mardi 30 octobre 2007

Me voici !

Le Supérieur du Séminaire me l’a annoncé ce matin : Monseigneur Riocreux, évêque de Pontoise, m’admet parmi les candidats au ministère presbytéral de son diocèse. Quid novi, me direz-vous, voici plus de trois ans que tu te prépares à être prêtre, depuis que tu as quitté l’Essec…

L’admission parmi les candidats au ministère presbytéral est véritablement la première entrée officielle dans le chemin qui me mènera peut-être, dans quelques années, au diaconat puis au sacerdoce. Depuis trois ans en effet, je suis séminariste, mais jamais encore ma démarche n’a été officiellement reconnue par l’Eglise au cours d’une célébration liturgique.

Pour la première fois, j’entendrai cet appel important, et j’y répondrai :

– Pour le diocèse de Pontoise, Sébastien Thomas.

– Me voici !

C’est une très grande joie pour moi de recevoir ce signe de la confiance de l’Eglise dans ma vocation, et cet encouragement à continuer fidèlement ma formation.

La Messe d’admission aura lieu au Séminaire, en l’église Saint-Joseph-des-Carmes*, vendredi 7 décembre prochain à 18h. Elle sera présidée par Mgr Michel Santier, le nouvel évêque de Créteil. J’espère vous y voir nombreux, pour partager ensemble ma joie de confirmer ma volonté de servir le Seigneur et son Eglise !



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*Saint-Joseph-des-Carmes – 70 rue de Vaugirard – Paris VIe
Métro : Saint-Placide (4) ou Rennes (12)

« N’ayez pas peur », le spectacle de Robert Hossein

« J’ai choisi de ne cacher ni ses doutes ni ses erreurs, de montrer aussi ses cicatrices. Ce qui est certain, c’est que je m’intéresse plus à l’homme qu’au pape. » C’est ainsi que Robert Hossein présentait son nouveau spectacle au journal La Croix. En effet, c’est un Jean-Paul II plein de vérité qui nous est montré au Palais des Sports de la Porte de Versailles depuis le 21 septembre. Robert Hossein n’est pas un apologète, c’est un metteur en scène : ce qu’il veut, c’est nous aider à découvrir l’homme Wojtyla, prêtre polonais devenu pape en 1978 et confronté aux grandes questions de son temps : la guerre, la faim, la libéralisation des mœurs, les idéologies…

Dans son commentaire du spectacle, sur le site du diocèse de Pontoise, Monseigneur Riocreux insiste sur le fait que « Robert Hossein a souhaité une suite de tableaux permettant de comprendre Jean Paul II, homme de Dieu, artisan de paix et citoyen du monde. Il ne s’agit pas d’une reconstitution rigoureuse mais une belle et émouvante évocation de ce grand pape. »

Et c’est en ce sens que l’on peut émettre une critique au spectacle : dans sa volonté de rendre la figure de Jean-Paul II accessible, Robert Hossein simplifie à l’extrême les caractères des uns et des autres, au point d’en devenir parfois caricatural. Ainsi voyons-nous un pape comme prisonnier de sa fonction, face par exemple à la question de la pandémie du SIDA, dans un dialogue avec l’abbé Pierre où il en vient à envier la liberté de parole du fondateur d’Emmaüs – alors que la liberté d’expression de Jean-Paul II pendant son pontificat n’est plus à démontrer !

Quoi qu’il en soit, je recommande chaleureusement d’aller voir ce spectacle. Le public est unanime à la sortie du Palais des Sports : ce Jean-Paul II, quel grand homme ! Il a vraiment changé le monde ! Et tout cela au nom de sa foi en Dieu ! Les jeunes de Garges-lès-Gonesse avec qui j’ai assisté au spectacle étaient enchantés, et renforcés dans leur foi. Robert Hossein donne à voir un beau témoignage de foi ; si comme le dit Jésus notre foi peut nous permettre de déplacer des montagnes (cf. Mt 21, 21), le Jean-Paul II de Robert Hossein nous en apporte une illustration remarquable.

NB : La bande annonce du spectacle est visible sur http://ma-tvideo.france2.fr/video/iLyROoaftu1Z.html

vendredi 19 octobre 2007

"Cinq méditations sur la beauté" : le beau livre de François Cheng

La remise à M. François Cheng, de l’Académie française, d’un Doctorat honoris causa par l’Institut catholique de Paris, mardi dernier 16 octobre 2007, m’a donné l’occasion de mieux connaître ce poète et romancier originaire de Chine, qui écrit dans ses deux langues et qui se veut un acteur du dialogue naissant entre la Chine et l’Occident. Ses méditations sur la beauté sont comme un résumé de sa pensée, exprimé dans un langage à la fois simple et agréable.

