mercredi 28 janvier 2009

« Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! » – l’Evangile de ce dimanche


« Jésus, accompagné de ses disciples, arrive à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.
Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit mauvais, qui se mit à crier : ’’Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu.’’ Jésus l’interpella vivement : ‘‘Silence ! Sors de cet homme.’’ L’esprit mauvais le secoua avec violence et sortit de lui en poussant un grand cri.
Saisis de frayeur, tous s’interrogeaient : ‘‘Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! Il commande même aux esprits mauvais, et ils lui obéissent.’’ Dès lors, sa renommée se répandit dans toute la région de la Galilée. »
(Mc 1,21-28)


Jésus reçoit son autorité de Dieu
C’est l’autorité de Jésus qui est au cœur du texte que nous lisons ce jour : il en est question au début et à la fin du passage, et le dialogue avec le démon porte sur cette autorité. Selon Xavier Léon-Dufour, l’autorité dans la Bible est toujours un don de Dieu. Elle est en réalité la délégation par Dieu d’une part de son pouvoir aux anges ou aux hommes (dans l’Ancien Testament, prophètes, rois, etc.). Le propre du démon est de combattre ce pouvoir.
Au verset 22, Jésus se présente en homme qui a de l’autorité. C’est avec cette même autorité qu’il a appelé ses premiers disciples qui, laissant leurs filets, le suivirent sur le champ. Il est intéressant que l’enseignement de Jésus soit remarqué par les foules comme un enseignement d’autorité, non pas comme celui des scribes. Pour les prêtres d’aujourd’hui – et pour ceux qui se préparent à le devenir – c’est une grande leçon. Cela signifie qu’à l’exemple du Christ, nous devons recevoir notre autorité de Dieu seul, et non de quelque mérite ou quelque science. Il en est de même pour toute autorité spirituelle, celle de parent ou celle de catéchiste par exemple. C’est une invitation pour nous tous à regarder un peu de quelle manière nous exerçons notre autorité.


Le dialogue avec le démon atteste l’autorité de Jésus
Le dialogue avec le démon est l’occasion pour Jésus de manifester une nouvelle fois son autorité. Les activités de Jésus, telles qu’elles sont décrites dans les principaux sommaires (sortes de programmes types des journées de Jésus) de l’Evangile, elles sont de trois ordres principaux : annoncer le Royaume de Dieu, guérir les malades et expulser les démons (par exemple, Mc 1,39-40).
Le grec ‘‘kai euthus’’ introduit le 2e paragraphe, il signifie ‘‘et aussitôt’’ – c’est souvent que saint Marc utilise cette expression – comme si ici le dialogue avec le démon était une bonne occasion de montrer l’autorité de Jésus. Et en effet, le démon reconnaît l’autorité de Jésus : « Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu. » et il n’oppose aucune réelle résistance à l’ordre de sortir de l’homme.


Les actes de charité confirment l’autorité
Cette expulsion d’un démon nous donne à méditer une autre dimension de l’autorité : l’acte de charité de Jésus, délivrant l’homme du démon qui le possédait, vient confirmer et affermir son autorité. Et nous aussi, nous ne devons jamais oublier que l’autorité du prêtre, du parent, etc. ne peut jamais oublier le service des autres, dans la charité.
C’est le sens même du mot curé : en latin, la ‘‘cura’’ est le soin – d’où l’usage du mot cure concernant La Bourboule ou les cures de sommeil. Le curé n’est pas un homme tout-puissant, gestionnaire et organisateur des activités de sa paroisse, il est l’homme à qui Dieu confie le soin de la portion de peuple de Dieu qui constitue la paroisse. La cure des âmes, voilà la mission première et fondamentale de tout curé.

Que le Seigneur nous envoie son Esprit pour que tous, où que nous soyons, nous sachions faire bon usage de notre autorité, dans la charité et le service mutuel !

