mardi 1 novembre 2011

Une lettre pour Adveniat




LETTRE AUX MEMBRES
DE LA FRATERNITE MISSIONNAIRE ADVENIAT





Rome, ce 1er novembre 2011
Fête de tous les saints


Chers frères et sœurs d’ADVENIAT,

Depuis que Monseigneur RIOCREUX m’a nommé aumônier d’ADVENIAT, en septembre dernier, les paroles de l’Apôtre saint Paul reviennent souvent dans mon cœur :

« Vous les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint, que la grâce et la paix soient avec vous tous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur. Tout d’abord, je rends grâce à mon Dieu par Jésus Christ pour vous tous, puisque la nouvelle de votre foi se répand dans le monde entier. Car ce Dieu à qui je rends un culte spirituel en annonçant l’Evangile de son Fils, il est témoin que je fais sans cesse mention de vous ; à tout instant, je demande dans mes prières que la volonté de Dieu me donne bientôt la chance de venir enfin chez vous. » (Rm 1,7-10)

Et je suis heureux de vous rejoindre par cette lettre pour vous dire d’abord ma prière pour vous et mon soutien, depuis Rome, pour notre belle fraternité. Vous êtes peut-être surpris de recevoir une lettre de moi, ce n’est pas très habituel, mais trois événements me poussent à vous donner quelques orientations spirituelles. Le premier est la publication par notre évêque, le 21 septembre dernier, de la lettre pastorale Pour avancer au large dans laquelle Monseigneur RIOCREUX donne à tous les catholiques du Val d’Oise cinq priorités pour l’avenir. Le deuxième, c’est évidemment la rencontre organisée les 15 et 16 octobre à Rome par le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, à laquelle dix d’entre vous ont pu prendre part. La troisième enfin, c’est la publication par le Pape Benoît XVI de la lettre apostolique Porta fidei où le Saint-Père promulgue l’Année de la foi qui commencera le 11 octobre 2012.

Ces trois événements, à des niveaux différents mais bien complémentaires sont pour nous des encouragements importants. A nous de nous en montrer dignes et d’en tirer tous les fruits. D’abord, rendons grâce à Dieu qui ne nous laisse pas seuls ! Remercions-le pour les bienfaits de son Eglise qui nous envoie, nous accompagne et nous soutient dans la mission. A présent, après avoir étudié et médité ces trois textes de référence, j’aimerais vous donner quelques orientations pour l’année à venir.




1. ADVENIAT, qui sommes-nous ?


Pour connaître quelqu’un, il est toujours bon de connaître son histoire. Voici l’histoire de notre fraternité, tracée à grands traits. En août 2006, cinq jeunes du Val d’Oise reviennent d’un séjour à la Communauté de l’Agneau et font escale à Fanjeau, la ville de saint Dominique. La providence met sur leur chemin un groupe de jeunes adolescents avec qui ils en viennent rapidement à parler de Dieu. Cette rencontre les marque beaucoup et fait naître l’idée d’organiser des camps d’évangélisation des jeunes par les jeunes. Durant l’année suivante cette idée est confiée au Vicaire général du diocèse de Pontoise. C’est ainsi qu’en juin 2007, encouragés par l’évêque, une trentaine de jeunes se retrouvent à Enghien-les-Bains pour une semaine d’évangélisation. Dans les jours suivants, les jeunes ayant participé à cette semaine manifestent le désir de prolonger cette expérience d’évangélisation dans le futur. C’est à ce moment que le nom « ADVENIAT » est choisi et que se constitue une petite équipe pour coordonner tous les projets qui jaillissent. Depuis 2007, ADVENIAT organise donc chaque année une grande semaine de mission ainsi que des week-ends de formation et de mission durant l’année.

Adveniat, c’est l’une des demandes du Notre Père : Que ton règne vienne ! Adveniat regnum tuum ! Voici le cœur de notre mission. Faire advenir le règne de Dieu, dans la foi et l’espérance fermes que ce règne est déjà parmi nous (cf. Mt 12,28 : « le règne de Dieu est survenu pour vous. ») et que pourtant il reste encore beaucoup à faire. « Je suis venu apporter un feu sur la terre, dit Jésus, et comme je voudrais qu'il soit déjà allumé ! » (Lc 12,49) Oui, Seigneur, que ton règne vienne !

Dès ses débuts inspirée de saint François pour la compassion et de saint Dominique pour le zèle missionnaire, notre fraternité s’est efforcée depuis cinq ans de s’enraciner dans l’annonce de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus Christ, et du salut que la Croix nous procure. Le moteur des missions est clairement le salut de nos contemporains à travers la rencontre de l’amour du Christ. Les piliers de notre mission sont au nombre de quatre : l’Eucharistie (célébrée et adorée), la vie fraternelle, la formation et l’évangélisation.

Vous le savez, cette mission a déjà porté de beaux fruits, chez les missionnaires, chez les personnes rencontrées ainsi que dans les paroisses qui nous ont généreusement accueillis. Ainsi puis-je reprendre une nouvelle fois à mon compte les paroles de saint Paul citées plus haut : « je rends grâce à mon Dieu par Jésus Christ pour vous tous, puisque la nouvelle de votre foi se répand dans le monde entier » (Rm 1,8).

