mardi 20 novembre 2007

Maurice Zundel : Vivre Dieu – l’art et la joie de croire


« Tu l’aimerais si tu le connaissais

Car il est tout ce que tu cherches

La beauté et la bonté

La vérité et l’amour

Et il t’attend depuis toujours

Dans ton cœur. » (p. 44)

Recueil de textes de Maurice Zundel, complément de la grande biographie du P. de Boissière et de F.-M. Chauvelot, parue aux Presses de la renaissance en 2004, Vivre Dieu est l’occasion de découvrir ou de se replonger dans la spiritualité d’un des grands mystiques du XXe siècle.

Les expressions de Maurice Zundel ne peuvent laisser indifférent : « Ah ! ne parlez pas de Dieu ! Vivez-en, vivez-en, qu’on le sente ! » (p. 50) ; « La sainteté, c’est la joie des autres ! » (p. 108) ; « La vie mystique est consubstantielle à la vie chrétienne. » (p. 220)

A travers les textes choisis par France-Marie Chauvelot, on entre peu à peu dans la pensée de ce prêtre mystique dont la seule ambition, au final, est de faire entrer le lecteur dans une vraie relation à Dieu. Une relation presque concrète où Dieu est ressenti par l’homme, puisque Lui-même s’est fait homme. Le vrai visage de Dieu, pour Zundel, est le visage fragile et pauvre qu’Il prend en devenant homme, et le dernier des hommes. De là découle toutes les vérités de sa foi, et Zundel va jusqu’à écrire « Je ne crois pas en Dieu, je le vis. » On comprend mieux alors pourquoi « La vie mystique est consubstantielle à la vie chrétienne », et l’on mesure les implications que cette affirmation quant à la vie de l’homme qui met sa foi en Jésus-Christ : « Aussi bien pour un esprit, être pleinement, c’est être libre ; et être libre, c’est être don. » (p. 74).

L’Eglise trouve alors chez Zundel une définition extraordinaire : « L’Eglise apparaît à travers [les apôtres] immédiatement comme une société mystique, comme une société sacramentelle où l’homme est totalement effacé dans la présence de Jésus-Christ. » (p. 220)

Très marqué, profondément transformé par la rencontre de Monseigneur Hervé Renaudin, évêque de Pontoise de 2001 à sa mort en 2003, j’aime lire Zundel qui fut l’une de ses sources principales. En lisant Zundel, je comprends mieux Mgr Renaudin, et ainsi je comprends mieux comment Dieu m’a rejoint dans mon histoire pour m’appeler à son service exclusif.

Zundel nous permet ici de redécouvrir la dignité éminente de l’homme, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, dignité tellement oubliée aujourd’hui. Si l’Eglise peut permettre au monde de retrouver sa dignité en lui donnant à connaître Celui qu’il aimerait s’il le connaissait, et qui l’attend depuis toujours dans son cœur, alors le Royaume de Dieu ne sera plus très loin !


Maurice Zundel, Vivre Dieu – l’art et la joie de croire, Presses de la Renaissance, Paris, 2007 (286 p.)

Maurice Zundel (1897-1975), prêtre suisse, était considéré de son vivant par le pape Paul VI comme un génie mystique, poète, écrivain et théologien. Il mit toute sa vie sacerdotale et intellectuelle au service de la rencontre de Dieu en l'homme. Ce François d'Assise contemporain nous incite, à notre tour, à expérimenter Dieu au quotidien, dans une liberté rare. (source : site de l’éditeur)

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Très beau/bon livre effectivement ! :-)

Sébastien THOMAS a dit…

Oui, j'en ai été très touché. Et je tâche de mieux connaître Zundel, je m'attaque à sa biographie, chez le même éditeur, par le P. de Boissière et F.-M. Chauvelot.

Anonyme a dit…

l'homme créé à l'image... et POUR la ressemblance avec Dieu comme aimait à "traduire" Mgr Renaudin...