Le projet de François Cheng est clair : « En ces temps de misères omniprésentes, de violences aveugles, de catastrophes naturelles ou écologiques, parler de la beauté pourra paraître incongru, inconvenant, voire provocateur. Presque un scandale. Mais en raison de cela même, on voit qu’à l’opposé du mal, la beauté se situe bien à l’autre bout d’une réalité à laquelle nous avons à faire face. » (p. 13) Fondée sur l’idée de Dostoïevski que « la beauté sauvera le monde », la réflexion de Cheng est véritablement un message d’espoir : non, le monde n’est pas perdu. Le fait que la beauté existe, malgré son inutilité socio-économique, est le signe que l’homme est capable d’une transcendance qui le sauve.

De page en page, le propos de François Cheng se fait érudit – quand il compare les traditions taoïste, confucianiste et chrétienne – puis spirituel – au moment de s’émerveiller devant la capacité de l’homme à toucher par le beau une part d’éternité, éternité qui « ne saurait être faite que d’instants saillants où la vie jaillit vers son plein pouvoir d’extase. » (p. 50). On ne peut ici ne pas penser à l’enthousiasme de saint Grégoire de Nysse qui, au Ve siècle, décrivait la vie en Dieu comme un chemin « de commencement en commencement, par des commencements toujours nouveaux ». Parcourant tour à tour la Joconde, le Yin et le Yang, en passant par la mimèsis et la catharsis, Cheng nous invite dans un monde où la beauté est pour l’homme « l’élévation d’une présence dans le temps comme avènement. » (p. 122) Laissons-nous donc guider sur ce chemin où esthétique rime avec mystique, et goûtons la beauté que l’auteur nous offre en ces pages.


François CHENG, Cinq méditations sur la beauté, Paris, Albin Michel, 2006, 161 p.

mardi 16 octobre 2007

Evangelis 2007 : un stage en or !


Pendant huit jours, j’ai eu la responsabilité de vingt-quatre jeunes de 13 à 17 ans, et d’une équipe d’animation composée de douze animateurs.

Le projet de cette association catholique est de « former de jeunes artistes au service de l’Eglise ». Pendant une semaine, les enfants partagent la vie quotidienne dans la nature, et participent à des activités techniques et artistiques (musique, chant, sono, théâtre) ; le stage s’achève avec une représentation artistique mettant en scène tout ce que les jeunes, avec leurs animateurs, ont pu réaliser pendant la semaine.

Une journée du stage se partage entre une matinée majoritairement consacrée à la vie quotidienne et à la formation spirituelle, en équipes de six jeunes, et un après-midi plutôt consacré aux activités artistiques, en ateliers spécialisés (chant, musique, théâtre, sono). Entre session spirituelle et stage de musique, Evangelis veut nous faire vivre une autre dimension de l'exercice d'un art dans l'Eglise et dans notre vie de foi.


Et c'est grand de voir les jeunes s'épanouir, grandir et exprimer leur foi en vivant ensemble pendant une semaine ! Vraiment, le Seigneur fait des merveilles dans les cœurs de ses enfants !

Pour en savoir plus : http://www.evangelis.org


lundi 15 octobre 2007

Le Séminaire des Carmes, une maison de prière... et d'histoire

Elle a quatre cents ans, notre Maison des Carmes, commencée sous Marie de Médicis et toujours habitée, par des frères Carmes, puis des religieuses carmélites, puis encore par des Dominicains, avant de devenir une maison de formation de prêtres, à la fin du XIXe siècle.

Ce qui m'a le plus marqué, en arrivant il y a déjà deux ans, c'est que notre maison été le lieu d'un grand massacre, le 2 septembre 1792. 117 prêtres, dont 4 évêques, ont été assassinés parce qu'ils refusaient de prêter serment sur la constitution civile du clergé. Morts au nom de leur foi, ils ont été béatifiés en 1926 : ce sont les bienheureux Martyrs des Carmes.
C'est sur ce perron que la majorité d'entre eux a péri. La marque "hic ceciderunt" nous dit que c'est là qu'ils sont tombés.


Cette croix de gloire, signe que par sa mort le Christ nous a sauvés par amour, a été comme le témoin du martyre de ces prêtres car elle se trouvait le 2 septembre 1792 dans une chapelle au fond du jardin, où quelques religieux priaient au moment où ils furent surpris par leurs bourreaux. Installée désormais dans la chapelle du Séminaire, elle est pour nous comme la présence des bienheureux Martyrs autour de nous. Nous le croyons : ils prient pour que notre foi ne défaille pas et ils nous accompagnent dans notre marche vers le Seigneur.