Voici qui nous sommes : une fraternité de chrétiens, animés par la foi en Jésus Christ, avec au cœur l’espérance que le règne de Dieu est déjà parmi nous, voulant vivre tous les jours de l’amour de Dieu et du prochain.



2. Comment envisager la nouvelle évangélisation aujourd’hui ?

Il nous faut à présent envisager plus précisément notre mission. Que signifie annoncer l’évangile ? Comment prendre part à l’avènement du règne de Dieu ? Comment, en somme, répondre à l’appel du Christ et de notre évêque : « Avance au large » ?

La rencontre des 15 et 16 octobre a constitué je crois un moment fondateur pour tous ceux qui y ont assisté, et particulièrement pour les dix jeunes d’ADVENIAT qui m’ont rejoint à Rome à cette occasion. Le discours de Monseigneur Salvatore FISICHELLA, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, constitue une véritable charte de la nouvelle évangélisation que nous devons mettre en œuvre à notre niveau. Il a soulevé sept points caractéristiques de la mission que je veux reprendre avec vous :
(1) chacun de nous doit réveiller le sentiment très fort de son baptême, par lequel il a été plongé dans la mort et la résurrection du Christ qui lui donne la vie.
(2) les paroisses sont le lieu normal des initiatives d’évangélisation, autour de l’évêque qui est le premier évangélisateur de son diocèse.
(3) la liturgie, signe visible et efficace du salut, est inséparable de l’annonce de l’Evangile, car la manière dont on prie manifeste la foi à laquelle on adhère. Au cœur de la nouvelle évangélisation se trouvent la Messe et l’adoration du Saint Sacrement, ainsi que le sacrement de la Réconciliation où se vit concrètement l’action de la grâce.
(4) la formation des évangélisateurs est une priorité fondamentale : nous avons la force de la pensée renouvelée par la foi, pour faire face à l’athéisme et au relativisme ambiants ; s’ouvre à nous une opportunité rare de réorienter le regard du monde vers l’essentiel, mais pour cela il faut se former.
(5) la famille est l’environnement naturel de la transmission de la foi, il nous faut donc la promouvoir et la défendre car sa solidité dépend de notre lutte contre ce qui la pervertit.
(6) l’immigration que l’Occident connaît aujourd’hui est une chance et une richesse pour la nouvelle évangélisation. Elle peut contribuer à réveiller la foi des paroisses par la rencontre de traditions diverses, dans le respect et la complémentarité.
(7) les moyens de communication sont des champs importants d’évangélisation, ils ne sont pas que des outils, mais un véritable enjeu d’annonce de l’Evangile, et les chrétiens ne peuvent leur être étrangers.

Ceux qui connaissent ADVENIAT savent que nous sommes déjà sur ce chemin. Il est heureux que chacun de ces sept points se retrouve dans nos missions. Nous savons pourtant que nous avons encore du chemin à faire !

La lettre apostolique Porta fidei du Pape Benoît XVI est aussi pour nous à la fois un encouragement et un guide sûr. Le Saint-Père compte sur chacun de nous, chers frères et sœurs : « un engagement ecclésial plus convaincu en faveur d’une nouvelle évangélisation pour redécouvrir la joie de croire et retrouver l’enthousiasme de communiquer la foi est nécessaire . » Il s’agit bien de faire redécouvrir la joie de croire à ceux qui ont enfoui leur foi bien loin de leur quotidien, et de communiquer la foi à ceux qui, nombreux, ne l’ont pas reçue pendant leur enfance. Et ces deux aspects de l’évangélisation dépendent beaucoup de nous : « la foi grandit quand elle est vécue comme expérience d’un amour reçu et quand elle est communiquée comme expérience de grâce et de joie . »

La nouvelle évangélisation, en ce sens, est vraiment la continuation de l’évangélisation débutée dès les commencements de l’Eglise, avec des moyens nouveaux, mais toujours dans l’annonce du même message d’amour et de salut. Pour cela, dans sa belle lettre que je vous invite vraiment à lire, le Saint-Père donne à chacun de nous un programme d’action précis :
(1) la fondation spirituelle : « La réflexion sur la foi devra s’intensifier pour aider tous ceux qui croient au Christ à rendre plus consciente et à revigorer leur adhésion à l’Evangile, surtout en un moment de profond changement comme celui que l’humanité est en train de vivre. »
(2) la liturgie : « Nous désirons que cette Année suscite en chaque croyant l’aspiration à confesser la foi en plénitude et avec une conviction renouvelée, avec confiance et espérance. Ce sera aussi une occasion propice pour intensifier la célébration de la foi dans la liturgie, et en particulier dans l’Eucharistie »
(3) la formation : « En même temps, nous souhaitons que le témoignage de vie des croyants grandisse en crédibilité. Redécouvrir les contenus de la foi professée, célébrée, vécue et priée, et réfléchir sur l’acte lui-même par lequel on croit, est un engagement que chaque croyant doit faire sien, surtout en cette Année. »
(4) la charité : « La foi sans la charité ne porte pas de fruit et la charité sans la foi serait un sentiment à la merci constante du doute. Foi et charité se réclament réciproquement, si bien que l’une permet à l’autre de réaliser son chemin . »

