jeudi 8 juillet 2010

Me voici... prêtre, serviteur de votre joie !


« Serviteur de la joie », voici la belle définition que l’apôtre saint Paul donne de son ministère dans sa deuxième lettre aux Corinthiens : « Il ne s’agit pas d’exercer un pouvoir sur votre foi, mais de collaborer à votre joie, car pour la foi vous tenez bon. » (2 Co 1,24) Les prêtres qui m’ont marqué depuis des années ont rayonné de leur joie d’être chrétiens, joie d’être aimés de Dieu et de vivre de cet amour avec tous les hommes. Plus encore que des maîtres de la foi, ils ont été pour moi des témoins de la joie chrétienne, et ils ont suscité en moi cette joie de vivre uni à Dieu et aux hommes par le même amour, la même espérance et la même foi.



Je crois que le service de la joie est comme un résumé du ministère du prêtre. En effet, le prêtre ne peut annoncer la joie s’il ne la vit pas. Et l’on ne peut vivre authentiquement de la joie du Christ qu’en vivant dans son intimité la plus proche. Par la vie de prière et l’exercice des tâches de son ministère, le prêtre doit toujours avoir à cœur de reconnaître en lui-même la joie divine. Il doit demander au Seigneur de l’entretenir et de la faire croître, dans une ouverture apostolique, pour qu’elle rayonne autour de lui et qu’ainsi il puisse la partager. Notre évêque l’écrivait lui-même dans sa Lettre pastorale à propos du ministère et de la vie des prêtres du diocèse de Pontoise du 4 mars 2007 : « Le ministère du prêtre se comprend au cœur du salut que Dieu accomplit par les hommes et pour les hommes. Il prouve que le Christ qui a donné sa vie, n’a pas abandonné son Eglise : en ce sens, le ministère du prêtre est véritablement un don fait à son Eglise. »





Ainsi, à l’aube de ma vie de prêtre, je me confie de tout cœur à votre prière. C’est aussi votre responsabilité, chers amis ! Priez pour vos prêtres, aimez-les, de telle sorte qu’ils expérimentent sans cesse et de plus en plus la joie d’être prêtres, au service de votre propre joie. « Le prêtre n’est pas prêtre pour lui, il l’est pour vous. » disait le Saint Curé d’Ars. Soutenons-nous donc les uns les autres et faisons nôtres ces paroles du Pape Paul VI :



« Gardons la ferveur de l’esprit.
« Gardons la douce et réconfortante joie d’évangéliser, même lorsque c’est dans les larmes qu’il faut semer.
« Que ce soit pour nous – comme pour Jean-Baptiste, pour Pierre et Paul, pour les autres Apôtres, pour une multitude d’admirables évangélisateurs tout au long de l’histoire de l’Eglise – un élan intérieur que personne ni rien ne saurait éteindre.
« Que ce soit la grande joie de nos vies données.
« Et que le monde de notre temps qui cherche, tantôt dans l’angoisse, tantôt dans l’espérance, puisse recevoir la Bonne Nouvelle, non d’évangélisateurs tristes et découragés, impatients ou anxieux, mais de ministres de l’Evangile dont la vie rayonne de ferveur, qui ont les premiers reçu en eux la joie du Christ, et qui acceptent de jouer leur vie pour que le Royaume soit annoncé et l’Eglise implantée au cœur du monde. »

P. Sébastien +