vendredi 11 mai 2012

Nouvelles de Jérusalem - n°3


Jérusalem, ce 11 mai 2012

Chers parents et chers amis,
De retour de quatre jours merveilleux en Jordanie, je reviens vous donner des nouvelles, à moins d’un mois à présent de mon retour à Rome. L’examen par lequel s’achèveront mes études aura lieu le 20 juin, après quoi je rentrerai dans le diocèse de Pontoise. Mais nous n’en sommes pas là !
Le mois passé, inauguré par la fête de Pâques, a été surtout un mois studieux. Cependant, je poursuis ma découverte de la Terre Sainte. Et ce temps a aussi été le temps de la visite de quelques amis et de mes parents, et d’un groupe de pèlerins du diocèse. C’est le moment de m’exercer à guider des pèlerins, et surtout de vivre avec eux la joie de découvrir cette terre.
Pour ce qui est de mes nouvelles visites, je me suis un peu éloigné de Jérusalem pour explorer les limites du pays. Un premier voyage m’a conduit à Acre et à Haïfa, dans le nord-ouest. Haïfa est le grand port du nord d’Israël, pour toutes les relations avec l’Europe – Eilat est celui du sud, pour le commerce avec l’Orient. C’est une ville immense, cosmopolite, où règne un certain syncrétisme. En témoigne l’immense mausolée du Bab, centre spirituel du baha’isme. Le plus important néanmoins est que Haïfa est construit sur le Mont Carmel, le lieu où Juifs et Chrétiens font mémoire de la prière du prophète Elie (photo), qui a donné son nom à l’ordre des carmes et des carmélites !
Quant à Acre (photo), haut lieu de la résistance croisée à la fin du Royaume de Jérusalem, c’est une ville étonnante où s’enchevêtrent les constructions d’époques et de cultures différentes. La forteresse à elle seule est un livre qui raconte toute l’histoire de la ville, jusqu’à la défaite de Bonaparte ! Avec deux stagiaires français, nous avons fait à Acre une nouvelle expérience de la catholicité de l’Eglise, avec l’accueil exceptionnel de la communauté maronite et de son curé, le P. Kozhaya.
Le second grand voyage de ce mois m’a mené, à la suite du Supérieur de l’Institut Biblique, de l’autre côté du Jourdain, dans le Royaume de Jordanie. J’en suis rentré hier soir. Du nord au sud, nous avons traversé la partie occidentale du pays, dont nous avons pu contempler les merveilles, telles que les villes de Jarash (deux photos) et de Pella, dans le nord, jusqu’à la splendide cité nabatéenne de Pétra, mondialement connue, et pour cause !
En allant vers le sud, nous ne pouvions manquer de nous rendre au Mont Nébo, le lieu d’où Moïse a contemplé la Terre que le Seigneur lui avait promise sans pouvoir néanmoins y entrer lui-même.
L’accueil fraternel des pères jésuites d’Amman, la rencontre d’une population paisible et chaleureuse et la beauté de ce pays m’ont beaucoup marqué. Et c’était étonnant de voir la Terre Promise « de l’autre côté »  (photo), dans la vallée du Jourdain puis sur les bords de la Mer morte.
La visite de Pétra (photo), à la fin de notre périple, nous a fait entrer dans la grande histoire du commerce mondial : voici une ville qui fut l’une des plus florissantes de son temps, d’une richesse inimaginable dont témoignent les merveilles architecturales qui nous sont parvenues, et qui est tombée dans l’oubli jusqu’à ce qu’un archéologue suisse, en route vers les sources du Nil, la redécouvre et lui rende sa célébrité.
Après toutes ces aventures, il va être un peu difficile de se remettre à mon bureau, mais mes études sur la joie dans la Bible sont vraiment intéressantes, et elles nourrissent ma réflexion et ma prière. Et la perspective de l’animation du Parcours biblique du diocèse l’an prochain m’encourage bien !
Par ailleurs, le temps est venu pour moi de vous annoncer ma nomination pour l’an prochain. Monseigneur Riocreux a décidé que je serais à partir du 1er septembre 2012 curé de Marines, Avernes, et d’une trentaine d’autres clochers. Me voici envoyé comme curé de campagne ! Je suis heureux de la confiance que l’évêque et son conseil ont eue en moi, je suis plein de joie à l’idée de rejoindre cette belle communauté dont j’aurai la charge, mais je tremble un peu, je l’avoue. Priez bien pour moi, pour que je sois pour ces villes et villages du Vexin français un pasteur selon le cœur de Dieu, conforme aux conseils de l’apôtre saint Pierre :
« Soyez les bergers du troupeau de Dieu qui vous est confié ; veillez sur lui, non par contrainte mais de bon cœur, comme Dieu le veut ; non par une misérable cupidité mais par dévouement ; non pas en commandant en maîtres à ceux dont vous avez reçu la charge, mais en devenant les modèles du troupeau. » (1 P 5, 2-3)

De tout cœur, je vous bénis.

   Sébastien Thomas +
                                  prêtre

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