Dans son homélie du 16 octobre, Benoît XVI insistait sur le fait que chacun de nous est concerné personnellement : « Les nouveaux évangélisateurs sont appelés à marcher en premier sur cette Voie qui est le Christ, pour faire connaître aux autres la beauté de l’Evangile qui donne la vie. Et sur ce chemin, on ne marche jamais seul, mais accompagné : c’est une expérience de communion et de fraternité qui est offerte à ceux que nous rencontrons, pour leur faire partager notre expérience du Christ et de son Eglise. Ainsi, le témoignage uni à l’annonce peut ouvrir le cœur de ceux qui sont à la recherche de la vérité, afin qu’ils puissent parvenir au sens de leur vie . »


3. Pour les mois à venir

Pour cela, il nous faut mettre en œuvre quelques actions très simples, dans le cadre des cinq orientations que Monseigneur RIOCREUX a rappelées dans sa lettre pastorale du 21 septembre 2011 : les jeunes, le ressourcement spirituel, les vocations, les familles et les paroisses.


3.1. La prière et la vie spirituelle

Comment ne pas crier de joie chaque jour ? Réveillons l’œuvre en nous du baptême en chantant la louange du Seigneur ! La joie d’être sauvé et de connaître Jésus appelle par elle-même. Et cette joie se cultive dans la relation à Dieu.

La prière doit être au cœur de notre vie. Pas d’évangélisation sans prière. Je vous propose un geste tout simple : que chacun de nous s’engage à prier un Notre Père chaque jour pour ADVENIAT et en communion avec tous ses membres, en insistant particulièrement sur ces mots : adveniat regnum tuum, que ton règne vienne.

Par ailleurs, je ne saurais trop vous encourager à lire, étudier et méditer quotidiennement l’évangile du jour (http://www.levangileauquotidien.org/ ou http://www.aelf.org/). Par sa fréquentation assidue en Eglise et avec l’aide de l’Esprit Saint, la Parole de Dieu se montre toujours plus vivante, et elle change notre vie !

Développer l’amour de l’Eucharistie (Messe et adoration) est un enjeu majeur. Si c’est du Seigneur Jésus Christ que naît la mission même d’évangéliser, nous ne pouvons mener à bien cette mission sans être littéralement vissés à lui. Allez à la Messe tous les dimanches, et le plus possible en semaine, chers frères et sœurs, adorez le Seigneur dans le Saint-Sacrement exposé dans nos églises, regardez-le : « Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu ! » (Mt 5,8), et heureux aussi ceux qui voient Dieu, ils auront un cœur d’apôtre !

Aimez la Confession, c’est le sacrement où vous pouvez toucher concrètement que Dieu vous aime, et qu’il vous aime au-delà de tout, même de vos infidélités. Et pour aimer la confession, apprenez à la connaître, fréquentez-la, regardez votre vie en vérité, aimez la vie, offrez-la.

La direction spirituelle est une aide très importante sur ce chemin exigeant que je trace en quelques mots. L’accompagnement d’un prêtre ou d’une religieuse est un secours incomparable dans la période que vous vivez, période de transformation, de transition et de choix de vie. Vous vivez au cours de ces années un âge fondateur de toute votre vie, ne craignez pas d’aller requérir l’aide de l’Esprit Saint et de l’Eglise, vous ne le regretterez pas.




3.2. La formation

Face aux questions et aux contestations de ce temps, une solide formation est nécessaire à tout chrétien, s’il veut pouvoir rendre compte de sa foi et de son espérance. Les champs de la formation sont nombreux, je vous en livre ici quelques uns :
- l'athéisme contemporain, il faut mieux le connaître, mieux le comprendre, pour aller à sa rencontre
- le dialogue inter-religieux et l'œcuménisme, dans la même optique
- la vie spirituelle (prière, sacrements, liturgie)
- la vie morale, tant il est difficile de vivre en chrétien dans le monde
- l’Eglise, son organisation, sa mission, pour mieux l’aimer et la faire aimer

Pour cela, vous avez à votre disposition de nombreux outils. Référez-vous souvent au Catéchisme de l’Eglise catholique voulu par le Bienheureux Jean-Paul II précisément pour donner aux chrétiens un exposé clair de la foi catholique et de ses implications dans la vie des baptisés. Ce livre important s’accompagne depuis les JMJ de Madrid du plus petit Youcat que beaucoup d’entre vous avez. Vous y trouverez de nombreuses réponses à vos questions.

Les formations organisées par ADVENIAT, et aussi tous les cycles de formations diocésaines (http://www.catholique95.com/formation/) sont également destinés à répondre à vos questions et aux questions que les personnes que vous rencontrez vous posent. Vous devez parvenir, peu-à-peu, à être capables de porter, avec enthousiasme et fermeté, le message de l’Evangile du Christ dans toutes ses dimensions, message exigeant mais plein de joie, plein de la joie du salut promis et accompli par notre Seigneur. Le prochain week-end de formation, les 25 et 26 novembre prochains à Garges-lès-Gonesse, est intitulé « Vivre notre foi aujourd'hui en France ». Son objectif est de vous aider à assumer votre vie de chrétiens dans le monde d’aujourd’hui, et d’en rendre compte à ceux que vous rencontrez chaque jour.