L'intérieur de la maison, enfin, est très impressionnant ; en témoigne la photo du couloir ci-dessous. Nous dormons vraiment dans les cellules qu'ont occupées les moines il y a quatre cents ans, et nous marchons sur leurs pas. Pas une fois, je ne peux passer dans ces couloirs sans penser à tous ceux qui nous ont précédés dans ces murs : frère Laurent de la Résurrection, les Martyrs, le Père Lacordaire, Dom Christian de Chergé... Il est difficile de rester indifférent devant cette foule immense !


Si vous voulez en savoir plus, venez me voir au Séminaire ! Vous ne serez pas déçus !

L'insertion pastorale : un lien nécessaire avec le diocèse


« Exilé » à Paris pour mes études, je retrouve le beau diocèse de Pontoise tous les week-ends, dans le cadre de mon insertion pastorale. Ce lien régulier est pour moi très important. Je vais essayer de vous dire pourquoi.


« Le Val d’Oise,
une terre de rencontre »

C’est un peu le slogan de notre diocèse, et c’est vrai ! Depuis deux ans, dans ma paroisse d’insertion et sur le terrain des gens du voyage où je fais du caté, je découvre beaucoup de personnes très différentes. Les rencontres de la pastorale des 18-25 ans sont aussi une bonne occasion de connaître des val-d’oisiens. Je crois vraiment que le prêtre doit être une personne de rencontre, et je trouve une grande joie dans toutes mes activités diocésaines.

Un lieu de vérification de ma vocation

Par ailleurs, l’insertion pastorale est comme une confrontation au « métier de prêtre », très importante dans mon discernement. Chaque week-end, je partage le toit, la table et la prière de deux prêtres qui me disent ce qu’ils font, ce qui les rend heureux, ce qui est difficile… C’est pour moi un moyen très sûr de ne pas idéaliser la vie des prêtres, et de savoir à quoi je m’engage.

Un soutien essentiel de ma formation

Enfin, le diocèse de Pontoise représente pour moi une aide nécessaire au bon déroulement de ma formation au Séminaire. En effet je perçois, au cours de toutes les rencontres que je fais, les attentes des gens, leurs interrogations, leurs peurs, tout ce que je pourrai les aider à vivre. C’est très motivant pour moi. Et le soutien et l’affection de tous ceux qui veulent bien prier pour moi, particulièrement dans le Val-d’Oise, me donne de vivre les moments plus difficiles. Ceux qui me connaissent me savent joyeux : je suis certain que ma joie est le fruit de la prière de ceux qui m’entourent.

Alors je compte sur votre prière et je vous en remercie déjà !

« La prière du Rosaire a fait une nouvelle place au Christ dans ma vie »

Le Rosaire tient dans mon histoire une place toute particulière, à la fois très simple et très importante. Je crois vraiment qu’à la fin de mes études, la prière quotidienne du Rosaire a fait une nouvelle place au Christ dans ma vie, et a contribué à me poser concrètement la question de mon choix de vie.

Le Rosaire, prière du quotidien

Etudiant en école de commerce, j’ai vite compris qu’il me fallait trouver des moyens pour soutenir ma vie de prière, dans les journées de travail où les transports et les activités diverses rongeaient mon temps libre. C’est de cette époque que datent mes débuts dans la prière des Heures. J’avais aussi trouvé que le Rosaire pouvait être un outil pratique de prière dans le métro : un peu de par-cœur pour retenir les mystères et un chapelet au fond de la poche, et le tour est joué ! Et me voilà, priant mon chapelet tous les matins entre Saint-Michel et Montparnasse.

Le Rosaire, prière du Christ dans ma vie

Ce qui jusque-là ressemble à une gentille anecdote de jeune businessman en manque de spiritualité s’est avéré beaucoup plus important : la prière quotidienne du Rosaire a opéré un repositionnement de ma vie par rapport aux mystères du Christ. La méditation régulière de l’Annonciation, de Cana, de la Crucifixion ou de la Pentecôte a creusé en moi – et Marie n’y est pas étrangère – une place pour le Christ.

Le Rosaire et mon choix de vie

Et cette place a grandi, à tel point que je n’ai plus été capable d’envisager ma vie sans le Christ. C’est en ce sens que le Rosaire a participé de l’émergence de la question de mon choix de vie : le « qu’est-ce que je vais faire plus tard ? » est devenu « qu’est-ce que je vais faire avec le Christ ? » Et peu après je suis entré au Séminaire.