samedi 24 janvier 2009

Ce dimanche : la conversion de saint Paul


« Saul était toujours animé d’une rage meurtrière contre les disciples du Seigneur. Il alla trouver le grand prêtre et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin de faire prisonniers et de ramener à Jérusalem tous les adeptes de la Voie de Jésus, hommes et femmes, qu’il découvrirait. Comme il était en route et approchait de Damas, une lumière venant du ciel l’enveloppa soudain de sa clarté. Il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait : « Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? » Il répondit : « Qui es-tu, Seigneur ? – Je suis Jésus, celui que tu persécutes. Relève-toi et entre dans la ville : on te dira ce que tu dois faire. » Ses compagnons de route s’étaient arrêtés, muets de stupeur : ils entendaient la voix, mais ils ne voyaient personne. Saul se releva et, bien qu’il eût les yeux ouverts, il ne voyait rien. Ils le prirent par la main pour le faire entrer à Damas. Pendant trois jours, il fut privé de la vue et il resta sans manger ni boire.
Or, il y avait à Damas un disciple nommé Ananie. Dans une vision, le Seigneur l’appela : « Ananie ! » Il répondit : « Me voici, Seigneur. » Le Seigneur reprit : « Lève-toi, va dans la rue Droite, chez Jude : tu demanderas un homme appelé Saul, de Tarse. Il est en prière, et il a eu cette vision : un homme, du nom d’Ananie, entrait et lui imposait les mains pour lui rendre la vue. » Ananie répondit : « Seigneur, j’ai beaucoup entendu parler de cet homme, et de tout le mal qu’il a fait à tes fidèles de Jérusalem. S’il est ici, c’est que les chefs des prêtres lui ont donné le pouvoir d’arrêter tous ceux qui invoquent ton Nom. » Mais le Seigneur lui dit : « Va ! cet homme est l’instrument que j’ai choisi pour faire parvenir mon Nom auprès des nations païennes, auprès des rois et des fils d’lsraël. Et moi, je lui ferai découvrir tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon Nom. »
Ananie partit donc et entra dans la maison. Il imposa les mains à Saul, en disant : « Saul, mon frère, celui qui m’a envoyé, c’est le Seigneur, c’est Jésus, celui qui s’est montré à toi sur le chemin que tu suivais pour venir ici. Ainsi, tu vas retrouver la vue, et tu seras rempli d’Esprit Saint. » Aussitôt tombèrent de ses yeux comme des écailles, et il retrouva la vue. Il se leva et il reçut le baptême. Puis il prit de la nourriture et les forces lui revinrent. Il passa quelques jours avec les disciples de Damas et, sans plus attendre, il proclamait Jésus dans les synagogues, affirmant qu’il est le Fils de Dieu. Tous ceux qui l’entendaient étaient déconcertés et disaient : « N’est-ce pas lui qui, à Jérusalem, s’acharnait contre ceux qui invoquent ce nom-là, et qui était venu ici pour les faire prisonniers et les ramener devant les chefs des prêtres ? »
(Ac 9,1-21)

Une fois n’est pas coutume, je ne vais pas vous commenter l’évangile de ce dimanche, je ne vais même pas commenter un évangile. Permettez-moi de m’arrêter aujourd’hui sur la conversion de saint Paul, l’Apôtre des Nations dont nous célébrons cette année les 2000 ans de la naissance. Cette conversion est narrée trois fois dans le livre des Actes des Apôtres, je vous propose de lire la première version, version ‘‘brute’’, sous forme de récit sans focalisation ni point de vue. Laissons-nous guider par les faits, et tentons d’en tirer quelque chose pour nous, aujourd’hui.


De la rage meurtrière au zèle apostolique

« Saul était toujours animé d’une rage meurtrière contre les disciples du Seigneur. » (v. 1) C’est cette rage qui met Saul en route pour Damas (le nom de Paul avant qu’il soit apôtre). En effet, il avait appris qu’à Damas vivaient des chrétiens. Il voulait les exterminer. C’est à ce moment, sur ce chemin, que se produit l’événement : « ‘‘Saul, Saul, pourquoi me persécuter ?’’ Il répondit : ‘‘Qui es-tu, Seigneur ? – Je suis Jésus, celui que tu persécutes. Relève-toi et entre dans la ville : on te dira ce que tu dois faire.’’ » (v. 4-6) Ces quelques mots provoquent en lui un basculement étonnant : chef guerrier, Paul devient humble disciple ; persécuteur des chrétiens, il devient leur apôtre pour les peuples païens.
Dès ce premier récit, plusieurs indices nous montrent de quelle nature est la conversion de saint Paul – et de quelle nature doit être la conversion de tout homme qui veut suivre le Christ.


De l’ombre à la lumière

Le premier aspect de la conversion de saint Paul, très évident dans tout le texte, est celui de la conversion du regard : « une lumière venant du ciel l’enveloppa soudain de sa clarté. » (v. 3) « Saul se releva et, bien qu’il eût les yeux ouverts, il ne voyait rien. » (v. 8) « Aussitôt tombèrent de ses yeux comme des écailles, et il retrouva la vue. » (v. 18) A trois reprises, bien réparties dans le texte, le lecteur est informé de l’état des yeux de Paul. C’est un indice de l’importance de ce qui peut sembler un détail. Le Christ apparaît dans une grande lumière ; il est lui-même la lumière qui frappe Paul. Surpris par cette lumière, Paul est aveuglé, comme on l’est en ouvrant les volets d’une chambre obscure en face du soleil levant. Enfin, accueilli par Ananie – un disciple chrétien de Damas qu’il voulait persécuter – Paul retrouve la vue. C’est la première récompense qu’il reçoit de sa conversion : lui, auparavant puissant et fier, a su demander l’aide de cet homme, Ananie, il sut avoir besoin de quelqu’un.