3.3. Le lien au diocèse et aux paroisses

Enfin, l’une des spécificités de notre fraternité est son lien très fort au diocèse de Pontoise, notre diocèse. Depuis le début, ADVENIAT a voulu recevoir sa mission du premier évangélisateur du diocèse qui est l’évêque. Successeur des apôtres, c’est sur lui que se fonde la mission même d’évangéliser dans le Val d’Oise. Et nous avons la chance que notre évêque ait confiance en nous, comme il l’a écrit avec force dans sa dernière lettre pastorale : « En voyant les jeunes dans les multiples rassemblements qui leur sont consacrés comme les JMJ, Chartres, le Frat, Taizé, ainsi que dans les aumôneries d’étudiants, les mouvements, les groupes de prière et lors des missions d’évangélisation, je constate avec bonheur leur ferveur, ainsi qu’un désir profond et une capacité à être acteurs de la mission . »

De ce lien avec le diocèse découle directement notre volonté d’aller annoncer l’Evangile avant tout dans les paroisses du Val d’Oise. A Enghien-les-Bains, Vauréal, Pontoise, Ermont, Garges-lès-Gonesse, Cergy, et bientôt aussi à Argenteuil, nous avons été généreusement accueillis par les communautés paroissiales et par leurs curés. Nous savons tous les enjeux et aussi les difficultés, mais surtout les fruits immenses de cette insertion dans les paroisses. Et notre évêque nous encourage à poursuivre : « La paroisse ! Lieu essentiel où se retrouvent tous les âges et toutes les conditions. […] La paroisse est le lieu privilégié pour permettre aux baptisés d’entrer dans cette communion qui est ‘‘un Corps vivant et agissant’’ (Christifideles laici 26), […] un lieu d’ouverture à tous . » Il nous faut poursuivre ce chemin, dans le respect et la reconnaissance pour ces communautés qui nous accueillent pendant nos missions.

La paroisse est le lieu de tous, comme l’écrit Monseigneur RIOCREUX. C’est donc aussi le lieu où se vit avec le plus d’universalité la charité en actes, chaque jour que Dieu fait. Maisons de retraite, hôpitaux, soupes populaires, collectes de vêtements, prisons, quartiers pauvres, les propositions ne manquent pas ! Je suis heureux qu’ADVENIAT se préoccupe de plus en plus de vivre concrètement la charité pendant ses missions – charité fraternelle à l’intérieur du groupe, et charité envers tous les habitants des paroisses que nous visitons. Rappelons-nous toujours de cette phrase du Saint-Père citée plus haut : « Foi et charité se réclament réciproquement, si bien que l’une permet à l’autre de réaliser son chemin. »

Les prochains rendez-vous d’ADVENIAT nous aideront à mettre en œuvre ces quelques orientations :
- les 25 et 26 novembre à Garges-lès-Gonesse, pour un week-end de formation « Vivre notre foi aujourd'hui en France »
- les 17 et 18 décembre à Argenteuil, pour un week-end de mission « Accueille la Vie »
- Et notez déjà la semaine de mission, qui aura lieu du 24 juin au 1er juillet 2012 à Garges-lès-Gonesse.



Chers frères et sœurs d’ADVENIAT, au moment d’achever cette lettre et de vous souhaiter une heureuse fête de tous les saints, je veux vous redire toute mon affection, ma prière et ma disponibilité pour chacun de vous. Soyez des saints de chaque jour, donnez-vous les moyens d’accueillir la grâce que Dieu vous donne en abondance, et laissez agir cette grâce en vous !
Soyez les témoins de l’œuvre de Dieu dans le monde entier !
Mettez tout en œuvre pour que sa volonté soit faite !
Et que son règne vienne !


Sébastien THOMAS +
prêtre

lundi 17 octobre 2011

La nouvelle évangélisation, chère au Pape !

Le week-end qui vient de s'achever a été riche pour les nouveaux évangélisateurs : invités par le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, ils ont été plusieurs milliers à se réunir à Rome ces 15 et 16 octobre 2011. Le Saint-Père est intervenu deux fois dans ces rencontres. Compte-rendu de l'aumônier d'Adveniat, la fraternité missionnaire du diocèse de Pontoise.


Après le Messe à 8h à Saint-Pierre, avec tous les jeunes d'Adveniat venus à Rome, première rencontre toute la matinée dans la salle du synode - très impressionnante et beaucoup plus jeune et mixte que d'habitude, selon les dires de Frédéric Mounier - avec un très bon discours de Mgr Fisichella, un beau programme pour la suite. Puis des interventions intéressantes de différents acteurs de la nouvelle évangélisation dans l'Eglise et la prise de parole de nombreux participants à la journée, venus du monde entier. Tous n'ont pas pu s'exprimer, bien sûr, mais les autres sont invités à le faire par écrit dans les prochains jours, pour alimenter la réflexion du prochain Synode des évêques.

Après un buffet qui m'a permis notamment de rencontrer assez longuement le P. Daniel-Ange, fondateur de Jeunesse Lumière, nous avons rejoint la salle Paul-VI où nous étions plus de 8500 ! Ambiance de JMJ... Et en attendant le Saint-Père, nous avons entendu quatre beaux témoignages relatifs à l'évangélisation dans le monde actuel (une religieuse, un professeur en université, un chercheur en cosmologie et l'évêque aux armées de Colombie), puis un court concert du ténor Andrea Bocelli. Le Pape est arrivé vers 18h30, acclamé par tous, visiblement très en forme et heureux de ce rassemblement. Ses paroles ont été fortes. L'homélie de dimanche, annonçant l'institution par le Saint-Père d'une année de la foi à partir d'octobre 2012, a complété et accompli l'encouragement de l'Eglise à toutes les initiatives de nouvelle évangélisation, en particulier d'Adveniat.

