dimanche 31 octobre 2010

Bonne fête de tous les saints !

Il est une belle tradition à Rome pour la Toussaint : on sort tous les reliquaires de l’église et on les expose sur les autels latéraux. Ainsi sont réunis, de façon symbolique, tous les saints qui veillent sur la paroisse, pour que les fidèles puissent les honorer autant qu’ils le désirent.

D’un certain point de vue, c’est un peu chargé, cela fait beaucoup d’or et d’encens ! Mais la signification de ce geste est très forte : cela manifeste que le soutien que nous recevons des saints est lui aussi surabondant. La communion des saints, que nous mentionnons dans le Credo de Nicée-Constantinople, est cette unité dans laquelle nous, les vivants sur terre, vivons avec les saints du ciel, pour progresser sur notre chemin vers Dieu. Elle est intimement liée à l’amour qui nous unit à Dieu et à nos prochains. Le Concile Vatican II exprime cela avec force : « tout comme la communion entre les chrétiens de la terre nous approche de plus près du Christ, ainsi la communauté avec les saints nous unit au Christ de qui découlent, comme de leur source et de leur tête, toutes grâces et la vie du Peuple de Dieu lui-même » (Lumen Gentium n°50)

Nous ressentons bien que l’amitié de ceux qui nous veulent du bien – et combien plus leur prière ! – est un puissant soutien pour nous dans les épreuves. Pourquoi ressentons-nous ce soutien ? Quand je suis malade, qu’est-ce que ça change, de savoir qu’un membre de ma famille ou un ami prie pour moi ou pense à ma situation ? Le cœur de ce sentiment d’entraide se trouve précisément dans la communion des saints, dans cette solidarité qui nous fait grandir ensemble, beaucoup plus vite que si nous étions seuls.

La fête de la Toussaint est donc la fête de tous les saints, mais surtout la fête de la solidarité des saints entre eux – eux qui vivent dans la bienheureuse vision de Dieu pour l’éternité – et avec nous qui n’y sommes pas encore arrivés. Nous le savons, notre vie et notre monde ont besoin d’aide… il nous est difficile de mener seuls notre barque, et nous connaissons les dysfonctionnements de notre monde. Alors remettons-nous-en aux saints, à tous les saints que nous célébrons ensemble en ce 1er novembre. Eux ont su parvenir au bonheur près de Dieu, ils sauront nous y conduire.

P. Sébastien THOMAS

mardi 19 octobre 2010

En route vers les JMJ de Madrid !


Le mois d’août 2011, c’est encore loin, diront les uns ; non, c’est demain, diront les autres. Et pourtant voici déjà plus de deux mois que le Pape Benoît XVI nous a invités à marquer en rouge dans nos agendas que du 11 au 21 août, nous serons en Espagne. C’est à Madrid qu’auront lieu les prochaines journées mondiales de la jeunesse (JMJ).

Dans un message adressé le 6 août dernier aux jeunes du monde entier, le Saint Père nous donne le thème des prochaines JMJ, issu de la Lettre de saint Paul aux Colossiens (2,7) : « Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi. » Lisons ensemble ce message, pour comprendre l’enjeu de ce grand rassemblement des jeunes du monde entier à l’invitation du Pape.

D’abord, le Saint Père nous dit pourquoi il veut nous rassembler : « je voudrais que tous les jeunes, aussi bien ceux qui partagent notre foi en Jésus Christ, que ceux qui hésitent, doutent ou ne croient pas en Lui, puissent vivre cette expérience qui peut être décisive pour leur vie ; faire l’expérience du Seigneur Jésus ressuscité et vivant, et de son amour pour chacun de nous. » Il s’agit de faire une expérience. Pas seulement de faire une sorte de grand festival du catéchisme ou une semaine de messes… pas seulement de se retrouver pour discuter entre jeunes – nous n’aurions pas besoin que le Pape vienne pour cela ! – ou de faire une manifestation pour montrer au monde que nous sommes encore nombreux… Non, il s’agit pour chacun de faire une expérience de la vie du Christ ressuscité en lui-même. Pour cela, Benoît XVI nous propose un chemin que nous pouvons emprunter dès aujourd’hui pour nous préparer à la rencontre du mois d’août 2011. Ce chemin se fera en cinq étapes que le Pape distingue :

1. Aux sources de vos plus grandes aspirations

Le Saint Père veut répondre aux aspirations les plus profondes des jeunes du monde entier, croyants et non-croyants ; qui en effet n’aspire pas au bonheur, à la paix, etc. ? Ce que nous avons tous en commun, de questionnements, de débuts de réponses, le Christ l’accomplit et nous montre la voie à suivre pour y atteindre. Pour cela, il faut accepter de le suivre, et l’Eglise veut nous aider sur cette voie. « Vous, les jeunes, vous avez le droit de recevoir des générations qui vous précèdent des repères clairs pour faire vos choix et construire votre vie, comme une jeune plante a besoin d’un tuteur, durant le temps nécessaire pour pousser des racines, pour devenir un arbre solide, capable de donner du fruit. »
Les jeunes doivent fonder leur vie sur le roc, non sur le sable (cf. Evangile selon S. Matthieu ch. 7, vv. 24-27) ; notre monde ressemble parfois plus à du sable qu’à un roc, mais nous devons trouver peu à peu, avec l’aide de nos parents, de nos professeurs, de nos amis, de l’Eglise… le roc sur lequel fonder notre vie et notre avenir.