De la mort à la vie


Le second aspect est très lié au premier ; en témoigne la proximité de la répartition des passages qui en parlent : « Il tomba par terre » (v. 4) « Saul se releva » (v. 8) « Il se leva et il reçut le baptême. Puis il prit de la nourriture et les forces lui revinrent. » (v. 18)
Par sa conversion, Paul passe de la mort à la vie, de la faiblesse à la force. Devant la lumière, il tombe ; le Christ le relève. Et il lui donne la force d’aller annoncer à tous qu’il est Fils de Dieu.
Quel basculement en quelques minutes ! Eh bien voilà ce que Dieu est capable de faire dans tous les cœurs. S’il l’a fait dans le cœur de Paul qui était sans doute un cœur dur entre tous, combien plus il peut le faire dans des cœurs qui se préparent et veulent l’accueillir. Sans doute saint Paul est-il, comme l’a écrit plusieurs fois dans ses lettres, le « dernier de tous les fidèles » (Eph 3,8) ; et c’est pourtant lui qui a évangélisé tous les peuples païens !

Rendons donc grâce à Dieu, en ce jour de la conversion de saint Paul, pour la miséricorde et la puissance de Dieu, et ouvrons nos cœurs pour que son amour nous transforme !

samedi 17 janvier 2009

"Venez, et vous verrez" : l'Evangile de ce dimanche


Jean Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : « Voici l'Agneau de Dieu. » Les deux disciples entendirent cette parole, et ils suivirent Jésus. Celui-ci se retourna, vit qu'ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi (c'est-à-dire : Maître), où demeures-tu ? » Il leur dit : « Venez, et vous verrez. » Ils l'accompagnèrent, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C'était vers quatre heures du soir.
André, le frère de Simon-Pierre, était l'un des deux disciples qui avaient entendu Jean Baptiste et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d'abord son frère Simon et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie (autrement dit : le Christ). André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t'appelleras Képha » (ce qui veut dire : pierre).
(Jn 1,35-42)

Jean-Baptiste, un précurseur modeste
Ce sont ses propres disciples que Jean-Baptiste envoie suivre le Christ. On se souvient du grand succès du Baptiste sur les bords du Jourdain, des foules qui se pressaient pour recevoir de lui le baptême de conversion. Ayant rencontré le Christ, Jean n’est plus intéressé par ce succès, il préfère conduire les hommes au Sauveur. « Voici l’Agneau de Dieu. » Voici celui qui porte le péché du monde, voici celui qui est la conversion que prêchait Jean. Alors pourquoi rester disciple de Jean quand celui qu’il annonçait est là, devant nous ?

« ils restèrent auprès de lui »
Il est intéressant de voir que Jésus, lui, reçoit ces nouveaux disciples avec simplicité, et presque en silence. Pas de grand discours, pas d’appel à la conversion, un simple « Venez, et vous verrez » suffit. Alors tout ce que font les disciples, c’est de demeurer auprès de lui. Demeurer, ce mot est important dans l’évangile selon saint Jean. « Le Verbe a demeuré parmi nous » nous dit le prologue (Jn 1,14). Face à un Dieu qui vient demeurer parmi nous, notre première tâche est de demeurer auprès de lui. Demeurer, cela signifie vivre avec, s’imprégner de sa façon d’être, de ses paroles… Et comme Jésus est véritablement la Parole de Dieu, demeurer avec lui, c’est bien entrer en compagnonnage avec Dieu lui-même.
Cet évangile est une belle invitation pour nous à passer du temps avec Jésus, par la lecture de l’Evangile, par la contemplation des tableaux et des icônes qui le représentent, par la prière silencieuse. Quand nous passons devant une église ou que nos yeux survolent un texte d’Evangile, entendons en nous cet appel : « Venez, et vous verrez ».