Je pense que cette rencontre - avec deux interventions du Saint-Père, ce qui est très rare - va porter de beaux fruits dans le coeur des jeunes et dans leur enthousiasme pour la mission. L'annonce par le Pape d'une année de la foi, l'année prochaine, va nous stimuler à nous poser la question : au fond, pourquoi voulons-nous évangéliser le monde ? Que signifie lui faire découvrir la foi, la transmettre ?
Et l'intervention de Mgr Fisichella, samedi matin, résonne comme une charte pour les nouveaux évangélisateurs. Nous en tirerons bien des enseignements à Adveniat, en tout cas.

Renforcés par la parole de l'Eglise reçue ce week-end, confirmés par la Parole même de Dieu "qui croît et se répand" (thème de ces rencontres), nous voici relancés dans notre mission, fiers d'être catholiques et heureux de servir l'Eglise en oeuvrant pour qu'advienne (adveniat en latin) son Royaume qui déjà est parmi nous !

P. Sébastien +

lundi 3 octobre 2011

Un message des évêques de France sur les élections

Durant les prochains mois, notre attention sera largement sollicitée par la préparation des élections présidentielles et législatives.


Ces temps que nous traversons sont des temps de crise. Une crise globale touche tous les pays occidentaux depuis plusieurs dizaines d'années. Ce n'est pas une particularité française. Les effets de la crise financière mondiale qui s'est accélérée en septembre 2008 sont loin d'être épuisés. Ce déséquilibre s'est ajouté aux difficultés sociales et politiques qui sont les conséquences de la transformation profonde et rapide de nos sociétés et de toutes les structures qui organisent notre vie sociale.


De nombreux facteurs de transformation se conjuguent.

Trois d'entre eux méritent, selon nous, de retenir l'attention de tous :


- Tout d'abord, nous pensons au formidable développement des techniques scientifiques. Celui-ci ne cesse de se poursuivre. Il incite à projeter ou même à mettre à exécution des idées qui étaient restées jusque-là au stade des rêves ou des cauchemars. Ainsi le perfectionnement de la connaissance et de la compréhension du vivant suscitent des désirs que rien ne paraît pouvoir limiter. Il est donc urgent et indispensable que l'homme puisse mieux définir qui il est, et déterminer les conditions de son propre respect. Faute d'une appréhension précise de sa dignité, il se laisse inexorablement fasciner par son pouvoir

scientifique, dont il est tenté d'attendre la solution à tous ses problèmes, en oubliant de voir ce qui risque de se retourner contre lui.


- Un deuxième facteur de transformation est la fin d'une certaine homogénéité culturelle de nos sociétés. Bien avant que la réalité de la mondialisation soit appréhendée et commentée, nos pays d'Europe occidentale ont connu - et connaissent encore - des vagues d'immigration diverses. Ainsi coexistent aujourd'hui, à égalité de droits, des personnes ayant des origines ethniques et des références culturelles et religieuses les plus variées. Pour des citoyens de plus ou moins vieille souche, ceci peut engendrer un sentiment d'instabilité très délicat à vivre. Pour beaucoup de nouveaux arrivés, cela se traduit par le fait de se sentir mal accueillis et de ne pas pouvoir trouver une place dans une société qu'ils ne peuvent pourtant plus quitter.


- Enfin, dans nos sociétés, chacun revendique toujours plus ses droits sans beaucoup s'inquiéter de ses devoirs. Dans ce domaine, nous assistons sans doute à un mouvement amorcé depuis longtemps. Les libertés individuelles ont contribué à augmenter le sens de la responsabilité personnelle. Mais l'individualisme finit par dissoudre la vie sociale, dès lors que chacun juge toute chose en fonction de son intérêt propre. Le bien commun de tous risque d'être confondu avec la somme des avantages particuliers.


Ces transformations interrogent la conception que l'on se fait de l'homme, de sa dignité et de sa vocation. Les gouvernants et les législateurs sont confrontés à des questions nouvelles. L'éclatement des références éthiques fait reposer un poids moral toujours plus lourd sur la formulation des lois. Puisqu'elles jouent inévitablement un rôle de référence morale dont il convient de tenir compte, le législateur ne peut se contenter d'enregistrer 'évolution des mœurs.


Dans ce contexte, notre devoir d'évêques est de rappeler la haute importance que l'Église, depuis ses origines, reconnaît à la fonction politique. Dans une démocratie représentative, le vote est la manière par laquelle chacun peut participer à l'exercice du pouvoir. Il est donc essentiel d'y prendre part, de la manière la plus sérieuse possible. Un vote ne peut être simplement dicté par l'habitude, par l'appartenance à une classe sociale ou par la poursuite intérêts particuliers. Il doit prendre en compte les défis qui se présentent et viser ce qui pourra rendre notre pays plus agréable à vivre et plus humain pour tous.


Comme chrétiens, nous devons être confiants : les crises qui traversent les sociétés humaines peuvent être des occasions de renouveau et des expériences

qui réorientent l'avenir. Elles ne doivent pas nous empêcher de viser toujours et en toutes circonstances le respect de la dignité de toute personne humaine, l'attention particulière aux plus faibles, le développement des coopérations avec d'autres pays, et la recherche de la justice et de la paix pour tous les peuples.


Cependant, nous ne pouvons pas attendre du pouvoir politique plus qu'il ne peut donner. Élire un président de la République et choisir des représentants ne suffira pas à relever les défis qui se présentent à nous aujourd'hui. Les déséquilibres actuels, avec leurs dimensions sociales, culturelles et économiques, nous font mesurer l'apport considérable de la production industrielle et de la société de consommation, mais aussi leurs limites et leurs fragilités. Le mode de vie qui est le nôtre depuis quelques décennies ne pourra pas être celui de tous les pays du monde, ni même se maintenir perpétuellement tel quel chez nous.


Depuis longtemps, avec d'autres, les papes et les évêques appellent chacun à reconsidérer sa manière de vivre, à privilégier l'être plus que l'avoir, à chercher et promouvoir un « développement intégral » pour tous. Sous des termes variés, c'est la même invitation pressante à un changement de mode de vie. Chrétiens, à bien des égards, nous sommes mieux équipés que beaucoup d'autres pour choisir ce changement plutôt que de le subir seulement.


À cette lettre, nous joignons un document qui détaille quelques points qui nous semblent importants à prendre en compte en vue de ces élections. À chaque citoyen, à chacun de vous donc, il revient d'examiner comment les programmes et les projets des partis et des candidats traitent ces différents points, et de déterminer si ces approches sont cohérentes ou non avec la société dans laquelle nous voulons vivre. À chacun de vous il reviendra aussi de hiérarchiser ces différents points en vue du vote. D'autres, bien sûr, peuvent y être ajoutés.


Dans un temps d'hypermédiatisation, il convient d'être prudent devant la surenchère des informations qui seront diffusées, de ne pas se laisser entraîner par des calomnies ou des médisances, de rechercher avec précaution, autant que chacun en est capable, ce qui est vrai et ce qui est juste.


En vous adressant ce message en amont de l'ouverture de la campagne électorale, nous croyons répondre à l'attente de beaucoup. Prions pour que le désir du bien de tous domine dans nos choix et dans ceux de nos concitoyens.



Paris, le 3 octobre 2011

Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France :


Cardinal ANDRÉ VINGT-TROIS,
archevêque de Paris

président de la Conférence des évêques de France


Mgr HIPPOLYTE SIMON,
archevêque de Clermont

vice-président de la Conférence des évêques de France


Mgr LAURENT ULRICH,
archevêque de Lille

vice-président de la Conférence des évêques de France


Mgr JACQUES BLAQUART,

évêque d'Orléans


Mgr JEAN-CLAUDE BOULANGER,

évêque de Bayeux et Lisieux


Mgr JEAN-PIERRE GRALLET,
archevêque de Strasbourg


Mgr HUBERT HERBRETEAU,

évêque d'Agen


Mgr JEAN-PAUL JAEGER,

évêque d'Arras


Mgr JEAN-PAUL JAMES,

évêque de Nantes

mardi 2 août 2011

Expérience de fraternité au Bénin

Voilà un voyage prévu depuis longtemps ! N’ayant pu participer au pèlerinage de 2009 organisé par notre évêque, j’avais décidé, dès que l’occasion se présenterait, de visiter le Bénin. Pour au moins deux raisons : j’avais le désir de connaître l’Afrique de l’Ouest, et surtout je voulais savoir d’où viennent les nombreux prêtres qui prêtent main forte à notre Eglise diocésaine. Nous leur demandons une grande capacité d’adaptation quand nous les accueillons chez nous, je voulais vivre un peu la même chose, dans l’autre sens.


Avec deux amies, dont Violaine MARIE que beaucoup connaissent dans notre diocèse, nous nous sommes donc décidés à partir. Arrivés le 16 juillet pour deux semaines, accueillis par deux prêtres béninois, les abbés Adelphe ADAMBADJI et Patrick BIO, nous avons passé les six premiers jours dans une famille de Cotonou. Découverte de la plus grande ville du pays – plus de huit millions d’habitants – ainsi que de ses voisines, Porto-Novo et Ouidah. Le dépaysement est total : habitudes de vie, nourriture, transports, tout est si différent de ce que nous vivons d’ordinaire ! Toutefois, l’hospitalité béninoise est digne de sa réputation : nous avons dès le premier soir l’impression d’être chez nous.


Le Père Patrick nous conduit ensuite vers le nord du pays : Abomey, d’abord, puis Djougou, Natitingou et Tanguieta, puis enfin Parakou. Tous ces noms, je les avais entendus dans la bouche des prêtres béninois dans notre diocèse, voici qu’ils deviennent réalité ! Partout, les familles nous reçoivent avec joie et enthousiasme, les communautés paroissiales nous accueillent dans les chants et la fraternité, jusqu’aux rois de Djougou et de Porto-Novo qui nous accordent deux audiences très intéressantes ! L’histoire complexe du Bénin, ancien Dahomey, ancien royaume d’Allada, est passionnante. Et nous découvrons peu à peu le mélange non moins complexe des traditions, des religions et des tribus sur cette terre de passage.



