lundi 25 février 2008

A Villiers-le-Bel, les jeunes veulent contrer la "communication" de la police


Voici un bon article du quotidien Le Monde sur la question de l'intervention policière de Villiers-le-Bel que j'évoquais il y a peu sur ce blog. Puisse en effet la population de Villiers retrouver une parole de paix et de construction !



Sébastien







En tête du cortège, quatre filles portent des bouquets. Derrière, une quarantaine de jeunes marchent lentement, en silence, pour rejoindre le mémorial dressé dans la rue Louise-Michel, en souvenir de leurs copains, Moushin et Larami, "morts pour rien" en novembre 2007. Samedi 23 février, à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise), le rassemblement était symbolique. Des affichettes sur un Abribus pour demander "justice", une marche sur 50 mètres, quelques minutes de recueillement, de brefs mots de remerciement.




L'essentiel était ailleurs. Car les jeunes de Villiers-le-Bel ne veulent plus laisser aux policiers et magistrats le monopole de la parole et de la "communication" sur les enquêtes ayant trait aux violences de la fin 2007. "Lundi 18 février, avec les interpellations, il y a eu un coup médiatique. On s'est dit qu'il fallait y répondre, qu'on ne pouvait laisser passer cette mascarade sans rien dire", explique, en refusant de donner son nom, un membre du collectif Vérité et justice, créé pour défendre les personnes interpellées.




Face au déferlement d'informations provenant de la police sur le profil des personnes arrêtées, les jeunes se sont dit qu'il était indispensable de parler à nouveau aux journalistes. "On a décidé de changer d'attitude vis-à-vis des médias. Aujourd'hui, on veut bien parler, on veut que les gens s'expriment", ajoute un autre membre du groupe, en réclamant lui aussi un anonymat complet. Là où le mutisme était de règle et les rapports très tendus, le rassemblement a servi de conférence de presse à ciel ouvert devant une poignée de journalistes.




Plusieurs personnes, placées en garde à vue pour avoir participé aux violences contre les forces de l'ordre, ont témoigné sans donner leurs noms. "Les policiers sont venus chez moi et ont enfoncé la porte. Ils m'ont menotté. Puis, pendant les quatre jours de garde à vue, ils m'ont fait croire que j'allais aller en prison, explique un aide-soignant de 20 ans, mis en cause pour tentative d'homicide. Ils m'ont dit que j'avais été balancé, que des gens avaient parlé, mais il n'y avait rien puisqu'ils m'ont relâché."




DÉCALAGE ENTRE DEUX ENQUÊTES




Un autre jeune évoque une interpellation. "A six heures tapantes, ils ont explosé la porte, nous ont fait allonger au sol. Même mon père qui a plus de 60 balais", raconte "Grizzly", mis en cause pour tentative d'homicide contre un commissaire. Selon son récit, les policiers lui auraient indiqué que deux témoins oculaires l'avaient reconnu. Il nie farouchement : "Ils savaient même pas quels vêtements je portais ce jour-là", assure le jeune homme, retenu 38 heures en garde à vue, puis relâché.




Les membres du collectif affirment qu'une partie des jeunes ont été interpellés parce qu'ils étaient déjà connus des services de police. Les auditions, affirment-ils, ont surtout visé à les faire parler sur leurs camarades. " On nous parle des témoignages sous X... Mais si j'ai un problème d'argent ou si j'ai un contentieux avec quelqu'un il suffit que j'aille le dénoncer à la police", relève Bachir, 25 ans, président du collectif. Des motivations qui expliquent, selon eux, qu'une des figures du quartier, Adama K., un ancien emploi-jeune, ait été arrêté et soit suspecté d'être un des meneurs.




Au-delà des interpellations, tous s'étonnent du décalage entre les moyens consacrés à l'enquête sur les policiers blessés pendant les émeutes et la lenteur des investigations sur le décès de Moushin et Larami. "Ils ont envoyé plus de 1 000 policiers pour les interpellations. Mais le juge d'instruction n'est toujours pas venu à Villiers, sur les lieux de l'accident", regrette Bachir.




Luc Bronner





source : site du Monde





vendredi 22 février 2008

L’Evangile de ce dimanche : « Si tu savais le don de Dieu. »


« C'est ainsi qu'il parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C'était environ la sixième heure. Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit: ‘‘Donne-moi à boire.’’ Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger. Mais cette femme, cette Samaritaine, lui dit : ‘‘Comment ? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine !’’ Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains. Jésus lui répondit : ‘‘Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’, c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive.’’ La femme lui dit : ‘‘Seigneur, tu n'as pas même un seau et le puits est profond ; d'où la tiens-tu donc, cette eau vive ? Serais-tu plus grand, toi, que notre père Jacob qui nous a donné le puits et qui, lui-même, y a bu ainsi que ses fils et ses bêtes ?’’ Jésus lui répondit : ‘‘Quiconque boit de cette eau-ci aura encore soif ; mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif; au contraire, l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissant en vie éternelle.’’ La femme lui dit : ‘‘Seigneur, donne-moi cette eau pour que je n'aie plus soif et que je n'aie plus à venir puiser ici.’’ Jésus lui dit : ‘‘Va, appelle ton mari et reviens ici.’’ La femme lui répondit : ‘‘Je n'ai pas de mari.’’ Jésus lui dit : ‘‘Tu dis bien : ‘Je n'ai pas de mari’ ; tu en as eu cinq et l'homme que tu as maintenant n'est pas ton mari. En cela tu as dit vrai.’’ – ‘‘Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es un prophète. Nos pères ont adoré sur cette montagne et vous, vous affirmez qu'à Jérusalem se trouve le lieu où il faut adorer.’’ Jésus lui dit : ‘‘Crois-moi, femme, l'heure vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l'heure vient, elle est là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; tels sont, en effet, les adorateurs que cherche le Père. Dieu est esprit et c'est pourquoi ceux qui l'adorent doivent adorer en esprit et en vérité.’’

La femme lui dit : ‘‘Je sais qu'un Messie doit venir - celui qu'on appelle Christ. Lorsqu'il viendra, il nous annoncera toutes choses.’’ Jésus lui dit: ‘‘Je le suis, moi qui te parle.’’

« Sur quoi les disciples arrivèrent. Ils s'étonnaient que Jésus parlât avec une femme ; cependant personne ne lui dit ‘‘Que cherches-tu ?’’ ou ‘‘Pourquoi lui parles-tu ?’’ La femme alors, abandonnant sa cruche, s'en fut à la ville et dit aux gens : ‘‘Venez donc voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Christ ?’’ Ils sortirent de la ville et allèrent vers lui. Entre-temps, les disciples le pressaient : ‘‘Rabbi, mange donc.’’ Mais il leur dit : ‘‘J'ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas.’’ Sur quoi les disciples se dirent entre eux : ‘‘Quelqu'un lui aurait-il donné à manger ?’’ Jésus leur dit : ‘‘Ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre. Ne dites-vous pas vous-mêmes : ‘Encore quatre mois et viendra la moisson’ ? Mais moi je vous dis : levez les yeux et regardez ; déjà les champs sont blancs pour la moisson ! Déjà le moissonneur reçoit son salaire et amasse du fruit pour la vie éternelle, si bien que celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble. Car en ceci le proverbe est vrai, qui dit : ‘L'un sème, l'autre moissonne.’ Je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucune peine ; d'autres ont peiné et vous avez pénétré dans ce qui leur a coûté tant de peine.’’

« Beaucoup de Samaritains de cette ville avaient cru en lui à cause de la parole de la femme qui attestait : ‘‘Il m'a dit tout ce que j'ai fait.’’ Aussi, lorsqu'ils furent arrivés près de lui, les Samaritains le prièrent de demeurer parmi eux. Et il y demeura deux jours. Bien plus nombreux encore furent ceux qui crurent à cause de sa parole à lui ; et ils disaient à la femme : ‘‘Ce n'est plus seulement à cause de tes dires que nous croyons ; nous l'avons entendu nous-mêmes et nous savons qu'il est vraiment le Sauveur du monde.’’ » (Jn 4, 5-42)


La soif, besoin universel

Quel besoin est plus commun à tous les hommes que la soif ? Et d’ailleurs, c’est sans doute ce qui réunit dans cette scène Jésus et la femme de Samarie. Devant la soif encore moins que devant la faim il n’y a de riches et de pauvres. Et l’apaisement par Dieu de la soif de son peuple est souvent dans la Bible un signe de son alliance. En témoigne le célèbre texte du prophète Isaïe :

« O vous tous qui êtes assoiffés, venez vers les eaux, même celui qui n'a pas d'argent, venez ! Demandez du grain, et mange ; venez et buvez ! - sans argent, sans paiement - du vin et du lait. À quoi bon dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, votre labeur pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez donc, écoutez-moi, et mangez ce qui est bon; que vous trouviez votre jouissance dans des mets savoureux : tendez l'oreille, venez vers moi, écoutez et vous vivrez. Je conclurai pour vous une alliance perpétuelle, oui, je maintiendrai les bienfaits de David. » (Is 55, 1-3)

La quatrième béatitude (« Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés. », Mt 5, 6) témoigne aussi du caractère très symbolique de la soif.

En cette période de Carême, période de privation, nous savons qui apaisera notre soif, notre faim, tous nos manques : le Seigneur seul.


La nouvelle alliance

L’alliance manifestée dans le texte d’Isaïe que nous avons lu plus haut, concerne le peuple d’Israël. L’alliance perpétuelle dont parle le Seigneur s’adresse aux descendants de David.

L’eau vive que Jésus promet à la Samaritaine ressemble beaucoup à l’eau gratuite que le Seigneur promet au peuple d’Israël. Mais elle s’adresse aussi aux Samaritains. On sait que les Samaritains étaient les ennemis héréditaires des Juifs qui les avaient ‘‘excommuniés’’ comme on dirait aujourd’hui, ce qui explique que leur culte n’avait pas lieu à Jérusalem.

Le renouvellement de l’alliance qu’opère Jésus dans l’histoire du salut est ici clairement manifesté : Jésus élargit l’alliance à tous les peuples.

Il est intéressant de noter les réactions : (i) ses disciples « s'étonnaient que Jésus parlât avec une femme » (v. 27), alors que (ii) « beaucoup de Samaritains » crurent en lui.

Nous n’aimons pas toujours que l’amour de Dieu soit plus large que le nôtre, et qu’Il ouvre son alliance à d’autres que nous, que nous trouvons moins dignes que nous d’être sauvés. C’est ce que signifie aussi la parabole de l’ouvrier de la onzième heure (cf. Mt 20, 1-16) ! Acceptons une fois pour toutes que Dieu aime plus que nous !


La connaissance de Dieu, chemin de salut

Plus on connaît Dieu, plus on l’aime.

Le chemin de la Samaritaine, chemin de conversion qui la mène à annoncer chez elle qu’elle a rencontré le Messie, est en fait un chemin de connaissance.

C’est Jésus qui engage le mouvement : « Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : ‘‘Donne-moi à boire’’ » (v. 10) – et la connaissance de ce don de Dieu conduirait au salut de l’eau vive. La réflexion suivante de Jésus est surprenante : « Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. » (v. 22) Ici encore, le salut est lié à la connaissance – et c’est parce qu’ils connaissent Dieu que les Juifs sont sauvés.

Alors la Samaritaine entre dans un chemin de connaissance de Jésus comme son Messie : au verset 25 elle affirme « Je sais qu'un Messie doit venir » et au verset 29 elle s’interroge de façon plus précise : « Venez donc voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? »

Par une connaissance progressive de Jésus, suite à sa rencontre au bord du puits, la Samaritaine parvient à une relation vraie avec lui qui la conduit à l’annoncer dans sa ville, et à commencer à lui amener d’autres disciples.

Cette lecture donne une nouvelle fois sens à mes études – et c’est important pour moi. Chaque jour, à l’Institut catholique, je me forme pour mieux connaître Jésus, pour mieux l’aimer et pour l’annoncer.

Comme quoi, la soif peut conduire au salut !

mardi 19 février 2008

Villiers-le-Bel : Assommer n’est pas guérir


L’intervention des forces de police qui a eu lieu hier, 18 février, à Villiers-le-Bel et a conduit à l’arrestation de 33 personnes, suite aux violences de novembre dernier, a suscité de multiples réactions. Qu’il me soit permis d’exprimer ici une réflexion sur la pertinence de cette intervention.


Que l’Etat défende ses forces de polices, c’est bien le moindre de ses devoirs. Et que des policiers aient essuyé des tirs d’armes à feu, en novembre 2007, est proprement inacceptable. C’est semble-t-il ce qui a entraîné la descente de police d’hier. Que les criminels qui ont tiré sur des policiers soient arrêtés et jugés, je ne saurais pas m’en plaindre.


Mais était-il besoin de plus d’un millier d’hommes pour arrêter une trentaine d’individus qui ne sont pas fichés au grand banditisme ? Villiers n’est pas le centre de la Mafia, cela se saurait. La ville compte 26 300 habitants. A-t-on pensé aux conséquences psychologiques et sociales sur cette petite ville de grande banlieue, de voire une armée de plus de 1 000 hommes déferler sur elle ? C’est une véritable invasion que Villiers a connue hier. A-t-on réfléchi un instant au traumatisme qu’une telle intervention, pour le moins disproportionnée, pourrait engendrer dans toute la population de Villiers ?


La fièvre semblait retomber, peu à peu : après les combats de novembre, la Messe de Noël avait été célébrée dans un bel esprit de joie et de fraternité retrouvée entre les habitants, le curé de la paroisse, le P. Léon Debruyne, pouvait en témoigner. Je crains que l’intervention musclée d’hier ne remette le feu aux poudres, ou qu’au moins elle n’intensifie dans la population de Villiers le climat de défiance envers l’Etat.


D’autant que du coup, la légitimité de l’ampleur des moyens mis en œuvre hier pour arrêter 33 personnes peut être mise en cause. L’approche des élections municipales et la volonté du gouvernement de montrer sa fermeté face à tout désordre social en sont sans doute aussi des causes non négligeables. Si tel est le cas, je crains que l’équilibre de Villiers-le-Bel n’ait été sacrifié à des fins nationales. Car pourquoi, encore une fois, envoyer autant d’hommes pour arrêter 33 malfaiteurs d’envergure sans doute assez faible, sinon pour donner un signe fort de la politique du gouvernement en matière de répression de la violence ?


Assommer n’est pas guérir. Sans doute les violences de novembre appelaient-elles une réaction rapide et forte de la part de l’Etat. Mais après avoir mis fin aux violences, il faut reconstruire. Et ce n’est pas en accablant une population comme celle de Villiers-le-Bel d’humiliations du type de celle qu’elle a eu à essuyer hier qu’on reconstruit un tissu social digne de ce nom. Les élus locaux, les associations, les responsables religieux, tous les habitants sont à l’œuvre pour rétablir l’ordre et renouer des liens, pour que de nouveau on puisse vivre normalement à Villiers. Je crains que les événements d’hier ne remettent tout en cause.




vendredi 15 février 2008

L’Evangile de ce dimanche : « Son visage devint brillant comme le soleil. »


C’est le dimanche de la Transfiguration. Il y a trois ans, c’était le début de mon stage à l’Arche de Jean Vanier, et le P. Gilbert Adam, aumônier de l’Arche à Trosly, avait donné une homélie sur cet évangile qui m’avait beaucoup marqué. Je vais tenter de vous rendre un peu l’esprit de cette homélie, avec quelques réflexions personnelles.


« Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s'entretenaient avec lui.

Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est heureux que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. » Il parlait encore, lorsqu'une nuée lumineuse les couvrit de son ombre ; et, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! » Entendant cela, les disciples tombèrent la face contre terre et furent saisis d'une grande frayeur. Jésus s'approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et n'ayez pas peur ! »

Levant les yeux, ils ne virent plus que lui, Jésus seul. En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. » (Mt 17, 1-9)




La Transfiguration, avant la défiguration de la Croix

De nouveau, après le Baptême (Mt 3, 17) et les tentations vaincues de Mt 4, le Père manifeste son soutien à la mission du Fils : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! » Notons le « Ecoutez-le », ajouté par rapport à la formule du Baptême. Ainsi le Père insiste-t-il sur le fait que c’est bien la parole de Jésus qui compte. Il ne s’agit pas seulement de vouloir le voir, il nous faut aussi l’écouter – et partant mettre en œuvre sa parole.

Cette nouvelle reconnaissance par le Père de la mission du Fils intervient juste avant les Rameaux (Mt 21) qui ouvriront la route à la Passion et à la Croix. Nous aurons le temps de contempler la Croix dans quelques semaines ; notons déjà qu’il sera alors difficile de reconnaître dans le Crucifié le Fils de Dieu, celui en qui Dieu a mis tout son amour. Les disciples pourtant sauront reconnaître Jésus ressuscité. La Transfiguration est sans doute le moment particulier où Jésus manifeste sa gloire, sa victoire et sa divinité, pour que les disciples soient un jour capables, malgré la Croix, de croire à la Résurrection.


« Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean »

Il est intéressant d’aller voir dans les lettres de Pierre et de Jean comment ces disciples privilégiés témoignent de l’événement de la transfiguration. La seconde lettre de Pierre est explicite :

« Frères, pour vous faire connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, nous n’avons pas eu recours aux inventions des récits mythologiques, mais nous l’avons contemplé lui-même dans sa grandeur.
Car il a reçu du Père l'honneur et la gloire quand est venue sur lui, de la gloire rayonnante de Dieu, une voix qui disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en lui j'ai mis tout mon amour.
Cette voix venant du ciel, nous l'avons entendue nous-mêmes quand nous étions avec lui sur la montagne sainte. » (2 P 1, 16-18)

Quant à Jean, l’ensemble de ses lettres sont marquées par cette affirmation :

« Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons contemplé de nos yeux, ce que nous avons vu et que nos mains ont touché, c'est le Verbe, la Parole de la vie. » (1 Jn 1, 1)

Voilà ce qu’est le christianisme, voilà ce qui fait son originalité : c’est une rencontre. Un soir de Noël, le curé de Choisy-le-Roi nous avait dit : « notre salut n’est pas une doctrine ou une loi, c’est une rencontre. » Ce que nous célébrons à Noël, nous le célébrons aussi ce dimanche. C’est la rencontre de Jésus transfiguré, puis surtout de Jésus ressuscité, qui fait des apôtres Pierre, Jacques et Jean de vrais disciples du Christ. Et l’évangélisation, c’est ainsi témoigner de cette rencontre.


« Et nous sommes transfigurés en son image »

Le résultat de tout cela pour nous, c’est que si nous sommes de véritables disciples du Christ, vraiment transparents à sa présence en nous, alors en lui nous sommes transfigurés nous-mêmes, comme le dit saint Paul :

« Et nous, les Apôtres, qui n'avons pas, comme Moïse, un voile sur le visage, nous reflétons tous la gloire du Seigneur, et nous sommes transfigurés en son image avec une gloire de plus en plus grande, par l'action du Seigneur qui est Esprit. » (2 Co 3, 18)

Vivons dans nos vies les petites transfigurations qui nous sont données dans la charité, la foi et l’espérance. Ainsi je reprends la conclusion du P. Gilbert Adam : le Christ nous donne dans cette transfiguration le moyen de vivre les défigurations de nos vies, défigurations du péché, de la souffrance… de vivre donc ces défigurations pour enfin reconnaître le Ressuscité, le jour où nous le verrons. C’est une question de vie ou de mort.

Vivons dans l’espérance, pour que notre marche vers le Carême se réalise véritablement « les yeux tournés vers le Christ », pour qu’à Pâques, en vérité, nous puissions le reconnaître et nous exclamer « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

mardi 12 février 2008

A Pontoise : pour une pastorale des célibataires

Le week-end dernier a eu lieu le premier temps fort de la pastorale des 25-35 ans, née cette année dans le diocèse de Pontoise. Pendant deux jours, une vingtaine de jeunes se sont rencontrés au Centre spirituel diocésain de Saint-Prix pour réfléchir ensemble à la question délicate du célibat non choisi. Le Père Luc Ravel, chanoine régulier de saint Augustin, a donné une belle conférence à laquelle j’ai eu la joie d’assister. Voici un résumé de mes notes.

Sébastien


Pour commencer, contemplons la figure du grand pape Jean-Paul II. La vie de Jean-Paul II peut à maints égards nous inspirer, car il a véritablement été un prophète de la fin du XXe siècle. Or Karol Wojtyla, dans sa jeunesse, a connu une très grande solitude après la mort de ses parents et la dispersion du séminaire à cause de la guerre. De cette solitude, Jean-Paul II a tiré une passion de la relation interpersonnelle. Chaque rencontre était pour lui une source qu’il ne pouvait quitter sans y avoir puisé.


Une situation nouvelle

Notre société connaît une évolution rapide que reflètent toutes les études statistiques : les « solos » sont de plus en plus nombreux. Par solos, on peut entendre les célibataires, les divorcés, les veufs… et le fait est qu’ils constituent aujourd’hui plus de la moitié de la population française. Forte de la conviction que ce n’est pas parce que les choses changent qu’on sera moins heureux, l’Eglise doit s’adapter à cette nouvelle situation qui rompt avec nos schémas et nos habitudes. C’est pourquoi nous avons la chance d’initier en ce moment une pastorale nouvelle, une nouvelle proposition d’Eglise pour une population fragilisée. Le plus grave n’est pas d’être marié ou non, car au Jugement dernier, nous serons jugés sur l’amour (cf. Mt 25, 31-46 et He 6, 10). Tout en aimant, il nous faut donc vivre nos souffrances au quotidien, dans la joie.


La joie est comme une manne que nous devons toujours demander à Dieu, dans les jours de difficulté comme dans les jours plus faciles. Le temps que nous avons perdu, c’est le temps où nous n’avons pas aimé. Comme Jean-Paul II, nous devons vivre à fond les relations interpersonnelles. Ainsi vécu, le temps du célibat – quelle que soit sa durée – est un temps de maturité. C’est le seul moyen de lutter contre l’isolement, beaucoup plus grave que la solitude, question cruciale dans notre société, tant pour les plus âgés que pour les plus jeunes. Rappelons que l’isolement est la cause d’une grande part des suicides dans notre pays. L’enjeu est donc de taille ! Comment répondre à cette nouvelle situation ?


Comment réagir ?

Exister chrétiennement, c’est équilibrer nos relations avec Dieu, avec soi-même et avec les autres. Il faut toujours avoir le souci de ces trois pôles. Or deux mouvements nous font avancer dans la vie : la peur et l’amour. L’enjeu, dans ces trois pôles, est de se libérer au maximum de ses peurs nées du péché. Depuis la Chute originelle en effet, une méfiance habite la relation avec Dieu et avec les autres. En Gn 3, 7, juste après avoir mangé du fruit défendu, Adam et Eve voient qu’ils sont nus ; aussitôt ils se confectionnent des pagnes pour se cacher l’un de l’autre. Et en Gn 3, 10, Adam dit à Dieu : « J’ai entendu tes pas dans le jardin et j’ai eu peur, parce que je suis nu. » La peur, fruit du péché, mine nos relations, jusqu’à les rendre parfois malsaines. Nous devons tout faire pour développer en nous l’amour et diminuer nos peurs.


Or l’Eglise, c’est une école de l’amour et de la communion. En effet, aimer, cela s’apprend. Comme le dit saint Augustin, il faut apprendre à canaliser l’amour comme une eau vers les jardins luxuriants plutôt que vers les égouts. Il faut dans l’amour apprendre à se mettre en dépendance de quelqu’un, d’un autre que soi. Car c’est l’autonomie, et non l’indépendance, qui est le présupposé de la relation. En d’autres termes, l’Eglise doit être pour nous un lieu où nous apprenons à aimer en vérité, à aimer l’autre pour ce qu’il est. Ainsi l’amour en nous pourra chasser la peur.


« Le temps que nous aurons perdu,

c’est le temps où nous n’aurons pas aimé. »

S’aimer soi-même est essentiel : s’aimer, c’est d’abord chercher à être heureux. C’est chercher la joie, et non le plaisir. La joie est une dilatation du cœur. Et s’aimer soi-même est le préalable du double commandement de l’amour (cf. Mt 22, 37-40), et n’oublions pas que « Dieu aime celui qui donne avec joie » (2 Cor 9, 7).


Ainsi, le célibat non choisi peut avoir une grandeur. Il n’est pas meilleur que le mariage, évidemment, mais il a pleinement sa valeur comme un temps de maturité dans l’amour. Voilà à quoi nous invite aujourd’hui le Christ, dans un monde où le célibat non choisi n’est de fait plus hors norme : le temps que nous aurons perdu, c’est le temps où nous n’aurons pas aimé.


Le P. Luc Ravel est l’auteur de La montagne de la solitude que l’on peut trouver sur ce lien.

samedi 9 février 2008

Gilles Leroy : Alabama Song



« Le vent d’ici souffle trop fort, il emporte les voix, il emporte les mots, il emporte avec lui les derniers grains de sable de la plage de Fréjus qui crissaient sous les dents. Le vent d’ici me chasse.

« Adieu, Zelda. Ce fut un honneur. »
(p. 188)


Après Les Bienveillantes dont on se souvient du succès, c’est Alabama Song qui a reçu le prix Goncourt en 2007. Fidèle à la noble académie littéraire et confiant dans ses choix, je me suis empressé comme chaque année de lire l’heureux élu.


Gilles Leroy nous plonge donc l’univers des Fitzgerald, couple d’écrivains des années 1920 aux Etats-Unis puis à Paris. Scott et Zelda Fitzgerald, couple à l’amour passionné et au succès grandissant, vont très vite sombrer dans l’indifférence mutuelle, puis dans l’alcool et la dépression – Zelda mourra à 47 ans, dans l’incendie de la clinique psychiatrique où elle était internée. Scott quant à lui mourra à 44 ans, dans la misère d’un petit emploi de scénariste à Hollywood.

Témoignage d’une époque fascinante où l’Amérique commence à émerger comme leader mondial mais reste encore marquée par ses traditions profondes et par la prohibition, ce roman quasi biographique scrute l’évolution d’un couple à qui tout était promis et qui s’est détruit peu à peu. Ecrivant le journal de Zelda à la première personne, l’auteur se plaît à entrer dans la personnalité d’une fille de l’Alabama, fille de juge et petite fille d’un sénateur et d’un gouverneur, épouse d’un grand écrivain, qui ne saura pas mettre un frein à son succès.


Le style est fougueux, cru, frappant. Gilles Leroy nous fait entrer dans ce couple fascinant et effrayant à la fois, les Fitzgerald, figure de l’ère du jazz et du mal du siècle.


Gilles Leroy, Alabama Song, Mercure de France, Paris, 2007 (189 p.)


Gilles Leroy (né en 1958), Bac Sciences expérimentales, hypokhâgne et khâgne au lycée Lakanal, Sceaux. Deug Lettres et Arts en 1975. Licence puis maîtrise de Lettres modernes. Il voyage et étudie seul les littératures américaine et japonaise. (source : site de l’éditeur)


L’Evangile de ce dimanche : « Jésus fut conduit au désert pour être tenté »


Le Carême a débuté, et c’est par la contemplation des quarante jours de Jésus au désert que nous commençons ce temps de conversion : pour nous, le Christ a connu la tentation et il l’a vaincue.

« Jésus, après son baptême, fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le démon. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s'approcha et lui dit : ‘‘Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains.’’ Mais Jésus répondit : ‘‘Il est écrit : Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.’’
Alors le démon l'emmène à la ville sainte, à Jérusalem, le place au sommet du Temple et lui dit : ‘‘Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre.’’ Jésus lui déclara : ‘‘Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu.’’

Le démon l'emmène encore sur une très haute montagne et lui fait voir tous les royaumes du monde avec leur gloire. Il lui dit : ‘‘Tout cela, je te le donnerai, si tu te prosternes pour m'adorer.’’ Alors, Jésus lui dit : ‘‘Arrière, Satan ! car il est écrit : C'est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, et c'est lui seul que tu adoreras.’’

Alors le démon le quitte. Voici que des anges s'approchèrent de lui, et ils le servaient. » (Mt 4, 1-11)


Trois tentations qui résument toutes les tentations

La faim, la quête de l’immortalité, et le pouvoir de la richesse : voilà les trois moyens dont use le démon envers Jésus. Qui d’entre nous n’est pas touché par ces tentations ? Qui de nous ne pardonnerait pas de bon gré à Jésus d’user de ses pouvoirs pour transformer des pierres en pains, pour apaiser sa faim ? Qui de nous n’a pas déjà rêver de ne jamais souffrir, de ne jamais mourir ? Qui de nous enfin ne serait pas séduit par l’idée de posséder tous les royaumes du monde avec leur gloire ? C’est bien parce qu’il sent cette tendance de l’homme à céder à ces tentations que le démon en use.

D’ailleurs, nous retrouverons ces tentations plus tard dans l’évangile selon saint Matthieu : Jésus ressentira la même tentation face à Pierre refusant l’annonce de sa passion – il lui dira le même « Arrière, Satan ! » (Mt 16, 23) ; et la foule, au pied de la croix, reprendra la même formule que dans les deux premières tentations : « sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, et descends de la croix ! » (Mt 27, 40).

Les trois tentations ont ceci de commun qu’elles proposent à Jésus, pour un temps, de mettre entre parenthèses son humanité, de préférer les pouvoirs de sa divinité, pour assouvir sa faim, manifester son immortalité ou régner sur le monde. Jésus refuse tout cela : il s’est fait homme, une fois pour toutes, il ne reviendra pas en arrière, jusqu’à la croix.


Les tentations, un lieu de croissance spirituelle

Pourquoi la liturgie nous donne-t-elle ce texte d’évangile au début du Carême ? C’est parce que les tentations sont pour le chrétien un lieu de croissance spirituelle. Si nous n’étions jamais tentés, pourrions-nous réellement choisir Dieu ? S’il n’y avait pas le mal, pourrions-nous faire le bien, comme le demandait un jour Jean Guitton ?

Ainsi comprises, les tentations peuvent donner un sens tout nouveau à notre Carême : comment, cette année, vais-je vivre mes lieux de combat spirituel, les lieux où je sais que je dois faire un effort, comme des lieux où je pourrai choisir Dieu et faire grandir en moi mon amour de lui ?


Comment Jésus répond aux tentations

Les réponses de Jésus aux tentations, telles qu’elles nous sont rapportées par saint Matthieu, nous montrent ce que peut être ce chemin. Rempli d’Esprit Saint après son baptême, Jésus ne refuse pas la tentation : il suit le démon là où il veut l’emmener – Jésus accepte le combat, il ne le fuit pas. Avec l’Ecriture, Jésus réfute tous les arguments du démon. Les passages du Deutéronome et des Psaumes que cite Jésus manifestent la relation que l’homme doit entretenir avec Dieu : nourri par Dieu (« Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »), l’homme doit rester à sa place (« Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu. ») et ne jamais adorer un autre que Dieu (« c'est lui seul que tu adoreras. »).


Restons bien fidèles à la suite de Jésus : comme lui, ne refusons pas le combat mais restons confiants en Dieu seul, nourris de sa Parole. Car Jésus a eu faim, mais il est devenu le Pain de vie ; il a refusé de se jeter du haut du Temple, mais Dieu l’a ressuscité au troisième jour ; il n’a pas accepté tous les royaumes du monde avec leur gloire, mais il régnera sur tout l’univers. A lui la gloire et la louange pour les siècles ! Amen.

mercredi 6 février 2008

Les Cendres : entrons pleinement dans le Carême

C'est aujourd'hui le mercredi des Cendres, le premier jour du Carême.
Aujourd'hui, nous entendons à la Messe cette parole : "Convertis-toi et crois à l'Evangile" car c'est bien à la lumière de l'Evangile que notre Carême prendra son sens.

Pour nous aider à bien vivre ce Carême, le site catholique.org nous propose un guide bien intéressant.

Bon Carême à tous, dans la joie de marcher vers Pâques !



dimanche 3 février 2008

L'Evangile de ce dimanche : "Heureux !"

Quand Jésus vit la foule qui le suivait, il gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent.
Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Il disait :
"Heureux les pauvres de coeur :
le Royaume des cieux est à eux !
Heureux les doux :
ils obtiendront la terre promise !
Heureux ceux qui pleurent :
ils seront consolés !
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice :
ils seront rassasiés !
Heureux les miséricordieux :
ils obtiendront miséricorde !
Heureux les coeurs purs :
ils verront Dieu !
Heureux les artisans de paix :
ils seront appelés fils de Dieu !
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice :
le Royaume des cieux est à eux !
Heureux serez-vous si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ! C'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés."
(Mt 5, 1-12)

L'Evangile des Béatitudes est l'un des plus connus de tous les textes de la Bible ; le commenter est une gageure, car les plus grands de toutes les époques s'y sont attaqués.
Alors simplement quelques mots.

Heureux pour un bonheur à venir
La première chose qui me frappe, c'est que Jésus dit que les pauvres, les affamés, les persécutés sont déjà heureux, car "ils seront" ceci ou cela. C'est étonnant d'être déjà heureux pour quelque chose qu'on n'a pas encore. Mais c'est aussi cela, la promesse qu'est Jésus : "mon royaume est déjà parmi vous", mais on ne le voit pas bien encore. Déjà nous sommes sauvés, mais nous combattons encore le mal.
L'encyclique de Benoît XVI Spe Salvi nous a aidés à mieux comprendre comment l'espérance chértienne pouvait nous rendre heureux ; eh bien les Béatitudes sont la charte de ce bonheur à venir.

Heureux parce que c'est ce que Dieu veut pour nous
Voici un thème qui m'est très cher : Dieu me veut heureux. Le raisonnement est très simple : Dieu nous a créés. Pour quoi ? Pour faire alliance avec nous, pour que nous vivions selon sa Loi qui est une loi de bonheur et de vie (cf. Deutéronome 30). J'aime dire que le bonheur est le fruit de l'adéquation de ce que nous faisons de notre vie avec ce pour quoi elle est faite, car Dieu, désireux de notre bonheur, sait comment nous pourrons l'atteindre. Ecouter la voix de Dieu qui nous indique le sens de notre vie, c'est à coup sûr marcher vers le bonheur.
Et pourtant, nous vivons chaque joue des tracas, des accidents, des deuils... nous sommes "persécutés", "assoifés de justice", "artisans de paix"... et Jésus nous dit ici que si nous regardons plus loin, si nous gardons les yeux fixés sur Dieu, alors nous sommes déjà heureux.
Dieu ne nous a pas créés pour nous causer des ennuis, il nous a créés pour être heureux, dans l'alliance avec lui. Alors oui, heureux sommes-nous pour tout ce que nous vivons à cause de Dieu, réjouissons-nous, soyons dans l'allégresse, car notre récompense sera grande dans les cieux !

samedi 2 février 2008

Star Ac' : Mathieu en finale !



Eh bien voilà notre Mathieu régional en finale de la Star Ac' !

Plusieurs fois sauvé par le public, Mathieu a depuis fait son chemin - et il s'impose comme l'une des grandes figures de cette saison.

Quoi qu'il en soit du prochain résultat de la finale, Mathieu aura réussi son pari et le Val d'Oise est en fête !