Entre Tel Aviv
et Rome, ce 8 juin 2012
Chers parents et amis,
Le Révérend Père Lagrange, op |
Avec cette quatrième missive s’achève mon séjour en Terre
Sainte ; dans une heure et demie, nous atterrirons à l’aéroport de
Fiumicino. Et ce sera à présent le temps de la relecture de ces mois de grâce
vécus à Jérusalem. Mais pour les prochains jours, cap sur mon examen de
synthèse qui se tiendra le 20 juin. Les dernières semaines ont essentiellement
été consacrées à la préparation de cet examen, qui m’a conduit à fréquenter
aussi la bibliothèque de l’Ecole biblique et archéologique française de
Jérusalem, joyau de la recherche biblique, fondée à la fin du XIXe siècle par
le R.P. Marie-Joseph Lagrange, op, et tenue sans discontinuer par les Pères Dominicains.
La lecture de la biographie de ce prêtre d’exception[1],
pionnier de la critique historique de la Bible et modèle d’obéissance et de vie
religieuse, a accompagné mon travail, en lui donnant une nouvelle dimension
spirituelle. J’en profite pour vous recommander cette lecture !
Ces dernières semaines m’ont permis néanmoins de découvrir aussi quelques
lieux que je n’avais pas encore visités, comme Tel Aviv, la première capitale
d’Israël et qui reste le siège de toutes les ambassades dans le pays. Ville
étonnamment sécularisée dans une société si religieuse, où les plages et les
boîtes de nuit sont beaucoup plus fréquentées que les synagogues ! Tel
Aviv est aussi le lieu où a été proclamée en 1948 l’indépendance de l’Etat
d’Israël et où, plus récemment, le Premier ministre Isaac Rabin fut assassiné.
La ville moderne a entouré peu à peu la vieille ville arabe de Jaffa, où saint
Pierre reçut de Dieu l’ordre d’ouvrir la révélation aux païens (cf. Actes
10).
Dans le Wadi Qelt |
Le clocher de Saint-Pierre de Jaffa domine la mer |
Je n’étais pas non plus allé marcher dans le désert. Profitant
d’une sortie de plusieurs étudiants de Tel Aviv, j’ai redécouvert le Wadi Qelt
que j’avais déjà parcouru il y a huit ans : les paysages magnifiques du
désert de Judée le long du petit cours d’eau, l’apparition au détour d’un
méandre du monastère Saint-Georges des Grecs Orthodoxes, l’arrivée à Jéricho
entouré de palmiers et dominé par ses minarets, autant d’images inoubliables
que je ramène avec moi, à Rome puis dans le Val d’Oise !
La solennité de la Pentecôte, clôturant le temps
pascal, venait clore d’une certaine façon aussi mon semestre d’études.
L’affluence des fidèles et du clergé, et le faste des vêpres présidées par le
Custode dans la chambre haute, où les apôtres reçurent l’Esprit Saint (cf. Actes 2), ont ravivé en moi la joie de ces célébrations
de la Semaine sainte que nous avions vécues sur les lieux mêmes des événements.
Quelle grâce j’ai eue de vivre de telles heures !
La Basilique de la Nativité à Bethléem |
La dernière célébration à Jérusalem, avant-hier soir, a été celle
du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Seigneur, le Corpus Domini ou
Fête-Dieu. La Vigile de la solennité, au Saint-Sépulcre au beau milieu de la
nuit, m’a permis d’entrer une dernière fois pour prier dans le tombeau vide du
Seigneur, pour le remercier de cette expérience magnifique : vivre dans la
ville où lui-même a vécu, marcher un peu plus dans ses pas, le suivre de
plus près comme disait le Bienheureux Père Chevrier.
De tout cœur, je vous bénis.
Sébastien Thomas +
prêtre
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