2. Enracinés et fondés dans le Christ

Pour cela, Benoît XVI nous invite à méditer sur le thème qu’il a choisi pour ces JMJ : « Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi. » En effet, si nous fondons sur le Christ, nous sommes sûrs de fonder sur le roc, des générations de grands saints nous le prouvent, qui ont donné leur vie à la suite du Christ et dont la fécondité de la vie a été immense – qu’on pense à saint Benoît et à saint François d’Assise, à saint François-Xavier et à la bienheureuse Mère Teresa de Calcutta.
Or, qu’on vécu ces grands saints ? Une rencontre très forte avec le Christ, qui a transformé leur vie. Le Pape l’écrit d’ailleurs : « la foi chrétienne ne consiste pas seulement à croire en des vérités, mais c’est avant tout une relation personnelle avec Jésus Christ. […] Etre fondé en Christ, c’est répondre concrètement à l’appel de Dieu, en mettant notre confiance en Lui et en mettant en pratique sa Parole. »

3. Affermis dans la foi
Comment ces grands saints avaient-ils pu engager toute leur vie à la suite du Christ, alors que nous avons souvent peur de nous engager même pour un an ? Notre peur naît souvent de notre manque de confiance, de notre manque de foi. Si nous doutons des autres, comment accepter de tout donner pour eux ? Mais si nous avons foi dans celui qui nous demande de le suivre, alors tout sera possible !
Seulement, ce que le Christ nous demande, c’est de prendre notre croix et de le suivre (cf. Evangile selon S. Matthieu ch. 10, v. 38). Et la Croix nous fait peur. Le Pape le sait bien, et il nous rassure : « Chers amis, la Croix nous fait souvent peur, car elle semble être la négation de la vie. En réalité, c’est le contraire ! Elle est le ‘‘oui’’ de Dieu à l’homme, l’expression extrême de son amour et la source d’où jaillit la vie. »
Si nous voyons la Croix comme le don total de Dieu par amour de nous, alors comment ne pas adhérer à ce don, comment ne pas l’embrasser avec amour et la porter avec joie ? Les JMJ 2011 seront pour nous l’occasion de mieux comprendre ce don d’amour de la Croix.

4. Croire en Jésus sans le voir
Mais pour croire au don de Dieu sur la Croix, me direz-vous, il faut croire que Jésus est réellement le Fils de Dieu. Or nous ne voyons pas Jésus et nous doutons parfois même de son existence historique. Il est vrai que la foi dans le Christ sans l’avoir vu est difficile. Même l’apôtre Thomas s’y est heurté (cf. Evangile selon S. Jean ch. 20, vv. 24-29). Comment faire pour affermir notre foi en quelqu’un que nous n’avons jamais vu, ni même nos parents et grands-parents ?
C’est pour répondre à cette question profonde que le Saint Père nous invitait au début de sa lettre à faire l’expérience de la vie du Christ ressuscité en nous.
Le Pape insiste vers la fin de son message : « Nous aussi nous pouvons avoir un contact sensible avec Jésus, mettre, pour ainsi dire, la main sur les signes de sa Passion, les signes de son amour : dans les Sacrements, Il se fait particulièrement proche de nous, Il se donne à nous. Chers jeunes, apprenez à ‘‘voir’’, à ‘‘rencontrer’’ Jésus dans l’Eucharistie, là où Il est présent et proche jusqu’à se faire nourriture pour notre chemin ; dans le Sacrement de la Pénitence, dans lequel le Seigneur manifeste sa miséricorde en offrant son pardon. Reconnaissez et servez Jésus aussi dans les pauvres, les malades, les frères qui sont en difficulté et ont besoin d’aide. »

5. Soutenus par la foi de l’Eglise, pour être témoins

C’est donc dans l’Eglise, avec les autres, que nous pouvons mieux faire l’expérience du Christ vivant dans le monde d’aujourd’hui. C’est ensemble, mieux que tout seul, que nous pouvons nous enraciner et nous fonder dans le Christ, pour être affermis dans la foi. Et ainsi le bonheur que nous aurons acquis en fondant sur le roc, nous pourrons le partager avec tous les hommes : « Vous aussi, si vous croyez, si vous savez vivre et témoigner de votre foi chaque jour, vous deviendrez instruments pour faire retrouver à d’autres jeunes comme vous le sens et la joie de la vie, qui naît de la rencontre avec le Christ ! »
Le Pape est enthousiaste, cela se sent quand on le lit : « Chers jeunes, l’Eglise compte sur vous ! Elle a besoin de votre foi vivante, de votre charité créative et du dynamisme de votre espérance. » Nous aussi, entrons dans l’enthousiasme du Saint Père qui nous invite à le rejoindre à Madrid en août 2011.

En tout cas, moi j’y serai !

P. Sébastien THOMAS +


Pour les informations pratiques, les dossiers de préparation, les logos, et bien d’autres choses :
site officiel des JMJ 2011
site des évêques de France pour les JMJ 2011

et pour le diocèse de Pontoise : site du diocèse