samedi 30 mai 2009

« Vous aussi, vous rendrez témoignage » – l’Evangile de ce dimanche


À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur.
Et vous aussi, vous rendrez témoignage, vous qui êtes avec moi depuis le commencement.
J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous n’avez pas la force de les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : il redira tout ce qu’il aura entendu ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Il me glorifiera, car il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce qui appartient au Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : Il reprend ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »
(Jn 15,26-27;16,12-15)

Le Seigneur promet son Esprit

Une fois de plus, nous sommes renvoyés aux heures précédant la mort et la résurrection du Christ, dans son long et beau discours d’adieu à ses disciples. Ce discours est vraisemblablement une relecture postpascale opérée par saint Jean, où il interprète des propos tenus par le Seigneur, à la lumière de sa victoire sur la mort au jour de Pâques.
La grande valeur de ce texte est donc de montrer la continuité de l’histoire de Jésus entre avant et après la Résurrection. S’il y a un avant et un après Pâques dans l’histoire, on peut dire aussi qu’en Jésus Christ il y a un lien fort de continuité – qu’on se souvienne de la façon dont le Ressuscité se fait reconnaître de ses disciples après Pâques.
L’Esprit saint qui nous est promis, Esprit de vérité qui procède du Père, n’est pas un ‘‘nouveau Dieu’’ qui viendrait prendre la suite de Jésus, non ! Il est bien « l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière », laquelle vérité est le Christ lui-même. Nous sommes face au mystère de la Trinité divine.

Le temps de l’Eglise, temps de l’Esprit saint ?

Ainsi, si l’on peut dire parfois que nous sommes entrés avec la Pentecôte dans le ‘‘temps de l’Esprit saint’’, après un ‘‘temps du Christ’’, il ne faut en aucun cas introduire une rupture entre ces deux étapes.
« Il me glorifiera, car il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce qui appartient au Père est à moi. » Voilà le signe de l’unité de la Trinité divine – et de cette continuité que je soulignais plus haut.
Le Christ rejoignant son Père nous promet l’Esprit saint pour réaliser avec nous la même action que le dessein d’amour de Dieu commande : nous conduire à la reconnaissance de notre Créateur et Sauveur, à l’exclamation : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Parler toutes les langues aujourd’hui ?


Le récit de la Pentecôte (dans le Livre des Actes des Apôtres) parle d’un effet bien connu du don de l’Esprit : les Apôtres parlent toutes les langues des personnes réunies ce jour-là à Jérusalem. Cet épisode pose bien des questions aux chrétiens d’aujourd’hui.
Voici un extrait de l’homélie africaine du VIe siècle pour la Pentecôte proposée à notre méditation dans l’office des lectures de la veille, qui me semble bien intéressant : « Par conséquent, si quelqu’un dit à l’un de nous : ‘‘Est-ce que tu as reçu le Saint-Esprit, car tu ne parles pas toutes les langues ?’’ voici ce qu’il faut répondre : ‘‘Parfaitement, je parle toutes les langues. Car je suis dans ce corps du Christ, qui est l’Église, laquelle parle toutes les langues.’’ En effet, par la présence du Saint-Esprit qu’est-ce que Dieu a voulu manifester, sinon que son Eglise parlerait toutes les langues ? »

Bonne fête de la Pentecôte à tous !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Très belle méditation, merci.
Ca n'a rien à voir mais je viens juste d'entendre le P. Alain Caron de La Carrière sur Radio notre Dame ! Voila un pretre habité qui donne espoir et courage ! quel exemple ! Je suis en joie pour la journée.
Bonne route à tous !