Au Bénin, et en particulier dans le nord du pays, nous rencontrons aussi la pauvreté, évidemment. Grand dénuement, illustré par la précarité des habitats et des outils de travail, ainsi que par les maladies et les handicaps dont souffrent les populations. Mais cette pauvreté n’écrase pas le pays. « Ici, on mange pauvrement, mais on ne meurt pas de faim » m’a dit le Père Patrick. Et j’ai été impressionné par la dignité et la fierté des Béninois que j’ai rencontrés. Voici un peuple fort, travailleur, à l’histoire et à la culture riches, qui sait ce qu’il vaut. Cela se manifeste en particulier par la pudeur des personnes que nous avons rencontrées, privilégiant toujours l’hospitalité à la plainte.


Dépaysement et hospitalité, écrivais-je plus haut… mais notre expérience la plus forte, notre souvenir le plus remarquable, est sans aucun doute ce qui nous rapproche de ce beau pays du Bénin : l’Eglise que nous avons visitée au Bénin, à travers ses prêtres et ses communautés, en ville ou dans la brousse, est bien la même que la nôtre – plus encore : c’est la nôtre ! Et les familles qui nous ont accueillis sont devenues les nôtres. Merci à tous, frères béninois !

mercredi 11 mai 2011

La joie d'être prêtre



Ordonné le 27 juin dernier, je suis pour quelques semaines encore le plus jeune prêtre du diocèse de Pontoise.
Depuis près d’un an, le Seigneur m’a donné de multiples joies, et bien souvent je me dis : « le Puissant a fait pour moi des merveilles ! » (Lc 1,49) C’est cette joie d’être prêtre que j’aimerais exprimer en quelques mots.

1. La joie d’être disciple du Christ

Je crois pouvoir dire que ma première joie de prêtre a été de redécouvrir la joie d’être disciple du Christ, la joie d’être baptisé. Lors des étapes importantes de notre vie, nous sommes amenés à reprendre conscience de ce que nous sommes vraiment, de ce à quoi nous aspirons en vérité. Les derniers mois de préparation à l’ordination ont été un beau temps d’action de grâce et de confiance en Dieu. En effet, c’est dans mon baptême que je puise la joie de vivre avec Dieu, en sachant que je suis aimé par lui. Le Pape Paul VI, en 1975, écrivait que « l’homme éprouve la joie lorsqu’il se trouve en harmonie avec la nature, et surtout dans la rencontre, le partage, la communion avec autrui. A plus forte raison connaît-il la joie ou le bonheur spirituel lorsque son esprit entre en possession de Dieu, connu et aimé comme le bien suprême et immuable. » (Gaudete in Domino n°8)

Suivre le Christ est donc la principale source de ma joie. Et c’est la joie commune de tous ses disciples, de tous les baptisés. Il est vrai que cette joie prend un caractère particulier le jour de l’ordination sacerdotale : le prêtre étant médiateur en Jésus-Christ entre Dieu et tous les hommes, il est amené à suivre Jésus « de plus près », comme disait le Bienheureux Antoine CHEVRIER. Ainsi, je comprends mieux la devise de Monseigneur Hervé RENAUDIN, Tout en Toi à tous.

2. La joie d’être prêtre

A la question « Comment vous voyez-vous dans dix ans ? » qu’on me posait souvent dans les examens d’admission aux écoles de commerce, il y a dix ans, j’étais bien en peine de répondre ! Alors je faisais preuve d’imagination, et d’un peu de bon sens, et j’improvisais…
Mais aujourd’hui les choses ont changé : je peux dire que dans dix ans, dans vingt ans, plus encore si Dieu me prête vie, je me vois prêtre, à l’autel, au confessionnal, dans les rues de ma paroisse, auprès des jeunes ou des anciens, auprès des fiancés et des familles en deuil, en train d’annoncer la Bonne nouvelle du salut et de célébrer les sacrements.

Depuis mon ordination, je découvre chaque jour un peu plus que : « C’est l’exercice loyal, inlassable, de leurs fonctions dans l’Esprit du Christ qui est, pour les prêtres, le moyen authentique d’arriver à la sainteté. » (Vatican II, Décret sur le ministère et la vie des prêtres Presbyterorum ordinis n° 13) Si notre joie est liée à notre marche vers la sainteté, vers la vie en Dieu, alors elle est liée à l’exercice de mon ministère de prêtre ! Aujourd’hui en mission d’études, demain en paroisse ou en aumônerie – et après-demain ? – c’est dans la mission reçue de l’Eglise, vécue pleinement et dans l’action de grâce, que je trouverai ma joie de chaque jour.

