samedi 24 janvier 2009
Ce dimanche : la conversion de saint Paul
« Saul était toujours animé d’une rage meurtrière contre les disciples du Seigneur. Il alla trouver le grand prêtre et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin de faire prisonniers et de ramener à Jérusalem tous les adeptes de la Voie de Jésus, hommes et femmes, qu’il découvrirait. Comme il était en route et approchait de Damas, une lumière venant du ciel l’enveloppa soudain de sa clarté. Il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait : « Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? » Il répondit : « Qui es-tu, Seigneur ? – Je suis Jésus, celui que tu persécutes. Relève-toi et entre dans la ville : on te dira ce que tu dois faire. » Ses compagnons de route s’étaient arrêtés, muets de stupeur : ils entendaient la voix, mais ils ne voyaient personne. Saul se releva et, bien qu’il eût les yeux ouverts, il ne voyait rien. Ils le prirent par la main pour le faire entrer à Damas. Pendant trois jours, il fut privé de la vue et il resta sans manger ni boire.
Or, il y avait à Damas un disciple nommé Ananie. Dans une vision, le Seigneur l’appela : « Ananie ! » Il répondit : « Me voici, Seigneur. » Le Seigneur reprit : « Lève-toi, va dans la rue Droite, chez Jude : tu demanderas un homme appelé Saul, de Tarse. Il est en prière, et il a eu cette vision : un homme, du nom d’Ananie, entrait et lui imposait les mains pour lui rendre la vue. » Ananie répondit : « Seigneur, j’ai beaucoup entendu parler de cet homme, et de tout le mal qu’il a fait à tes fidèles de Jérusalem. S’il est ici, c’est que les chefs des prêtres lui ont donné le pouvoir d’arrêter tous ceux qui invoquent ton Nom. » Mais le Seigneur lui dit : « Va ! cet homme est l’instrument que j’ai choisi pour faire parvenir mon Nom auprès des nations païennes, auprès des rois et des fils d’lsraël. Et moi, je lui ferai découvrir tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon Nom. »
Ananie partit donc et entra dans la maison. Il imposa les mains à Saul, en disant : « Saul, mon frère, celui qui m’a envoyé, c’est le Seigneur, c’est Jésus, celui qui s’est montré à toi sur le chemin que tu suivais pour venir ici. Ainsi, tu vas retrouver la vue, et tu seras rempli d’Esprit Saint. » Aussitôt tombèrent de ses yeux comme des écailles, et il retrouva la vue. Il se leva et il reçut le baptême. Puis il prit de la nourriture et les forces lui revinrent. Il passa quelques jours avec les disciples de Damas et, sans plus attendre, il proclamait Jésus dans les synagogues, affirmant qu’il est le Fils de Dieu. Tous ceux qui l’entendaient étaient déconcertés et disaient : « N’est-ce pas lui qui, à Jérusalem, s’acharnait contre ceux qui invoquent ce nom-là, et qui était venu ici pour les faire prisonniers et les ramener devant les chefs des prêtres ? »
(Ac 9,1-21)
Une fois n’est pas coutume, je ne vais pas vous commenter l’évangile de ce dimanche, je ne vais même pas commenter un évangile. Permettez-moi de m’arrêter aujourd’hui sur la conversion de saint Paul, l’Apôtre des Nations dont nous célébrons cette année les 2000 ans de la naissance. Cette conversion est narrée trois fois dans le livre des Actes des Apôtres, je vous propose de lire la première version, version ‘‘brute’’, sous forme de récit sans focalisation ni point de vue. Laissons-nous guider par les faits, et tentons d’en tirer quelque chose pour nous, aujourd’hui.
De la rage meurtrière au zèle apostolique
« Saul était toujours animé d’une rage meurtrière contre les disciples du Seigneur. » (v. 1) C’est cette rage qui met Saul en route pour Damas (le nom de Paul avant qu’il soit apôtre). En effet, il avait appris qu’à Damas vivaient des chrétiens. Il voulait les exterminer. C’est à ce moment, sur ce chemin, que se produit l’événement : « ‘‘Saul, Saul, pourquoi me persécuter ?’’ Il répondit : ‘‘Qui es-tu, Seigneur ? – Je suis Jésus, celui que tu persécutes. Relève-toi et entre dans la ville : on te dira ce que tu dois faire.’’ » (v. 4-6) Ces quelques mots provoquent en lui un basculement étonnant : chef guerrier, Paul devient humble disciple ; persécuteur des chrétiens, il devient leur apôtre pour les peuples païens.
Dès ce premier récit, plusieurs indices nous montrent de quelle nature est la conversion de saint Paul – et de quelle nature doit être la conversion de tout homme qui veut suivre le Christ.
De l’ombre à la lumière
Le premier aspect de la conversion de saint Paul, très évident dans tout le texte, est celui de la conversion du regard : « une lumière venant du ciel l’enveloppa soudain de sa clarté. » (v. 3) « Saul se releva et, bien qu’il eût les yeux ouverts, il ne voyait rien. » (v. 8) « Aussitôt tombèrent de ses yeux comme des écailles, et il retrouva la vue. » (v. 18) A trois reprises, bien réparties dans le texte, le lecteur est informé de l’état des yeux de Paul. C’est un indice de l’importance de ce qui peut sembler un détail. Le Christ apparaît dans une grande lumière ; il est lui-même la lumière qui frappe Paul. Surpris par cette lumière, Paul est aveuglé, comme on l’est en ouvrant les volets d’une chambre obscure en face du soleil levant. Enfin, accueilli par Ananie – un disciple chrétien de Damas qu’il voulait persécuter – Paul retrouve la vue. C’est la première récompense qu’il reçoit de sa conversion : lui, auparavant puissant et fier, a su demander l’aide de cet homme, Ananie, il sut avoir besoin de quelqu’un.
De la mort à la vie
Le second aspect est très lié au premier ; en témoigne la proximité de la répartition des passages qui en parlent : « Il tomba par terre » (v. 4) « Saul se releva » (v. 8) « Il se leva et il reçut le baptême. Puis il prit de la nourriture et les forces lui revinrent. » (v. 18)
Par sa conversion, Paul passe de la mort à la vie, de la faiblesse à la force. Devant la lumière, il tombe ; le Christ le relève. Et il lui donne la force d’aller annoncer à tous qu’il est Fils de Dieu.
Quel basculement en quelques minutes ! Eh bien voilà ce que Dieu est capable de faire dans tous les cœurs. S’il l’a fait dans le cœur de Paul qui était sans doute un cœur dur entre tous, combien plus il peut le faire dans des cœurs qui se préparent et veulent l’accueillir. Sans doute saint Paul est-il, comme l’a écrit plusieurs fois dans ses lettres, le « dernier de tous les fidèles » (Eph 3,8) ; et c’est pourtant lui qui a évangélisé tous les peuples païens !
Rendons donc grâce à Dieu, en ce jour de la conversion de saint Paul, pour la miséricorde et la puissance de Dieu, et ouvrons nos cœurs pour que son amour nous transforme !
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire