Jésus, arrivant de Galilée, paraît sur les bords du Jourdain, et il vient à Jean pour se faire baptiser par lui. Jean voulait l'en empêcher et disait : « C'est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi, et c'est toi qui viens à moi ! » Mais Jésus lui répondit : « Pour le moment, laisse-moi faire ; c'est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste. » Alors Jean le laisse faire.
Dès que Jésus fut baptisé, il sortit de l'eau ; voici que les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j'ai mis tout mon amour. » (Mt 3, 13-17)
C’est la dernière fois que nous voyons Jean-Baptiste, avant qu’il ne soit décapité au chapitre 14 de l’évangile selon saint Matthieu. Il est impressionnant de penser qu’un homme de sa stature, dont le succès est déjà immense (cf. Mt 3, 5), sache ainsi s’effacer devant le Seigneur.
Et pourtant, c’est ainsi qu’il lui faut se comporter, et Jésus le reconnaît en lui disant « c'est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste. » Par ce nous, je pense que Jésus dit « toi et moi ». Ainsi Jean est-il engagé dans l’action de Jésus au moment même où il se retire de la scène.
Pourquoi Jésus veut-il être baptisé ?
L’opposition de Jean à la demande de Jésus d’être baptisé, seulement relatée dans cet évangile et non dans les parallèles, est une marque de la volonté du Christ de recevoir l’eau du baptême. Ce qui nous mène à nous demander pourquoi le Fils de Dieu a besoin d’être baptisé.
Saint Cyrille d’Alexandrie, dans une homélie sur l’évangile selon saint Jean, propose une explication qui m’a intéressé. Selon lui, ce n’est pas pour lui-même que Jésus demande le baptême, mais c’est pour toute l’humanité qui en lui, Dieu fait homme, reçoit le baptême et l’Esprit Saint. Le Verbe éternellement près de Dieu s’est fait homme, et il convient que cet homme inaugure la vie nouvelle donnée aux hommes.
Vers la vie trinitaire !
Enfin, la description de la manifestation trinitaire qui suit la sortie de jésus du fleuve est très belle : saint Matthieu décrit l’Esprit Saint, sous la forme d’une colombe – signe d’amour et de douceur – qui vient « sur lui », alors que la voix du Père l’appelle son « Fils bien-aimé ». Quelle relation d’amour entre les Trois ! En lisant ce passage, on pense aux beaux textes d’Elisabeth de la Trinité.
J’y vois aussi une description de ce qui nous attend nous-mêmes, nous qui marchons vers la béatitude où nous participerons d’une manière que nous ignorons encore à la vie trinitaire. J’aime croire qu’à ma mort, l’Esprit saint descendra comme une colombe et viendra sur moi, et qu’une voix dira : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j'ai mis tout mon amour. »
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