Un évangile de la médiation
Enfin, ce passage d’évangile met en lumière le rôle important des médiations dans notre foi. Avec les confirmands que je voyais aujourd’hui, nous nous sommes dit que si personne ne nous l’avait enseigné, nous ne connaîtrions pas le Notre Père ! Or c’est bien la prière que Jésus lui-même nous a confiée. Ici, Jean-Baptiste permet à ses deux disciples de connaître Jésus, de le suivre et de demeurer auprès de lui, et André – l’un de ces deux disciples – invite son frère Simon à le rejoindre. Ce fameux Simon sera appelé Pierre par Jésus, il sera le premier apôtre, celui sur lequel sera bâtie l’Eglise. Le premier des apôtres est donc le troisième maillon d’une chaîne de médiation qui arrive jusqu’à nous.
A nous de la faire grandir encore, cela ne dépend que de nous.

samedi 3 janvier 2009

"tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui" - l'Evangile de ce dimanche

« Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : ‘‘Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui.’’ En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les chefs des prêtres et tous les scribes d'Israël, pour leur demander en quel lieu devait naître le Messie. Ils lui répondirent : ‘‘A Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem en Judée, tu n'es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée ; car de toi sortira un chef, qui sera le berger d'Israël mon peuple.’’ Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l'étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : ‘‘Allez vous renseigner avec précision sur l'enfant. Et quand vous l'aurez trouvé, avertissez-moi pour que j'aille, moi aussi, me prosterner devant lui.’’ Sur ces paroles du roi, ils partirent.
Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue se lever les précédait ; elle vint s'arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l'enfant. Quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. En entrant dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. »
(Mt 2, 1-12)



« nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
A Noël, un Sauveur nous est né. Nous avons tous fêté, d’une façon ou d’une autre, dans le silence de la prière ou dans les rires d’une famille réunie, dans une église bondée ou dans la solitude d’une chambre d’hôpital, la naissance du Christ. Les mages eux aussi ont appris la naissance du « roi des Juifs » par l’étoile qu’ils ont vue se lever. Et ils sont venus, de très loin, se prosterner devant lui. C'est-à-dire que pour rendre hommage à cet enfant né dans une pauvre crèche, ces hommes puissants ont fait des kilomètres et des kilomètres.
A leur suite, n’oublions pas d’aller dans les églises de notre quartier pour contempler la crèche. Elle nous présente la Sainte Famille que nous avons célébrée dimanche dernier, et tous ces hommes, bergers, laitières, ravis, boulangers, et mages, réunis autour de Jésus. Elle présente notre Dieu qui s’est fait homme pour nous sauver.


« En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec lui. »
Ce geste d’hommage que nous voulons faire pour notre Dieu pourra étonner notre entourage, nos familles et nos amis, comme la demande des mages a inquiété le roi Hérode et Jérusalem. Pourquoi en effet se prosterner devant un enfant, c’est ridicule, non ? Se prosterner devant un homme puissant, devant un chef d’Etat ou devant un Dieu fort et impressionnant, on le comprend, mais devant un enfant ?
Mais malgré l’inquiétude, les étonnements, parfois les railleries de notre entourage, pouvons-nous ne pas aller nous prosterner devant Celui qui vient nous sauver ? Ici il est vraiment question de cohérence entre notre foi et nos actions : si nous croyons que le Christ est vivant et qu’il est venu dans le monde en s’incarnant, en naissant d’une vierge et en mourant sur la Croix, nous ne pouvons pas ne pas nous prosterner devant lui.


« ils éprouvèrent une très grande joie. »
Et une preuve que nous ne nous trompons pas, c’est la joie que nous éprouvons quand nous prions, par exemple devant la crèche. Connaissons-nous des heures plus joyeuses que ces heures de cœur à cœur avec Dieu dans le silence d’une chambre ou d’une chapelle ? Connaissons-nous des moments plus authentiques que ces moments d’amour vrai avec celui qui est l’amour ? Sans doute avec l’homme ou la femme que l’on aime, ou avec ses parents ou ses enfants, on peut vivre de telles heures et de tels moments. Mais pourquoi nous priver de cette joie qu’offre le Seigneur ?


« tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui »
Alors revenons à une pratique plus développée de l’adoration. C’est une des choses dont manque le plus notre monde. Adorer, c’est se reconnaître dépendant de celui qu’on adore. Et se reconnaître dépendant, c’est difficile ! Se mettre à genoux devant quelqu’un, c’est reconnaître qu’il y a plus grand que soit. Et qu’un enfant soit plus grand que soit, quand on est un mage venu d’Orient, ça se conçoit mal. Et pourtant, les mages tombèrent à genoux et se prosternèrent devant lui. « Toutes les nations marcheront vers ta lumière, et les rois vers ta clarté naissante » dit la première lecture de ce dimanche : avec les rois et toutes les nations, marchons vers la crèche, tombons à genoux et adorons !

Bonne et sainte année 2009 à tous.