine de Jésus Christ.
Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu'ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret.
Il avait formé ce projet, lorsque l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Tout cela arriva pour que s'accomplît la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d'Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ». Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.
(Mt 1, 18-24)
L’initiative de Dieu
Ce qui me frappe en premier lieu dans cette page d’Evangile, c’est l’initiative de Dieu : c’est par l’Esprit Saint que Marie est enceinte (v. 18), et c’est un ange de Dieu qui vient déranger Joseph dans son projet (v. 20). Pourtant, ce projet est conforme à la Loi juive qui condamne les femmes adultères à la répudiation, et Joseph, présenté comme un homme juste, a même pris le soin de le faire en privé, pour préserver Marie. Il a établit son projet seul, dans le secret de son cœur, mais c’est Dieu qui vient s’insérer dans son histoire.
C’est d’ailleurs l’attitude du Seigneur dans le passage d’Isaïe cité dans l’Evangile (Is 7, 10 ss.) : Akhaz refusait de mettre le Seigneur à l’épreuve en lui demandant un signe – conformément à la Loi, encore une fois – mais le Seigneur ne l’entendait pas de cette oreille. C’est alors qu’a lieu la prophétie citée dans notre texte.
Noël est vraiment la fête de l’initiative de Dieu qui vient à notre rencontre, que nous l’accueillions, que nous le refusions ou que nous l’ignorions, par amour pour nous.
Dieu, au-delà de nos justices
Je l’ai dit plus haut, le plan de Joseph était juste : conforme à la Loi et plus encore respectueux de Marie. De même, la réponse d’Akhaz au chapitre 7 du livre d’Isaïe était conforme aux prescriptions du psaume 78 (77). Mais Dieu ne se limite pas à nos justices humaines : il va au-delà, même lorsque nous ne le comprenons pas.
Ainsi Joseph est-il amené à revoir son projet, à croire au message de l’ange reçu en songe, et à prendre Marie chez lui. Il connaît une part des conséquences de son acte : accueillir chez lui un enfant qui ne sera pas le sien, l’éduquer, le nourrir, le protéger… La foi de Joseph est un modèle pour nous : sans doute ne comprend-il pas le projet de Dieu, mais il a foi en lui.
Laissons-nous faire
Une leçon de cet évangile, je crois, est que nous pouvons mettre toutes nos facultés humaines au service de Dieu, nous devons même le faire, mais que nous ne devons jamais oublier de lui laisser la première place, sachant qu’il sait mieux que nous le chemin de notre bonheur. C’est un appel à la foi. Noël est le temps où nous devons prendre conscience que nous ne sommes pas seuls : Dieu prend l’initiative de nous rejoindre dans le monde pour guider nos projets et réorienter nos vies. Laissons-nous faire : Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu.
Joyeux Noël !
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