Voilà un voyage prévu depuis longtemps ! N’ayant pu participer au pèlerinage de 2009 organisé par notre évêque, j’avais décidé, dès que l’occasion se présenterait, de visiter le Bénin. Pour au moins deux raisons : j’avais le désir de connaître l’Afrique de l’Ouest, et surtout je voulais savoir d’où viennent les nombreux prêtres qui prêtent main forte à notre Eglise diocésaine. Nous leur demandons une grande capacité d’adaptation quand nous les accueillons chez nous, je voulais vivre un peu la même chose, dans l’autre sens.
Avec deux amies, dont Violaine MARIE que beaucoup connaissent dans notre diocèse, nous nous sommes donc décidés à partir. Arrivés le 16 juillet pour deux semaines, accueillis par deux prêtres béninois, les abbés Adelphe ADAMBADJI et Patrick BIO, nous avons passé les six premiers jours dans une famille de Cotonou. Découverte de la plus grande ville du pays – plus de huit millions d’habitants – ainsi que de ses voisines, Porto-Novo et Ouidah. Le dépaysement est total : habitudes de vie, nourriture, transports, tout est si différent de ce que nous vivons d’ordinaire ! Toutefois, l’hospitalité béninoise est digne de sa réputation : nous avons dès le premier soir l’impression d’être chez nous.
Le Père Patrick nous conduit ensuite vers le nord du pays : Abomey, d’abord, puis Djougou, Natitingou et Tanguieta, puis enfin Parakou. Tous ces noms, je les avais entendus dans la bouche des prêtres béninois dans notre diocèse, voici qu’ils deviennent réalité ! Partout, les familles nous reçoivent avec joie et enthousiasme, les communautés paroissiales nous accueillent dans les chants et la fraternité, jusqu’aux rois de Djougou et de Porto-Novo qui nous accordent deux audiences très intéressantes ! L’histoire complexe du Bénin, ancien Dahomey, ancien royaume d’Allada, est passionnante. Et nous découvrons peu à peu le mélange non moins complexe des traditions, des religions et des tribus sur cette terre de passage.
Au Bénin, et en particulier dans le nord du pays, nous rencontrons aussi la pauvreté, évidemment. Grand dénuement, illustré par la précarité des habitats et des outils de travail, ainsi que par les maladies et les handicaps dont souffrent les populations. Mais cette pauvreté n’écrase pas le pays. « Ici, on mange pauvrement, mais on ne meurt pas de faim » m’a dit le Père Patrick. Et j’ai été impressionné par la dignité et la fierté des Béninois que j’ai rencontrés. Voici un peuple fort, travailleur, à l’histoire et à la culture riches, qui sait ce qu’il vaut. Cela se manifeste en particulier par la pudeur des personnes que nous avons rencontrées, privilégiant toujours l’hospitalité à la plainte.
Dépaysement et hospitalité, écrivais-je plus haut… mais notre expérience la plus forte, notre souvenir le plus remarquable, est sans aucun doute ce qui nous rapproche de ce beau pays du Bénin : l’Eglise que nous avons visitée au Bénin, à travers ses prêtres et ses communautés, en ville ou dans la brousse, est bien la même que la nôtre – plus encore : c’est la nôtre ! Et les familles qui nous ont accueillis sont devenues les nôtres. Merci à tous, frères béninois !
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