3. La joie d’être « serviteur de votre joie »

Mais une telle vision de la joie resterait très personnelle, alors que nous ne pouvons garder un tel trésor pour nous-mêmes et que nous savons que la joie grandit quand elle est partagée. Saint Paul le savait bien, qui écrivait aux Philippiens : « je partage ma joie avec vous tous. Et vous, de même, réjouissez-vous et partagez votre joie avec moi. » (Ph 2,17-18) C’est dans l’Eglise que la joie trouve son lieu de vie naturel, son plein épanouissement, et donc son sommet. Notre évêque l’écrivait il y a quelques années : « L’annonce de l’Evangile pour laquelle les prêtres sont ordonnés puise sa sève dans la joie de la parole entendue, répétée et méditée : ‘‘C’est toi mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis tout mon amour’’ (Mc 1,11). Cette Parole est accueillie pour être communiquée ; elle est reçue dans un cœur qui connaît des hauts et des bas ; elle invite à se livrer généreusement à la méditation, et à la rumination des Ecritures comme étant les reflets d’une unique Parole qui ressource, fait vivre et réalise la communion fraternelle au cœur même de l’évangélisation. » (J.-Y. RIOCREUX, Lettre pastorale à propos du ministère et de la vie des prêtres du diocèse de Pontoise, 4 mars 2007)

Sur mon image d’ordination, j’ai choisi d’inscrire cette belle formule de saint Paul : « Serviteur de votre joie » (cf. 2 Cor 1,24). En effet, je crois que l’une des caractéristiques des chrétiens, et en particulier des prêtres, est de répandre la joie dans le monde, en partageant leur propre joie et en la suscitant dans le cœur de leurs frères. Quand j’écris « en particulier des prêtres », je veux dire que c’est en quelque sorte le métier des prêtres, à temps plein, que de répandre la joie dans le monde en annonçant et en célébrant le salut offert par Dieu à tous les hommes.


Voici en quelques mots ce que je peux dire de ma joie d’être prêtre. Je sais bien que cette joie est fragile, qu’elle n’est pas quelque chose qu’on obtient ‘‘à la force du poignet’’, mais qu’elle est la récompense de ceux qui veulent suivre le Seigneur et qui se savent aimés de lui.

« Joie en toi et réjouissance à tous ceux qui te cherchent ! » chante le Psalmiste (Ps 40(39),17). A mon tour je veux chanter : merci Seigneur ! Tu es toute ma joie ! Donne-moi d’en vivre tous les jours de ma vie et de la partager à tous mes frères ! Amen !

samedi 23 avril 2011

Pâques : fais de nous des hommes nouveaux !


Nous voici réunis dans la joie, la grande joie de Pâques : le tombeau est vide, Christ est ressuscité ! A la crainte de Marie-Madeleine qui s’écrie : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a mis. » succédera bientôt l’étonnement de Pierre et la foi du disciple bien-aimé. Et demain, ce sera la joie de la rencontre du Ressuscité.

Nous avons célébré pendant trois jours le cœur de notre foi : le don que Jésus fait de lui-même, le salut opéré par sa mort sur la Croix, et sa victoire définitive sur la mort. Jeudi saint, Vendredi saint, Saint jour de Pâques… Christ est mort et ressuscité pour sauver les hommes du péché et de la mort, il est vivant !

A nous à présent de vivre dans la lumière de la Résurrection, comme nous le disons dans l’oraison de jour de Pâques : « Aujourd’hui, Dieu notre Père, tu nous ouvres la vie éternelle par la victoire de ton Fils sur la mort, et nous fêtons sa résurrection. Que ton Esprit fasse de nous des hommes nouveaux pour que nous ressuscitions avec le Christ dans la lumière de la vie. »

Qu’est-ce qu’un homme nouveau ? C’est un homme qui se sait sauvé. Un homme qui se sait appelé à la sainteté par un Dieu qui a vaincu la mort, capable de le conduire jusqu’à la résurrection. Un homme enfin qui témoigne de cette joie d’être sauvé et qui la répand dans le monde. Que toute notre vie soit donc teintée de cette joie de Pâques que nous partageons aujourd’hui ! Et que le monde, par nous, rayonne de la lumière du Christ. En somme, comme disait le philosophe, ayons des têtes de ressuscités ! Alors le monde croira et l’œuvre de Dieu s’accomplira sur toute la terre.

Joyeuse fête de Pâques à vous tous.

P. Sébastien +

jeudi 10 mars 2011

Carême et baptême



Dans son message pour le Carême de cette année (lien), le Pape Benoît XVI nous invite à redécouvrir la richesse de notre baptême. « Un lien spécifique unit le Baptême au Carême en tant que période favorable pour expérimenter la grâce qui sauve » nous dit le Pape.

En effet, nous savons bien que la Vigile pascale est le temps idéal pour la célébration des baptêmes : fête de la victoire de la vie sur la mort, fête du salut définitif donné par Dieu aux hommes qui se tournent vers lui.

Le Pape, dans son message, nous propose cette année de nous replonger dans le mystère de notre baptême – n’oublions pas qu’en grec, "baptiser" veut dire "plonger". En effet, le temps de conversion qu’est le Carême doit donner forme à toute notre vie de chrétiens. Il n’est pas question d’essayer de se convertir et de tout laisser tomber au bout de quarante jours !
« Notre immersion dans la mort et la résurrection du Christ, par le sacrement du Baptême, nous pousse chaque jour à libérer notre cœur du poids des choses matérielles, du lien égoïste avec la "terre", qui nous appauvrit et nous empêche d’être disponibles et accueillants à Dieu et au prochain. »

Alors, chers amis, par la prière, le jeûne et la charité, ouvrons nos cœurs à l’œuvre de Dieu.
Bon Carême à tous !

P. Sébastien Thomas +